Newsletter de la CFDT FTV #28 – Septembre 2024

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GRILLE DE RENTRÉE : au pain sec et à l’eau

LETTRE DE FRANCE (TÉLÉVISIONS)

Financer l’audiovisuel public, c’est aussi sauver le débat démocratique

C’est une bouteille jetée dans la Seine, alors que ces dernières semaines tous les regards, toutes les caméras (notamment les nôtres) y étaient braquées.
Une bouteille, un SOS, pour vous alerter, vous, députés, vous, futurs ministres, sur notre situation. Nous n’attendons pas la fin de la trêve olympique pour allumer nos feux de détresse : l’avenir de l’audiovisuel public, de France Télévisions, est menacé.
La suppression de la redevance sur l’autel « du pouvoir d’achat » actée en 2022, après celle de la publicité après 20h (2009) a considérablement affaibli notre entreprise. Aucune solution pérenne de financement ne lui a été substituée. L’affectation d’une fraction de la TVA, reconduite cette année ne pourra être renouvelée l’année prochaine sans passer par une nouvelle loi.
Nous en sommes là. Du provisoire.
L’audiovisuel public, a mission de service public, il mérite mieux. Tout comme l’école, l’hôpital… Nous ne sauvons certes pas des vies, nous pensons pouvoir sauver des idées.
Nos téléspectateurs et les usagers de nos sites internet, méritent mieux que des projets faits à la hâte (éditions Ici) ou que des réformes ayant cruellement manqué de concertation avec les salariés et leurs représentants, dans l’injonction, constante, de devoir réaliser des économies (200 millions d’euros sur une base annuelle en 2028 pour FTV)
Un financement pérenne, digne, c’est l’assurance d’une information juste, vérifiée, non partisane. L’audiovisuel public doit, plus que jamais être renforcé face à la « croisade civilisationnelle » des médias comme ceux que finance M. Bolloré, ou face au projet titanesque de Pierre Edouard Stérin, Périclès, 150 millions d’euros sur dix ans pour promouvoir les valeurs de l’extrême droite. Oui, les valeurs de la démocratie sont en péril. Et nous avons un rôle à jouer dans leur sauvegarde.
Le traitement des élections législatives par le réseau France 3 et France Bleu en est l’illustration parfaite. Avec, à France 3, 200 débats organisés dans nos antennes, le débat démocratique a eu lieu. Les lacunes, les obsessions identitaires et xénophobes des candidats RN, ont été exposées au grand jour. C’est bien pour cela, aussi, que ce parti, veut nous privatiser. Recul, temps long, réflexion contraire à la polémique, étayer les informations, apporter la contradiction, réfuter les discours : telles sont nos missions dans ce qui s’apparente à une guerre culturelle.
Vous le savez, les médias peuvent être une arme de diffusion massive. Ils sont, de facto, aussi un contre-pouvoir. Puissant, s’ils maintiennent leur crédibilité dans la jungle des communications de tous ordres. La télévision reste la première source d’information, d’après les études de l’Arcom (66 % des Français s’informent au moins une fois par jour avec la télévision, 51 % avec la radio, 49 % avec les moteurs de recherche, 47 % avec les réseaux sociaux, 34 % avec les journaux ou magazines). Nos audiences sont bonnes : cet été, la couverture quotidienne de l’information régionale sur France 3 a atteint 5,1 millions de téléspectateurs, en hausse de 17% par rapport à l’été 2023.
Les éditions spéciales JO ont, elles, été plébiscitées par 60 millions de téléspectateurs qui ont regardé les jeux de Paris 2024 sur France Télévisions, selon les chiffres de Médiamétrie. Nous avons le savoir-faire, nous avons la confiance du public.
Donnez-nous, députés, futurs ministres, les moyens d’y défendre encore le pluralisme et une éducation populaire de qualité. Le temps presse. Sans nouvelle loi sur notre financement, l’audiovisuel public serait soumis chaque année aux aléas des ajustements budgétaires du gouvernement et du Parlement.
Finie l’indépendance de nos chaînes et de nos radios publiques. L’audiovisuel public pourrait devenir, lui aussi, une arme parfaite. Un outil de propagande.

MONÉTISATION DU CET :

La campagne a démarré

Cette année, l’alimentation du Compte Épargne Temps (CET) n’est pas plafonnée. Il peut donc être alimenté dans la limite maximale de 22 jours par an. Mais attention, la monétisation est quant à elle limitée à huit jours. On fait le point.Le compte épargne-temps permet au salarié d’accumuler des droits à congé rémunéré ou de bénéficier d’une rémunération, immédiate ou différée, en contrepartie des périodes de congé ou de repos non pris ou des sommes qu’il y a affectées. (Source: Légifrance)
BON À SAVOIR :
– Les congés payés annuels ne peuvent pas servir de complément de rémunération. Ceux déposés sur le CET ne peuvent donc pas être monétisés.
– La monétisation des droits affectés sur le CET est soumise à charges sociales et à l’impôt sur le revenu.
– Les jours épargnés dans le CET peuvent aussi être transférés vers le PERCOL dans des conditions sociales et fiscales avantageuses.
– Les jours monétisés le sont sur la base de la valeur de la journée au moment « T ». Exemple : des jours posés en 2023 et monétisés en 2024 seront payés sur la base de la valeur de la journée de salaire de 2024.

COMMENT PROCÉDER ?
Vous devez impérativement faire votre demande avant le 31 décembre 2024.
via MonKiosque :
Menu des démarches/Collaborateur/Gestion du CET /Collab- Demande d’utilisation du CET (vous devez indiquer le nombre de jours que vous souhaitez monétiser).
Les demandes reçues le mois M seront payées le mois M+1 (novembre traité en décembre).
La date de la validation de la demande de monétisation conditionne la date de paiement.
via votre correspondant RH habituel (gestionnaires d’activités, IRH, RRH) :
Il vous fournira un formulaire de monétisation CET à lui retourner par mail.
SONT MONÉTISABLES :
– les congés supplémentaires liés à l’ancienneté ou à l’âge
– les congés de fractionnement pour les PTA
– les jours de contrainte liés à l’activité pour les journalistes
– les RTT
– les jours de récupération
Plus d’infos sur MonKiosque ici.

FEMMES ET TÉLÉTRAVAIL

La double journée

Le CEET (Centre d’études de l’emploi et du travail) a publié le 10 juillet 2024 une étude intitulée « Le télétravail facilite-t-il vraiment l’articulation des temps sociaux ? »
L’étude explore les impacts du télétravail sur la conciliation des temps sociaux, en mettant en lumière ses effets ambivalents, notamment sur les inégalités de genre. Le télétravail, initialement perçu comme une solution prometteuse pour améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, permet effectivement des gains temporels substantiels, en réduisant notamment le temps de transport et en offrant une plus grande flexibilité dans l’organisation des journées. Cependant, ces bénéfices sont inégalement répartis entre les hommes et les femmes.

L’étude de Marianne le Gagneur révèle que, malgré les avantages en termes de flexibilité et de gestion du stress parental, le télétravail tend à réassigner les femmes aux tâches domestiques. En travaillant depuis leur domicile, les femmes intègrent souvent les tâches ménagères à leur routine de travail, ce qui intensifie leur charge mentale et physique. Cette « nouvelle double journée » des femmes contraste avec l’expérience des hommes, qui, selon l’étude, ne prennent pas en charge les tâches domestiques de manière aussi systématique.
Les recherches montrent également que si le télétravail permet de gérer certaines activités personnelles durant des micropauses, il conduit aussi à une intensification du rythme de travail et parfois à un allongement des journées. Les tâches professionnelles demeurent prioritaires, et la flexibilité offerte par le télétravail peut se transformer en une pression accrue, surtout pour les femmes qui voient leurs tâches domestiques invisibilisées et intégrées dans leur temps de travail.
1. ORIGINES ET POPULARITÉ DU TÉLÉTRAVAIL :
Le télétravail permet de travailler depuis son domicile, ce qui est devenu particulièrement pertinent après les crises sanitaires et pour des événements comme les Jeux Olympiques de 2024 en Île-de-France.
Il est surtout pratiqué par les cadres et les professions intermédiaires.
2. AVANTAGES PERÇUS DU TÉLÉTRAVAIL :
Réduction du temps de transport, apportant un gain de temps et de flexibilité pour les personnels. Possibilité d’intégrer des activités personnelles et domestiques durant les micropauses, telles que cuisiner, faire des courses, ou s’occuper des enfants.
3. IMPACT SUR LA RÉPARTITION DES TÂCHES DOMESTIQUES :
Le télétravail permet de mieux gérer la prise en charge des enfants et de réduire le stress lié aux trajets pour les parents. Cependant, les femmes continuent à assumer la majorité des tâches domestiques, même en télétravail. Les hommes s’impliquent moins dans ces tâches, préférant s’y engager de manière occasionnelle.
4. DOUBLE JOURNÉE DES FEMMES :
Les femmes en télétravail intègrent souvent des tâches ménagères dans leur journée de travail, créant une nouvelle forme de « double journée » où les tâches domestiques et professionnelles se chevauchent. Les activités domestiques se font dans les interstices du temps de travail, ce qui peut intensifier la charge de travail global des femmes.
5. RÉFLEXIONS SUR LES INÉGALITÉS DE GENRE :
Le télétravail, tout en offrant des gains de temps et de flexibilité, réaffirme souvent les rôles traditionnels de genre en réassignant les femmes aux tâches domestiques.
Cette situation peut accroître les inégalités de genre, en particulier pour les femmes salariées des classes supérieures qui doivent jongler entre des carrières exigeantes et les attentes domestiques.
L’article souligne la nécessité de repenser les politiques de télétravail pour mieux équilibrer les responsabilités domestiques entre hommes et femmes, afin de véritablement bénéficier de ses avantages en matière de conciliation des temps sociaux.
En conclusion, bien que le télétravail offre des avantages significatifs en termes de gestion du temps et de réduction du stress lié aux déplacements, il exacerbe les inégalités de genre en réassignant les femmes aux tâches domestiques, créant ainsi une double journée laborieuse pour elles. Ces effets ambivalents appellent à une réflexion approfondie sur les politiques de télétravail afin de mieux soutenir une répartition équitable des responsabilités domestiques entre hommes et femmes.
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