Prévention quaternaire
Mieux vaut guérir (à la maison) que prévenir (dans l’entreprise)
En géologie, le quaternaire est l’ère la plus récente, celle qui a vu apparaitre l’être humain et dont le mammouth est l’animal le plus emblématique.
Cela tombe bien puisque c’est précisément le mammouth France Télévisions que la tutelle veut dégraisser de force et au pas de charge (de pachyderme donc).
Et la direction de FTV, plutôt que soutenir ses salariés, gère la situation avec la finesse d’un Cro-Magnon… à coups de massue sur ses obligations de protection de leur santé.
Désormais, les projets, outils, fonctionnalités sont déployés sans étude d’impact, sans concertation, sans information ni du CSE, ni des salariés directement concernés (et consternés) à l’instar du dernier « process » en date : « Interpam ».
Exemple dans le Grand Est : mise en œuvre le 13 novembre, première session d’information le 15… deux jours après le déploiement. Et ne sont conviés que les personnels éditoriaux, pas les techniciens vidéos. Premiers concernés. Derniers informés.
À FTV, le quaternaire, c’est donc aussi la prévention. Celle qui vient après la prévention tertiaire, déjà pas fameuse en termes de risques, et digne, effectivement, de la préhistoire !
Pas étonnant dès lors que le nombre d’alertes explosent dans le réseau avec pas moins de 513 évaluations de risques psycho-sociaux en 2024.
À ce stade, ce n’est même plus la préhistoire, c’est le Big Bang.
Le stade des soins palliatifs où il ne s’agit plus ni d’éviter les risques, ni de les soigner, ni même d’en traiter les conséquences. Non, la prévention quaternaire c’est aller droit dans le mur, de la grotte.
Et au vu du dernier rapport de l’inspection générale des finances, le mammouth, déjà bien dépoilé, sera bientôt en phase terminale.
La CFDT dénonce ce manque de considération des personnels, de leur santé, de leur métier ainsi que le piétinement (aux gros sabots) de cette instance. Des pratiques archaïques, dignes, non pas de la préhistoire où les hommes n’avaient pas d’autre choix que d’œuvrer collectivement, mais des pires potentats.