ENTRETIENS ANNUELS : GARE À LA CHUTE – Ou comment certains salariés sont « rétrogradés » d’une année sur l’autre, lors de leurs évaluations, sans raison valable

Alors que la campagne des entretiens annuels bat son plein, la CFDT FTV en appelle à votre vigilance.

Vérifiez très scrupuleusement le volet « évaluations des compétences » dans le logiciel Success Factors (lié à MonKiosque). Car, en guise de « facteur de réussite » nous serions, pour certains collègues, en présence d’une entreprise de démolition.

Nous ne savons pas si tous les salariés sont concernés, ni combien. Nombreux collègues nous ont fait remonter ces informations. Au bureau CFDT FTV nous sommes également touchés par ce phénomène étrange. La rétrogradation des notes, d’une année sur l’autre, sans raison valable.

Ainsi pour 2023, dans l’onglet « Arts, Culture et Civilisations », une salariée est notée 3 « Maîtriser », pour l’année suivante, tomber à 2 « Pratiquer ». À moins qu’elle n’ait regardé Cyril Hanouna h24 durant 365 jours ou vécu dans un trou noir, on ne voit pas bien comment cela est possible.

Devant ses interrogations, son manager lui explique que c’est en fonction de la personne qui lui fait passer son entretien. Totalement arbitraire.

Puis, finalement, que la politique des entretiens annuels a changé. Des formations et des conseils ont été donnés aux managers pour noter au mieux leurs « collaborateurs ». Au mieux, donc plus bas. Nous sommes d’une année sur l’autre, tous devenus des « exécutants » et non plus des « experts ». Ça fait plaisir, merci.

La salariée a décidément beaucoup perdu en un an. Même topo pour l’onglet « connaissance éditoriale ». De 3, à 2. De son propre aveu, avec l’arrivée de Tempo, la salariée en question ne comprend plus très bien la ligne éditoriale. Mais de là à lui faire perdre 1/3 de sa note. Elle doute aussi que son manager la maîtrise, la ligne éditoriale, mais c’est un autre sujet.

Au-delà de l’opacité totale de ce phénomène (aucun salarié n’en a même été averti et seuls les plus scrupuleux et/ou paranos s’en sont rendus compte) cela pose plusieurs problèmes.

  • Sur l’utilité même de ces entretiens. Comment sommes-nous évalués au juste ? À quoi servent-ils, si les « notes » sont globales et décidées à Paris, en amont, par des gens qui ne connaissent pas le travail des salariés des antennes ?
  • L’ambition de notre entreprise. Qu’attend-elle de nous ? Pas grand-chose visiblement.
  • La politique de formation à FTV. Si les salariés, perdent, massivement, des connaissances d’une année sur l’autre plutôt que de « monter en compétences », ne vaudrait-il pas mieux alors réévaluer le plan de formations lui-même ?

La salariée dont nous parlons plus haut, elle, a acheté un abonnement numérique à l’Encyclopédie Universalis, au Monde diplomatique, à la médiathèque, aux Mooc de l’université populaire, chez le psy, ainsi que des litres d’huile de foie de morue pour sa mémoire.

Pour la ligne éditoriale, là, c’est plus compliqué. Elle cherche encore.


Télécharger le PDF