Sherlock, la mauvaise plaisanterie se répète, mais c’est de pire en pire pour l’Outre-mer. On prend les mêmes et on recommence : depuis le lancement de la TNT Outre-mer, chaque projet technique d’envergure promet des lendemains qui chantent… avant de finalement nous plonger dans un cauchemar avec une mauvaise gueule de bois !
ARGOS et OSCAR avaient été promis pour feu France ô, mais n’ont jamais été déployés au pôle Outre-mer. Désormais, le nouveau projet s’appelle Sherlock.
Depuis trois ans et demi, trois personnes travaillent sur ce projet au pôle Outre-mer, accompagnées d’une équipe de consultants, des consultants interchangeables.
Depuis trois ans et demi, l’équipe Outre-mer alerte sur les spécificités locales et les moyens indispensables pour assurer une transition réussie entre Trafic et Sherlock.
Depuis trois ans et demi, nous réclamons un accompagnement à la hauteur pour former correctement les équipes appelées à l’utiliser. Sans cela, elles seront, une fois de plus, mises en difficulté.
On nous avait promis une transition sereine. Le calendrier initial prévoyait trois stations par an, soit quatre mois de préparation et d’accompagnement par station.
Mais comme toujours -nous en avons malheureusement l’habitude- nos alertes sont restées vaines. Certains pensent pouvoir boucler la transition pour les neuf stations en deux ans seulement, en rognant encore davantage sur les moyens financiers et humains.
L’accompagnement réduit à peau de chagrin, un déploiement précipité, des salariés livrés à eux-mêmes : l’Outre-mer, encore et toujours, est traité comme une variable d‘ajustement dans un groupe à la dérive.
Même les experts chargés du déploiement du logiciel et de l’accompagnement des salariés le reconnaissent : Sherlock n’a pas été conçu pour la conduite d’antenne. Résultat, les correspondants antennes et les chefs de chaînes doivent jongler avec des contraintes absurdes, l’outil étant incapable de fonctionner en heure de Paris ou de s’adapter à notre stratégie éditoriale. Un comble !
Il est temps que la direction arrête de jouer avec nos conditions de travail et prenne enfin en compte les réalités des Outre-mer avant d’y mettre le feu.
La CFDT demande un dialogue social honnête et transparent, sans cela, les échanges se feront dans un cadre plus conflictuel.