France Télévisions à Mayotte : un service public à renforcer, pas à affaiblir

Les langues locales, un levier pour la cohésion nationale à Mayotte et un appel à préserver le rôle de France Télévisions, service public.

À Mayotte, France Télévisions joue un rôle essentiel, non seulement en tant que média de service public, mais aussi comme acteur de la cohésion nationale. Dans un contexte de crise sociétale profonde sur ce territoire ultramarin, la mission de service public prend une importance particulière, notamment à travers la promotion et la préservation des langues locales, le Shimaorais et le Kibouchi.

La fin du recrutement bilingue est un coup porté à nos langues et à notre mission !

France Télévisions, et en particulier Mayotte la 1ère, est un vecteur de lien social et culturel. Cependant, la décision de mettre fin au recrutement de journalistes-rédacteurs-reporters bilingues menace directement la présence des langues locales sur nos antennes. Alors même que le législateur reconnaît les langues régionales comme un levier pour la réussite éducative, le Directeur de Mayotte la 1ère choisit de réduire leur rôle à la télévision, fragilisant ainsi une partie de l’identité culturelle de l’île.

Un déséquilibre dans les éditions locales de Mayotte la 1ère qui se distingue par la production de trois éditions télévisées quotidiennes, dont une en langue locale. Cette édition locale, pourtant la plus regardée et attendue par la population, est souvent bâclée faute de moyens et de personnel bilingue qualifié. Le choix de ne plus recruter de journalistes capables de produire directement dans ces langues aggrave ce déséquilibre.

Le rôle des langues locales n’est pas symbolique : elles sont constitutives de l’identité, elles sont une nécessité sociale

Les langues locales ne sont pas seulement un héritage culturel : elles incarnent un lien avec la population, une référence unique pour nos antennes et un vecteur de compréhension dans une île marquée par des fractures sociales importantes. À Mayotte, où le tissu social est particulièrement fragile, ignorer ces langues revient à nier un outil puissant de cohésion et de dialogue.

Un malaise grandissant dans la station avec la suppression des mentions bilingues sur les publications, malgré les alertes de la CFDT, cette décision symbolise le mépris affiché envers ces enjeux. Ce choix, combiné à une direction condescendante et à une gestion marquée par les ingérences, exacerbe le malaise au sein de la rédaction. Avec des vacances de postes clés (rédacteur en chef, responsable d’édition, comptable), une instabilité chronique depuis la réforme de l’information Outre-mer et un absentéisme record, la station est en souffrance.

Mayotte la 1ère est un service public à préserver et à renforcer face à ces défis, il est urgent que France Télévisions assume pleinement son rôle de service public sur les territoires ultramarins.

À Mayotte, cela passe par :

  1. Le maintien et la valorisation des langues locales sur toutes les antennes, en recrutant des journalistes bilingues pour garantir la qualité des productions.
  2. La publication immédiate des postes vacants, notamment ceux de rédacteur en chef, responsable d’édition et comptable, pour stabiliser la station et finaliser la réforme.
  3. Une gestion respectueuse des compétences et des périmètres de travail, en rappelant les rôles définis dans les accords collectifs.
  4. Un dialogue social renforcé, pour associer les équipes locales à la définition et à la mise en œuvre de la mission de service public.

Mayotte vit une crise sociétale profonde. Dans ce contexte, Mayotte la 1ère doit rester un pilier de l’information, de la culture et de la cohésion sociale.

Il en va de l’avenir de nos langues, de nos emplois et, surtout, du rôle de France Télévisions en tant que garant du lien social dans nos territoires ultramarins.

Nous avons le devoir de préserver cette mission !

La CFDT reste mobilisée pour défendre les intérêts des salariés et les missions du service public de France Télévisions.

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