Le 14 octobre, donne de la voix et du muscle
Depuis quelques années, nous, les journalistes de France Télévisions, serions-nous devenus mous du bulbe ? Pas dans l’exercice de notre métier, précisons-le tout de suite. Disons plutôt, indolents dans la quête de notre fondement.
N’y allez pas voir une sombre histoire de Q autocentré. Nous vous parlons là de K … de conscience. Qu’est-ce qu’être journaliste ?
D’aucuns diront, et ils auront raison, dans une certaine mesure : avoir sa carte de presse. Et comment obtenir sa carte de presse ? En faisant une déclaration en ligne et en s’acquittant d’un virement de sa quote-part salarié de 24 euros. Sauf en cas de phobie administrative, le petit bout de plastique tombera, quelques semaines plus tard et sans trop de prise de tête, sur le bureau des assistantes.
Être journaliste se résumerait-il à trois clics et un RIB ? Non. Mais c’est là que la paresse s’installe, on oublie le sens, celui du verso, on n’y pense pas, tout bonnement.
Nous sommes 3000 journalistes à France Télévisions. 3000 à recevoir notre carte sans y songer. Et seulement 30% à avoir voté aux dernières élections de la CCIJP (Commission de la Carte d’Identité des Journalistes). Chiffres hallucinants quand on fait l’effort de s’y pencher. La terre est basse oui.
La CCIJP est pourtant l’organe qui fait vivre nos cartes, leur donne une valeur (et on ne parle pas ici des 48 euros), un garde-fou, indépendant, contre les dérives mercantiles ou propagandistes, la garante de ce qui nous unit, nous journalistes. Rien que ça.
En étudiant chaque année près de 35.500 demandes, la commission tranche, arbitre, en fonction de l’activité professionnelle, de la nature de l’employeur ou du média et de la nature de la rémunération des journalistes.
Un travail de titan, minutieux, vieux de 90 ans, qui mérite qu’on y pense, au moins un peu. Et surtout qu’on y participe, en votant, avec un petit clic supplémentaire. C’est aussi simple que ça.
Le 14 octobre, 17h, journalistes, vous serez appelés aux urnes numériques. N’oubliez pas.
La CFDT a, elle aussi, fait un gros travail en présentant des candidats, issus de France Télévisions et d’ailleurs, attachés à leur métier et à la déontologique qui le sous-tend, combatifs et engagés. (V. Notre profession de foi)
- La CFDT représente l’esprit d’équipe. La CFDT n’est pas un syndicat corporatiste. Être journaliste télé, c’est travailler avec des monteurs, des vidéos, des infographistes, des OPS. Nous défendons les journalistes, au même titre que les personnels Techniques et Administratifs.
- La CFDT représente aussi l’esprit critique. Ici nous nous battons pour de meilleures pratiques déontologiques sur le numérique, pour un financement décent de l’audio-visuel public, là contre la concentration des médias et la désinformation.
- La CFDT représente enfin le pluralisme. À la CCIJP, un même syndicat a le quasi-monopole, et ce n’est jamais bon. La CFDT pousse de nombreuses propositions qui restent, faute de poids suffisant, sur le carreau. Dommage non ?
La CFDT s’engage à vos côtés, à vous de jouer. Heu, de bosser. Tu peux le faire.