L’étrange Noël de Madame Staes
La directrice du réseau pensait peut-être que ce dernier CSE de l’année 2024 réduit à une seule journée allait être une formalité. Qu’en refusant de mettre le point « emploi » à l’ordre du jour, le sujet resterait sous le sapin. Mais dès la lecture des liminaires (voir le nôtre « Chasse à courre ») elle a vite compris que ça le sentait, le sapin.
La diète de Noël
Incapable de nous confirmer la baisse de 35 ETP (équivalent temps plein) dans le réseau en 2025, (un chiffre pourtant validé la veille en Conseil d’administration) Isabelle Staes appelle à la rescousse la directrice financière de France Télévisions. Priscille Ducomet, est donc priée de chausser ses bottes et descendre la cheminée pour jouer au Père-Noël.
Sauf que le Père Noël s’est vite transformé en roi des citrouilles.
Difficile pour quelqu’un qui a une vision globale du budget (au niveau de l’entreprise) de préciser en détails les impacts sur le réseau. Pas de ventilation par antennes, par objectifs, pas de précisions sur les économies à faire, comment et où ?
Juste un chiffre : sur les 2,5 milliards d’euros de budget FTV, 470 millions d’euros sont dédiés au réseau qui représente, à lui seul, un tiers de l’effectif. Rien de plus.
Alors, on mise sur le lutin en chef, directeur des finances du réseau France 3. Peut-il nous apporter des réponses ? Pas vraiment. Nous parlons ETP, il répond masse salariale. Nous parlons budget, il parle « coût de grille ».
Autant dire que le repas de Noël est frugal. Comment continuer à remplir notre mission, comment proposer des émissions et éditions de qualité, de proximité ?
Et si on remettait en cause les coûteux projets de déménagement, Antibes par exemple, ou Bordeaux, d’autant qu’ils sont contestés par les salariés ?
Rien de tout cela à priori. Rien n’est encore décidé, acté.
« La direction y travaille » et a bien quelques idées. Pour faire baisser les coûts de diffusion, on pourrait arrêter de diffuser en UHD sur les bassins de population de moins de 100 000 habitants. Et puis, les négociations sur les métiers pourraient pallier la réduction des ETP, explique la DRH du réseau.
Un raccourci difficile à entendre pour les élus CFDT. Miser sur la polyvalence est un exercice dangereux pour la pérennité du dialogue social et les négociations d’accords prochains.
Les lutins privés de cantines
Jugées « ringardes » par la direction immobilière, 3 des 6 cantines (Bordeaux, Toulouse, Marseille, Antibes, Lyon et Nancy) encore présentes dans le réseau sont prochainement menacées par un déménagement (Antibes, Bordeaux et Lyon). Et à terme, toutes seront amenées à disparaitre, puisque plus aucun nouveau projet immobilier n’intègre de cantine.
Seule exception à la règle : « Campus », le projet de regroupement autour du siège parisien prévoit, lui, une nouvelle cantine et un restaurant ouvert sur l’extérieur. Etrange, cette différence de traitement, non ? Incompréhensible, inadmissible et profondément injuste, surtout !
L’audit réalisé à la demande du CSE démontre pourtant le rôle social des cantines en termes de coût pour le salarié, mais également en termes de lien entre salariés. Il révèle aussi que toutes les cantines actuelles sont plutôt à l’équilibre avec une perspective de croissance, surtout si France Bleu nous rejoint. Et que si elles sont vieillissantes et parfois mal entretenues c’est parce que la direction n’a pas fait d’investissement depuis 15 ans.
Interpellé, le directeur Immobilier et Services Généraux de France Télévisions ne voit pas le problème. Il n’a pas du tout l’intention de revoir sa copie : « un espace de restauration est conservé » et les fameux frigos-connectés sont visiblement un exemple de modernité. Ils seront déployés fin janvier dans le bâtiment « Seine-Ouest ». 8 euros le menu tout prêt : entrée, plat et dessert. On demande à voir !
Que se passera-t-il dans les « petites » antennes où seulement 15 personnes déjeunent sur place régulièrement ? Où les prestataires retirent leurs machines à café faute de chiffres… quelle pérennité pour ces frigos connectés ? Et après ?
La Directrice du réseau ne souhaite pas prendre position. Les élus attendent plus d’information sur ces projets. Ils vont porter ces questions en CSEC. Ils veulent connaitre la stratégie de la présidente de l’entreprise sur le sujet.
BIP de Mende : le dindon de la farce
Maintenir un bureau sans personne dedans… vide… c’est LA solution que la direction a décidé de mettre en place pour le Bureau de Mende. Maintien virtuel d’un poste de JRI non pourvu, pas gelé, mais vacant… dans un bureau désert.
Là on a un peu du mal à y voir clair…
Et transfert du poste de rédacteur à Montpellier… mais pourquoi ne pas transférer aussi le poste de JRI ? Brouillard total…
Réponse de la Direction : il y a possiblement un projet mais qui n’existe pas, qui pourrait exister. Un projet de BIP hybride où un JRI de France 3 travaillerait avec un reporter en résidence de France Bleu ?
Voilà qui expliquerait le virage à 180 degrés de la direction qui par deux fois, en avril 2023 et en avril 2024, avait souhaité la fermeture du BIP de Mende. La même direction qui aujourd’hui aurait la volonté de ne pas déserter le territoire… Mais bien sûr !
Tenterait-on de nous enfumer ?
Parce qu’on a très bien entendu la directrice d’Occitanie, Claire Combes, nous dire en préambule : « s’il y a une expérimentation, on est volontaire ! » (Moi, moi, moi ! Preums !)
Mais quelle expérimentation ? Quel projet ? Pas le temps d’en dire plus. La directrice du réseau intervient « nous n’avons pas de projet ». Puis s’agace : « il n’y a pas de projet de rapprochement à ce jour, il n’y a pas de projet de rapprochement à ce jour. C’est clair ? »
Euh… pas vraiment. C’est même très brumeux, suspect.
Une vraie purée de châtaignes…
BIP d’Arcachon, c’est cadeau !
Le voici, bien emballé, prêt à être déposé sous le sapin, le cadeau tant attendu et presque inespéré : la création d’un bureau à Arcachon.
Le Directeur d’Aquitaine, Fabrice Goll, en piaille presque d’impatience, comme un enfant le soir de Noël. Alors il nous fait l’article : le bassin d’Arcachon est le deuxième pôle d’attractivité en Gironde après Bordeaux et pour nous c’est une « zone blanche ». Les équipes du BRI couvrent régulièrement l’actualité du secteur mais sont confrontées, surtout l’été, aux aléas de circulation.
Et là, la direction régionale a trouvé la perle rare. Un local en plein centre-ville, proche de la gare dans un immeuble neuf et financièrement abordable.
Ce BIP s’ouvrirait par redéploiement de 2 postes du BRI de Bordeaux. A l’origine l’appel à candidature était limité aux seuls girondins, il est désormais, suite aux remarques de l’instance de proximité, ouvert aux salariés des autres régions.
Mais voilà la bûche, ou plutôt l’embûche. Le stationnement pour le véhicule de service ! Inexistant. Un cauchemar en pleine saison touristique.
Impossible pour la CFDT de faire l’impasse.
Alors pour ne pas rater l’opportunité immobilière, les élus donnent un avis positif de « prise à bail », sous réserve d’être à nouveau consultés quand ce « détail » sera réglé.
Nouveaux lutins
Ile-de-France :
Vincent Flour est désigné RP titulaire en remplacement de Claudio Tennant qui part à la retraite.
Guillaume le Gouic est désigné RP suppléant en remplacement de Vincent Flour.
Aquitaine :
Permutation titulaire/suppléant :
Alexis Dumoulin est désigné RP titulaire en remplacement d’Hervé Morin
Hervé Morin est désigné RP suppléant en remplacement d’Alexis Dumoulin.
Normandie :
Amandine Pinault est désignée RP titulaire à Caen, en remplacement de Sabine Daniel.
Côte d’Azur :
Denise Delahaye est désignée RP titulaire en remplacement de Nathalie Brancato.
La CFDT vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année.
Prochain CSE Réseau les 21, 22 et 23 janvier 2025.
Votre représentante syndicale et vos élus Cfdt :
Séverine Dangin, Metz ; Pascal Lefebvre, Lille ; Bruno Espalieu, Lille ; Yvonne Roehrig, Strasbourg ; Olivier Mélinand, Brest ; Juliette Roché, Orléans ; Violette Delvecchio, Bordeaux.