Qu’on se le dise, ce tract n’a pas pour but d’alimenter la polémique qui enfle depuis le week-end dernier et la publication à l’antenne de Franceinfo d’un bandeau faisant état de « 200 otages palestiniens retrouvent la liberté. »
Nous ne sommes pas là non plus pour juger du fait qu’il s’agissait d’otages civils, de prisonniers de guerre, de terroristes, ou peut-être des trois.
Par ce tract, nous dénonçons la manière dont, dans cette histoire, France Télevisions est, devenue otage, le terme est exact, d’ingérences politiques. Irrationnelles.
Sur les réseaux sociaux, offert à la vindicte populaire, sans que nous sachions les circonstances réelles de son erreur présumée, un de nos collègues a été jeté en pâture. Et ce à la demande expresse d’une députée : Caroline Yadan, bien connue pour ses positions pro-israéliennes.
Elle dénonce dans un ses tweets, notez la mesure du propos, « une injure à ce qui fait notre humanité. Abject et INACCEPTABLE. » Elle attend que le « responsable soit sévèrement sanctionné ». Serait-elle devenue DRH de France Télévisions ?
Ce tweet que nous qualifierons d’opinion aurait pu en rester là. Il aurait mieux fallu. Car, afin, nous imaginons, d’éteindre l’incendie, France Info s’explique, se justifie et précise que « le responsable a été suspendu ». Une information confidentielle, interne.
Suspendu en vertu de quoi ? Y a-t-il eu une enquête, un entretien disciplinaire ? Qui a validé son bandeau ? A-t-on remonté la chaîne éditoriale des responsabilités ? Le salarié a-t-il pu être accompagné ? Se défendre ?
Car ce n’est pas son entreprise, France Télévisions, qui l’a fait. Bien au contraire. Figurez-vous que « la direction de l’info et Ftv » sont « des Lucky Luke ». Des snipers de salariés déviants, le doigt sur la couture du jean de cowboy.
C’est en tous cas ce que communique Muriel Attal, la directrice de la Communication corporate du groupe. Avec le sourire. Smiley.
De quel droit, dans ce tweet dépublié depuis, Muriel Attal, répond-elle à Caroline Yadan ? Ce n’est ni son périmètre, ni sa fonction. Mais elle y met du cœur. Un peu trop vif.
Muriel Attal sera-t-elle, elle aussi, suspendue ? Publiquement ?
La CFDT dénonce fermement ce genre d’ingérences, ce mélange des genres, qui, en dépit de la raison et de l’enquête interne, laisse planer des doutes quant à l’indépendance de notre entreprise.
La CFDT demande également des explications sur ce qui a conduit à cette suspension.
Car, depuis, l’incendie s’est propagé à toute la fachosphère Bolloré qui nous tombe dessus. CNews, Valeurs actuelles, le JDD pointant du doigt « un lapsus révélateur de FTV». Caroline Yadan, elle, jubile. Elle y fait le buzz.
Et le salarié en question, dans quel état est-il lui ?