Pas d’intéressement, le dernier coup de massue

Le verdict est tombé, ce lundi 10 juin en commission de suivi de l’accord d’intéressement comme un couperet.

« En raison d’un résultat d’exploitation normatif consolidé négatif, aucun versement de prime d’intéressement n’est possible pour 2023, et ce, malgré l’atteinte partielle des objectifs prévus dans l’accord. »

En d’autres termes, les efforts des salariés ne seront pas récompensés puisqu’une société de droit privé ne peut pas donner d’intéressement si son résultat est négatif. C’est la loi, nous dit-on.

Voilà comment tout à la fois, nous couper la chique et amputer, une fois de plus, notre porte-monnaie. Déjà que les NAO n’avaient pas été gargantuesques, on reste, pour le coup, sur notre faim.

Comment en est-on arrivé là ?

Selon la direction financière, la situation est due à une baisse des recettes publicitaires et à un débord du côté des programmes nationaux. Fictions inédites, Eurovision junior, visite du pape, concert de Paris… tout cela aurait couté plus cher que prévu. L’inflation a décidément bon dos.

Le nôtre, de dos, se courbe. Allez, hein, ça ira mieux l’année prochaine. Non ?  La direction n’entend pas renouveler l’accord d’intéressement.

« Ce n’est pas possible au vu du contexte. La période est instable et le COM (Contrat d’objectifs et de moyens) n’est toujours pas signé » nous explique alors la directrice du dialogue social.

Et tout cela bien évidemment sans parler du projet de fusion de l’audiovisuel public et de ses gros rabots. Projet certes enterré, comme tous les travaux de l’Assemblée nationale jusqu’aux prochaines élections législatives, mais qui laisse planer une menace certaine.

Menace d’extinction si le rassemblement national arrive à Matignon. Là il ne serait même plus question d’économies mais de privation, de privatisation.


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