RECOURS AUX NON-PERMANENTS : la permanence d’une logique mortifère

Lors du dernier CSE Réseau, le bilan social 2023 a été présenté aux élus. Un bilan tout sauf social en ce qui concerne nos collègues non-permanents.

Le recours aux CDD/CDDU/Pigistes a encore augmenté l’année dernière jusqu’à représenter 15% des effectifs moyens annuels de France 3. Soit l’équivalent de 423 personnes à temps plein (dont 187 intermittents et 165 journalistes). Notre entreprise s’appuie allègrement sur cette main d’œuvre qualifiée, dévouée et … jetable. De plus en plus précarisée.

La durée moyenne des contrats CDD est de 2 jours pour les CDDU et 3,4 pour les CDD journalistes.

Tout est dit. Les non-permanents sont condamnés à faire le tour des stations pour pouvoir espérer travailler suffisamment et payer leur loyer. Le fameux plafond, fixé en janvier 2018, les pénalise davantage encore : deux jours par-ci, trois jours ailleurs, jusqu’aux seuils fatidiques des 120 jours par an pour les journalistes, 80 pour les intermittents. Ensuite, c’est l’immobilisation.

Sans compter le projet de la direction de ratiboiser leurs frais de mission. 84 euros la nuit et le repas du soir, 86 euros peut-être.  (Lire notre tract)

Ceci nous pose questions : pour eux évidemment, c’est faire bien peu cas de nos collègues, et plus égoïstement pour nous, CDI, confrères. Comment connaître les problématiques d’une région, les process techniques d’une antenne, les pratiques, en passant, toujours, en coup de vent ? Est-ce qualitatif ? Est-ce, à long terme, judicieux de ne jamais remplacer les CDI sur la durée totale de leur absence et de faire peser la surcharge de travail sur les autres ?

Les autres, vieillissants, moins performants. Ce n’est pas nous qui le disons, c’est le bilan social. Nos collègues CDI vieillissent oui, moyenne d’âge 49 ans. Les séniors représentent 36% de nos effectifs. Dans les prochaines années, nous perdrons, un quart de nos effectifs via les départs à la retraite.

Les non-permanents sont donc notre avenir. Ils sont notre vivier. Sans les fidéliser, sans, osons-le, en prendre soin : comment faire les recrutements massifs dont nous aurons besoin ? Comment leur donner envie de travailler pour nous ?

La CFDT France Télévisions demande à la direction :

  • Sa position sur son projet de frais de missions. Les organisations syndicales devaient être reçues en septembre pour en discuter après son rétropédalage temporaire.
  • D’ouvrir, sans attendre, des négociations : sur les organisations du travail, afin que celles-ci ne conduisent plus à précariser de plus en plus les salariés de France 3.

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