Les chaînes France 4 et France 5 portaient déjà en elles le modèle économique qui réduit l’entreprise à un simple diffuseur de contenus produits en externe, un chemin qu’elle semble nettement prendre pour l’ensemble de FTV.
2025 commence à peine, mais déjà, la CFDT vous révèle en avant-première le mot de l’année à France TV : EXTERNALISER !
Depuis belle lurette déjà, les sociétés de production font la pluie et le beau temps en matière de programmes : émissions, magazines…France TV est une vache à lait bien connue et appréciée par les producteurs qui se nourrissent sur la bête. La culture de la production interne n’a cessé de régresser, pour aujourd’hui être réduite à peau de chagrin.
Mais voici que le phénomène s’accélère et touche désormais le secteur de l’info. Des sociétés privées tourneront les reportages pour le service des sports à la place des JRI. « C pas si loin », la nouvelle émission qui assure la visibilité des Outre-mer sur France 5 est confiée à l’incontournable Eden, effaçant d’un gras contrat l’expertise des stations d’Outre-mer et de Malakoff. Après tout, quel intérêt d’avoir des journalistes sur place qui connaissent les thématiques, les interlocuteurs et pire, qui habitent les territoires dont il est question ? Non ce serait vraiment vulgaire de leur demander de travailler pour les chaînes de France TV… Et après, à qui le tour ?
Mieux vaut jeter l’argent public par les fenêtres, plutôt que de s’embêter à faire nos métiers, à réfléchir, à discuter, à échanger en interne dans des lieux désuets comme les conférences de rédaction. Pourquoi plutôt que de manager les équipes, les rédactions, les journalistes, les grands chefs de France TV préfèrent fuir leurs responsabilités pour passer commande à des boites de production dociles, serviables ? Avec ces sociétés, aucun risque de discussion éditoriale charpentée : leurs contrats en dépendent …
Voici donc la coquille qui se vide sous nos yeux anesthésiés. Nos regards sont détournés par de sinistres histoires de déménagements, de flex-office, d’organisations perpétuellement insatisfaisantes. Il y a 10 ans, certaines usines étaient nuitamment vidées de leurs machines par des patrons voyous, pour être délocalisées ou cédées aux plus offrants. En 2025, à France TV, le fric-frac se déroule sous nos yeux. Et si on arrêtait le massacre ?