EN DECEMBRE : DES CHIFFRES BIEN EMBALLES
L’instance du mois de décembre s’est illustrée par un phénomène bien connu par chez nous, le RP Land, un bel emballage de chiffres … faux.
ETP (équivalent temps plein), absentéisme, rien ne va. Pour des raisons plus ou moins fantaisistes (comme le papier cadeau). Comment faire, dans ces conditions, correctement notre travail ?
Nous sommes les ânes de la crèche. Et vous, aussi, par la bande.
Evaluation des besoins, disparition d’ETP : une équation fatale
Ce n’est pas la première fois que nous poussons un coup de gueule sur la manière dont la direction raisonne. Pour définir l’activité, l’emploi, elle se base sur la notion, assez arbitraire malgré de savants calculs (que personne ne comprend) de « besoins ».
Souvenez-vous de la formule consacrée « autant que de besoins ». Vous voyez ?
Des besoins emballés par la Direction du réseau qui ne correspondent en rien à la réalité du terrain : à savoir le nombre de salariés, ce qu’ils pourraient réellement faire. Potentiellement.
Ainsi, les besoins sont systématiquement sous-évalués (plus encore dans le Grand-Est qui ne dépense pas, cette année non plus, la totalité de son enveloppe budgétaire). Baisse de l’estimation des besoins = baisse de l’activité (PAE, programmes…) = suppression d’emploi (ETP) puisque certains d’entre nous ne servent plus à rien.
Moins on fabrique, moins on produit, plus on épure la masse salariale.
Voici une illustration parfaite de ce calcul des besoins. Pourquoi les chiffres présentés dans les documents présentés en CSE et dans notre instance diffèrent de ceux présentés lors de l’étude sur la semaine à 4 jours il y a quelques mois ?
Exemples :
- Vidéo : 1092 vs 1201 vs 1272
- Scripte : 839 vs 953 vs 954
- OPS : 1310 vs 1180
Des différences assez spectaculaires tout de même. « Car, par exemple, les 1092 jours vidéos sur le document correspondent à une organisation du travail basée sur 3 vidéos/jour. » Sauf que dans les faits, ils sont 4. Ces chiffres ne rendent donc pas compte de la réalité. Ils sont faux.
Nous, nous avons faits des calculs assez simples. De 2011 à aujourd’hui, l’antenne d’Alsace est passée de 40 ETP (scriptes, OPV, OPS) à 22. Là ça vous parle ? Et ça ne risque pas de s’arranger. Des économies (-180 ETP) ont été annoncées au CSE Central, la semaine dernière, pour l’ensemble de FTV. -50 ETP au Siège, pour le réseau, on ne sait pas. « Je ne peux rien vous dire avant le conseil d’administration la semaine prochaine » explique la directrice du Grand-Est. Surprise sous le sapin.
- Comment justifier un besoin de 364 OPV pour 366 jours de JT (année bissextile) ?
Là encore c’est lunaire. A FTV, l’année compte 364 jours. 7×52 semaines. « C’est la règle comptable de FTV ». On comprend mieux pourquoi on ne comprend rien.
GESTION DES CONGES ET ARRÊTS MALADIE : tant pis pour les curieux
Jusqu’à présent, les arrêts maladie n’étaient pas assimilés à des périodes de travail effectif et ne pouvaient permettre d’acquérir des droits à congés payés.
La loi du 22 avril 2024 adapte la législation française au droit européen. Elle prévoit désormais que les salariés en arrêt maladie acquièrent des droits à congés payés. La mesure concerne toutes les périodes d’absence pour maladie ou accident, qu’ils soient ou non d’origine professionnelle.
Qu’est ce qui change ?
A FTV, qui étions mieux-disant, le fait de nous aligner sur le droit européen nous fait « perdre » des jours. Passant de 2.5 jours générés par mois pour maladie non professionnelle à 1.67 si vous suivez bien. Un salarié absent pour maladie non professionnelle une année ne génèrera « plus » que 20 jours de congés payés au lieu de 25.
FTV n’était pas obligée de s’aligner. Dommage. En revanche, là où, cette nouvelle loi, change radicalement la donne c’est sur le report des congés générés pendant un arrêt maladie. Il est désormais de 24 mois ( au lieu de 15).
L’information au salarié doit être effectuée dans le mois suivant la reprise du travail. L’information doit comporter :
- Le nombre de jours de congé dont dispose le salarié ;
- La date jusqu’à laquelle ces jours de congé peuvent être pris
Ce que FTV DOIT faire : notifier automatiquement le salarié à J+7 de sa reprise d’activité par mail après une période d’absence maladie (professionnelle ou non), peu importe la durée de l’absence.
Huit mois après la promulgation de la loi, le logiciel MK n’est toujours pas paramétré pour recalculer le solde de congés générés ni les reports. Bravo. C’est à la main, que la gestionnaire de paie devra faire ce travail. La direction précise que tous les salariés (2) qui ont demandé un recalcul de leurs jours de congés seront exaucés. Et tant pis si le recalcul leur est défavorable : ils n’avaient qu’à pas demander. La curiosité est un vilain défaut, même quand on est journaliste.
ABSENTEISME : Ca va mal et de travers
On prend les mêmes, et on recommence l’enfumage numéraire. Là, il s’agit des chiffres de l’absentéisme. Pourquoi les taux d’absentéisme présentés à l’année N et N+1 sont différents ?
Exemple : Septembre 2022 = 6.9% (chiffre 2022) > 5,59% (chiffre 2023) – Septembre 2023 = 9,93% (chiffre 2023) > 10,07% (chiffre 2024)
La direction admet que ces chiffres ne sont « pas bons ». Les explications sont plus ou moins fantaisistes. « Actualisation de la CPAM » « le périmètre a changé » ou « Ce n’est pas la même personne qui a saisi les données et fait l’extraction ». Ça tient parfois à si peu de choses …. Enfin bref, non seulement les chiffres ne sont « pas bons » mais ils sont surtout « très mauvais. » L’absentéisme atteint en Alsace 8,87 % sur l’année glissante 2023-2024 soit une augmentation de 2% et plane bien au-dessus de celui de FTV (6,27 %).
Pour la direction, rien de bien alarmant, à part peut-être pour la rédaction qui est « un cas à part ». A part, car non seulement le taux d’absentéisme y est toujours plus élevé (12.12% contre 8.82% en 2023) mais aussi car les arrêts sont des arrêts courts (près de la moitié sont des arrêts de moins de trois jours).
Les arrêts courts sont un indicateur de « mauvais état » de santé d’un collectif et notamment de RPS. Est-ce les éditions Ici ? Les horaires qui s’allongent à force de hubs ? Les journées qui se chargent faute de remplacer les gens « autant que de besoins » ?
Sûrement. La direction ne le nie pas mais met en avant le fait que « toutes les demandes de forfait jour réduit sont accordées », que « les gens ne prennent pas tous leurs congés, ils font les écureuils ». Ça va être leur faute donc, les journalistes ne savent pas gérer leur temps. Nous suggérons tout de même une meilleure gestion des RTTE (au mois de juillet/août ça ne sert à rien, pour casser une enfilade de 8 jours en revanche, si), une attention particulière aux enchaînements de vacations fatigantes (couper par du desk ?), alterner les tournages …
Que suggère la direction de son côté ? « Laissez-nous le temps d’y travailler » Voilà, on verra ça l’année prochaine. Peut-être même celle d’après tiens.
POINT EMPLOI : le plein de surprises pour Noël
- Poste OPV : Toujours gelé.
- Poste OPS : toujours gelé
- Eclairagiste : il ne sera pas pourvu, mais reversé dans les « potentiels » Grand-Est. Ou même pas.
- Poste documentaliste en remplacement de Nathalie Bollinger partie à la retraite : les entretiens sont terminés.
- Poste de JRI : suite au départ d’Yves Ledig, il sera transformé en poste de rédacteur numérique. Dans le réseau, nous précisons que la fonction de rédacteur numérique n’existe pas. La direction se rattrape : « un poste de rédacteur avec des compétences web ». Savoir faire un reportage TV figurera-t-il dans la fiche de poste ? « Ce serait un plus oui. »
- Béatrice Muller est détachée pour deux mois à St Pierre et Miquelon, elle est remplacée par Sandrine Leninan
- Le détachement d’Angélique Etienne est prolongé jusqu’au 30 juin.
Les RP apprennent le lendemain de l’instance, via la note hebdomadaire de la rédactrice en chef, deux informations importantes concernant la rédaction.
Le poste d’adjoint numérique de Lucile Guillotin sera vacant en mars, cette dernière étant mutée au service sport.L’arrivée à la rédaction de David Sandona, comme journaliste rédacteur en mars prochain. Ceci pose question. Sur l’utilité de notre instance déjà. L’emploi est une prérogative des RP. A aucun moment lors de l’IP de décembre et alors que nous abordions l’emploi à la rédaction ( Angélique Etienne, Yves Ledig), la direction ne nous a informés de ces changements de taille. Pourquoi ?
Si nous ne servons plus à rien, autant le dire tout de suite. Nous économiserons tous, notre temps et notre énergie.
Ensuite sur les questions soulevées par ces nouvelles informations et auxquelles donc, nous n’aurons pas de réponse. Pas de tout de suite en tout cas.
- Lucille Guillotin est adjointe numérique. Sera t’elle remplacée à ce poste et pour cette fonction précise ? Le processus de recrutement a t’il officieusement commencé afin d’éviter toute vacance ? Nous avons déjà un adjoint CDI en moins avec la maladie de Martin Igier et nous savons combien il est difficile de trouver des candidats pour de tels postes.
- David Sandona occupera-t-il un poste ? Si oui lequel ? Ou bien est-il en détachement ? Pour quelle durée ?
MODULES WEB : des clarifications nécessaires
Depuis quelques semaines, « cela fait des années » précise le coordinateur numérique régional, des modules sont tournés pour le web par les CEN. Soyons clairs, nous ne mettons pas en cause la qualité de ces modules, qui sont de très bonne facture, nous interrogeons la direction sur la validité et la pertinence de cette pratique.
Présentés et calés par un journaliste de la rédaction, ces modules sont tournés, montés, mixés, illustrés par un CEN.
La validité : l’UTN (Unité tournage numérique) n’est rien d’autre qu’un UTS. Un smartphone quoi. Il obéit donc à l’accord UTS qui stipule, très clairement, que seuls les OPV, JRI et rédacteur à compétence complémentaire peuvent l’utiliser. Sur le linéaire ET le web. Un accord qui vise à protéger les métiers et les savoir-faire. Toute autre interprétation est malhonnête.
La pertinence. Alors que la situation de l’emploi se tend dans le réseau, les CEN, avec ce genre de choses, bien malgré eux, cristallisent les incompréhensions. Les OPV sont en sous-activité chronique (une alerte a été posée le mois dernier sur ce service en souffrance), ils peuvent, eux se servir de l’UTS. Mais ne sont pas sollicités. Les JRI, de leur côté, tournent des modules sur fond vert. Les monteurs ont une activité de moins en moins diversifiée.
Il est logique, au vu de ce constat, que des tensions émergent. La direction met en avant « la maîtrise des codes numériques » par les CEN pour ce genre de travail, tout en expliquant que le premier module « faisait trop télé ». Il faudrait savoir. Le savent-ils d’ailleurs ?
Interrogée à ce sujet le 3 décembre, la directrice numérique du réseau, elle-même, est perdue. Ces modules sont de l’information (car présentés par un journaliste), ils ne peuvent donc pas être tournés par les CEN. Ha, ces modules sont plutôt « froids ? », alors oui.
Du grand n’importe quoi.
Nous demandons une clarification de la fiche de poste des CEN. Clarification nécessaire afin d’apaiser la situation et de cadrer les pratiques de tous. Elle aura lieu le 20 janvier prochain.
«Créer du contenu », ligne sur leur fiche de poste, est une définition si vaste que la direction y fourre tout, en fonction des appétences et des besoins. Sans aucune réflexion sur les métiers ni aucune harmonisation sur le réseau.
La CFDT demande également la transparence des signatures sur les réseaux sociaux (modules) et sur notre site internet ainsi qu’un travail de fond sur : qu’est ce qui relève du journalisme/ qu’est ce qui ne l’est pas. Question capitale pour continuer à « produire du contenu » de façon sereine. Et honnête vis-à-vis de nos lecteurs.
Pour finir, nous tenons à préciser, que nous ne sommes pas contre le progrès technique, le changement, le « virage numérique ». Il en va de notre survie. Il faut en revanche, l’accompagner, anticiper, former les salariés. Nous en sommes loin, très loin. Nous avons pris le « virage numérique » et le mur derrière.
Prochaine réunion de vos représentants de proximité : le 24 janvier.
D’ici là, passez de bonnes fêtes, changez-vous les idées.