Le quorum n’ayant pas été atteint au 1er tour, avec un taux de participation de 37%, un second tour est organisé jusqu’au 5 décembre pour les élections à la Commission de la carte d’identité des journalistes (CCIJP). Il sera décisif. En effet, les compteurs sont remis à zéro.
Disons-le tout de suite, malgré nos tracts, nos communications « musclées », le premier tour a été décevant.
25.694 journalistes titulaires de la carte de presse n’ont pas voté. Combien parmi eux travaillent à France Télévisions ? En faites-vous partie ?
Pour nous, élus, militants, journalistes, ces chiffres sont incompréhensibles. Notre profession est toujours plus contestée, menacée, précarisée. La CCIJP représente un garde-fou nécessaire qu’il faudrait plébisciter. Et non snober.
Nous vous rappelons aujourd’hui, un peu gravement, qu’avoir sa carte de presse ce n’est pas seulement faire une déclaration en ligne et s’acquitter d’un virement de sa quote-part salarié de 24 euros.
Être journaliste ne se résume pas à trois clics et un RIB. La paresse s’installe et ce n’est pas bon signe. Avec elle, on oublie le sens de la carte de presse, celui du verso.
Nous sommes 3000 journalistes à France Télévisions. 3000 à recevoir notre carte sans y songer. Et seulement 30% à avoir voté aux dernières élections de la CCIJP (Commission de la Carte d’Identité des Journalistes).
La CCIJP est pourtant l’organe qui fait vivre nos cartes, leur donne une valeur (et on ne parle pas ici des 48 euros), un garde-fou, indépendant, contre les dérives mercantiles ou propagandistes, la garante de ce qui nous unit, nous journalistes. Rien que ça.
En étudiant chaque année près de 35.500 demandes, la commission tranche, arbitre, en fonction de l’activité professionnelle, de la nature de l’employeur ou du média et de la nature de la rémunération des journalistes. Un travail de titan, minutieux, vieux de 90 ans, qui mérite qu’on y pense, au moins un peu. Et surtout qu’on y participe, en votant, avec un petit clic supplémentaire. C’est aussi simple que ça.
Journalistes, jusqu’au 5 décembre, votez pour ce second tour. Un petit clic du doigt, un grand pas pour notre métier.
La CFDT a, elle, fait un gros travail en présentant des candidats, issus de France Télévisions et d’ailleurs, attachés à leur métier et à la déontologique qui le sous-tend, combatifs et engagés. (Notre profession de foi ICI)
- La CFDT représente l’esprit d’équipe. La CFDT n’est pas un syndicat corporatiste. Être journaliste télé, c’est travailler avec des monteurs, des vidéos, des infographistes, des OPS. Nous défendons les journalistes, au même titre que les personnels Techniques et Administratifs.
- La CFDT représente aussi l’esprit critique. Ici, nous nous battons pour de meilleures pratiques déontologiques sur le numérique, pour un financement décent de l’audio-visuel public, là, contre la concentration des médias et la désinformation.
- La CFDT représente enfin le pluralisme. À la CCIJP, un même syndicat a le quasi-monopole, et ce n’est jamais bon. La CFDT pousse de nombreuses propositions qui restent, faute de poids suffisant, sur le carreau. Dommage non ?