ICI : la marque qui ne passe pas

Le logo France 3 disparait, durant la durée des programmes régionaux pour laisser place à la « marque » ICI. C’est-à-dire une grande partie de la journée. Seuls les programmes nationaux seront logotés, par exemple, France 3 Grand-Est. Cherchez l’erreur.

C’est vrai, Ici est la marque de proximité par excellence. Surtout celle des petites vessies ou des gros besoins. En quelques années, l’application Ici toilettes s’est fait un nom et cartonne avec plus de 50.000 téléchargements. Nous vous laissons vérifier cette information par vous-mêmes.

On n’ose à peine imaginer les blagues scatologiques quand le jour, prochain, viendra pour nos présentateurs de dire « bienvenus sur Ici, votre petit coin de proximité, au menu de vos éditions Ici 19/20 … ». Indigeste. D’ailleurs, la direction elle-même ne sait pas encore quels éléments de langage employer le 4 novembre pour lancer ces pléonasmes.

On peut dire sans trop s’avancer que la direction a choisi une voie tragi-comique. Parce qu’au-delà de la blague, ce changement de marque promet une cacastrophe. Peut-être, sûrement. Là encore nous nageons en eaux troubles.

« Il s’agit de parler d’une seule voix », le « label Ici incarne la proximité, un maillage territorial formidable » « Ensemble on est plus fort ». Dans chaque antenne, où on tente de déminer la bascule, les éléments de langage sont fleuris. La réalité elle, cocotte.

France Télévisions et France Bleu ne se sont même pas entendues sur une date de lancement commune ( France Bleu bascule le 1er janvier) et  l’application Ici reste toujours à l’état de simple déversoir de contenus sans coordination éditoriale. La voix unique est surtout sans issue. 

Alors que penser de cette marque ? Déjà que nous sommes un produit, soumis aux lois du marché. Ensuite, qu’une marque commune radio/télé en région, c’est la possibilité de faire d’Ici, une fois les deux entités France Bleu et France 3 fusionnées (parce que nous ne voyons pas d’autre objectif que celui-ci), une simple filiale.

On sait ce qu’elles deviennent à France Télévisions : siphonnées.

La CFDT dénonce ces manières de faire insidieuses, par touche, remettant ici en cause nos métiers, là notre identité (ou plutôt l’inverse) pour atteindre son but : démanteler le réseau France 3, construire le média global de demain et faire des économies.

Pas d’étude d’impact, très peu d’informations des salariés concernés, pas de campagne à destination du public (ou tardivement) : tout est fait à l’envers au lieu d’anticiper le changement.

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