Positions in(sou)tenables
Ce CSE a été pour les élus CFDT une longue, très longue séance de… yoga, la zénitude en moins. Avec des postures spectaculaires, casse-gueule, mais bien réelles. Et, au final, des courbatures plus vraies que nature. Plein le dos oui.
On a pourtant commencé, facile, par une salutation matinale à la direction et la lecture de notre liminaire qui n’a jamais si bien porté son nom : « Big Bang Théorie » ou l’avènement d’une nouvelle ère…
Lire notre liminaire ICI
À l’issu de cet exercice d’échauffement, bonne entrée en matière vue l’actualité de notre entreprise, la fusion France Bleu / France 3, la directrice du réseau reste zen pour ne pas pas dire mutique. Elle lance, sans plus de commentaire : « Bien, commençons ce CSE ! »
Encadrement : Garudasana, le crash de l’aigle
Difficile de percer le mystère du recrutement des encadrants, parfois digne du spiritisme ou de la divination.
Comme à la rédaction de Poitiers où une accalmie a pu voir le jour depuis l’alerte pour risque grave par la nomination temporaire d’un nouveau rédacteur en chef.
Pour combien de temps justement ?
Car là, comme ailleurs (et comme toujours), l’encadrement a du mal à tenir l’équilibre. Les fondations sont branlantes.
Nous rappelons qu’il y a urgence dans le réseau. Alors Isabelle Staes s’impatiente : « le travail est en cours mais nous n’avons pas de solution miracle pour rendre la fonction attractive ! »
Nous savons bien que tenir debout sur un pied, bras et jambes enroulés sur eux-mêmes nécessite un peu (beaucoup) d’entraînement.
N’est pas rédacteur en chef, n’est pas aigle (pour les connaisseurs), n’importe quel oiseau tombé du vivier.
La direction, elle, ne semble pas en avoir conscience. Elle plane. Elle prévoit surtout des formations, une simplification des tâches administratives et un accompagnement. Quelqu’un a été recruté, nous dit-on, pour animer le vivier, suivre les profils. Cela permettra de voir ce qu’il faudrait changer avec les retours du terrain.
Pas sûr qu’on en voit rapidement les effets dans le réseau. Il risque d’y avoir encore quelques ratés pour ne pas dire quelques crashs.
Pour la CFDT, il faut reconstruire des méthodes de travail, réintroduire les réunions de débrief et pas uniquement dans les rédactions. Et pour le reste, peut-être en appeler aux esprits et/ou à l’ostéopathe.
JO : Adho Mukah, chien tête en bas
Fabrice Goll qui doit coordonner la couverture des JO pour les antennes régionales, nous apprend que si, sur cette opération, la plupart des salariés est partie pour travailler 6 jours sur 7, parfois 60h par semaine et 11 jours consécutifs c’est que le nombre d’accréditations a été restreint à 40 personnes pour tout le réseau.
Au total, dix équipes JRI/Rédacteur seront mobilisées sur les différents sites (Marseille, Lille, Châteauroux, Lyon, Nantes, Bordeaux). Trois binômes supplémentaires seront spécifiquement dédiés à Paris Ile-de-France.
Officiellement, nous ne sommes pas détenteurs des droits, nous dit Fabrice Goll, mais licenciés de Discovery qui nous les vend. Ceci expliquerait cela. Finalement, il ne nous reste plus grand-chose à tourner.
Pour les élus, la vérité est plutôt du côté du budget. Les accréditations des JO sont payantes (pas celles des paralympiques, allez savoir pourquoi) : 600 euros par personne ! Les JO ça commence à faire chérot.
À ce stade, la position devient inconfortable. Oui le chien tête en bas, à la longue, ça en fait baver. Surtout quand on parle pour ne rien dire.
Du coté des élus, les muscles s’étirent. Sauf les zygomatiques. Ne serait-on pas en train de demander des économies au réseau pour financer les JO ? D’ailleurs quel est le coût de ces JO ?
Personne ne semble le savoir mais la directrice du réseau met fin au débat : « le coût n’est pas à l’ordre du jour de ce CSE c’est la dérogation au temps de travail ! »
Pour la CFDT pourtant tout est lié. Si les conditions de travail des salariés qui font les JO doivent être étudiées, celles de ceux qui restent en région, subissant les restrictions dues aux dépenses consacrées aux JO, aussi !
À force de tenter de lire et de comprendre des tableaux minuscules aux couleurs improbables et sans légendes, nous avons finalement découvert également que les salariés de la Fabrique, rattachés au réseau, ne figuraient pas dans les documents transmis par la direction.
C’en est trop ! Les élus ont demandé la tenue d’un CSE extraordinaire sur le sujet.
Lire ICI la résolution
Immobilier ou immobilisme : shavasana, ou la posture du cadavre
Le déménagement de la station de Rouen a eu lieu il y a 6 ans. Station pilote dont le modèle d’aménagement devait être calqué pour les futurs projets. Finalement c’est non, nous explique le directeur immobilier et services généraux. Et c’est tant mieux.
Le retour d’expérience (REX) qui devait permettre aux élus de connaitre l’avis des salariés sur leurs conditions de travail n’est pas fameux quand on s’y penche attentivement. Si pour la direction « globalement les salariés sont satisfaits », ce n’est pas du tout ce qui transparait des nuages de mots et des questionnaires.
Premier point d’achoppement : les bureaux nomades et le manque d’insonorisation dans les open-spaces.
Second : le bâtiment lui-même dont les surfaces dont insuffisantes.
Alors, oui des améliorations ont été proposées. Dans les coins. Rien, en revanche, sur les grosses lacunes : défauts thermiques du bâtiment, bureaux partagés nous l’avons dit, taille de la régie, du plateau ou des vestiaires.
Car voyez-vous ces changements porteraient atteinte à notre sacro-saint « schéma directeur » désormais baptisé « programme générique ». Si générique qu’il ne correspond à rien, tout en réglementant quand même nos espaces.
Schéma directeur que nous demandons depuis des années. La direction fait toujours la morte. Shavasana.
La CFDT demande expressément à pouvoir prendre connaissance de ce « programme générique technique et fonctionnel ».
Les élus votent une expertise libre sur ce retour d’expérience qui ne permet pas au CSE de jouer son rôle en matière de prévention des risques professionnels.
Lire ICI la résolution
À Antibes, le permis de construire a été accordé, les travaux de destruction commenceront normalement en octobre, la construction en janvier 2025 pour une livraison à l’été 2026 et une exploitation fin 2026.
Un projet de restaurant interentreprises est envisagé sur le site mais sans doute pas avant 2030. En attendant, les salariés devront se contenter d’un food-truck ou de livraison de repas. A votre santé !
Quant au rapprochement avec France Bleu, un tiers-lieu (a priori du côté de Cannes) pourrait accueillir une équipe ou un reporter en résidence (RER) ce qui permettrait de mieux couvrir le territoire.
Aucune évolution par contre sur les projets de Lyon, Rennes ou Strasbourg. « Toutes les forces vives sont sur Campus donc il n’y a pas eu d’avancées ni de contacts sur ces dossiers » nous dit-on. Shavasana.
Le BIP de Dieppe, lui, pourrait déménager avant la fin de l’année. Après un an de recherches, l’opportunité d’un nouveau local s’est présentée et semble satisfaire tout le monde.
Équilibre budgétaire : guerrier (pas) glorieux
Comme au yoga, pour garder l’équilibre mieux vaut être bien préparé et avoir bien saisi toutes les petites subtilités de la posture. Sinon cela ne pardonne pas !
Lire ICI notre tract atterrissage budgétaire
Pour rappel du directeur financier : « le budget est notifié annuellement aux directions régionales, et c’est à elles de prendre les mesures qu’elles souhaitent fonction du budget alloué ».
Ça c’est la théorie.
En pratique, certaines régions, déjà en dépassement sur la masse salariale et les ETP, vont devoir encore fournir des efforts pour retrouver l’équilibre. A la diète sèche. Plus aucun CDD, plus aucun alternant, des JT communs et une réduction de l’activité.
En cause, nous dit-on, le coût du déploiement des nouveaux outils (Régie Mosar, Open Média, …), l’absentéisme et un dépassement d’activité.
Quand les antennes font leur travail : proposer de l’activité à ses collaborateurs et de la proximité à ses téléspectateurs, elles le paient cash.
Enfin, nous le supposons puisque la direction ne nous fournit aucun chiffre.
Seule région qui « ne nécessite pas de mesures d’adaptation particulières » : le Grand-Est où le niveau d’activité est déjà proche de zéro. En ne faisant rien, on ne dépense rien. Voilà le maître mot. La posture du guerrier pas glorieux quoi.
Ne serait-on pas déjà en train de rendre les 60 ETP liés à Tempo et gérer la misère en diminuant la voilure ? C’est en tout cas ce que craint la CFDT qui demande, par ailleurs, le respect de nos accords concernant l’alternance qui ne doit pas devenir une variable d’ajustement. Elle dénonce également que les antennes doivent, in fine, « payer » des formations sur des outils qu’on leur impose.
Numérique : la charrue (Havasana) mais sans les boeufs
Alors là, en termes de lâcher-prise et d’immobilisme, le numérique est champion. Des années que tout va changer, que le virage est au bout du tournant et …. Rien. Ou si peu.
Ce mois-ci nous a été exposée en CSE l’organisation du web régional. Un an tout de même après sa première présentation en Casar. La charrue sans les bœufs, ben non, ça n’avance pas hein.
C’est simple, l’organisation est toujours la même. « Le dossier des chargés d’édition numérique (CEN) prend du temps, mais on y est arrivé » nous dit le directeur de la proximité en charge du numérique.
« Xavier Riboulet (chargé du rapprochement France Bleu / France 3) accompagne cette évolution vers le métier de chef de projet numérique et ça va aboutir. »
Preuve que la direction peut être rapide quand elle le veut : elle anticipe la signature des OS avant même l’ouverture des négociations.
Sur le reste : le manque cruel de vidéos dans nos contenus, le découpage de nos JT, le rôle de l’IA, la bascule vers la plateforme Ici, les journalistes web, l’adjoint numérique : pas la moindre info.
Allez, si, une petite pour la longue route. « Les chiffres, à mi-mai, sont historiques avec 2,5 millions de visites par jour sur nos sites, ce qui représente 35% des visites sur franceinfo. » explique Jacques Paté.
Une embellie liée à la présence de nos articles sur Google-Discover pour Android qui cible 90% des personnes qui n’ont pas d’iPhone.
ASC : Sarvangasana, la chandelle
Il va falloir faire des économies de bout de chandelle. Sarvangasana. L’arrêt de la Cour de cassation du 3 avril dernier ne sera pas sans répercussions sur notre budget ASC. Il permet aux non-permanents d’accéder aux activités sociales et culturelles dès leur premier jour de contrat sans condition d’ancienneté, le CSE s’attend à une hausse des ouvrants-droits de l’ordre de 20%.
Des arbitrages sont donc nécessaires. Les élus ont décidé de fusionner toutes les aides culture et loisirs en une seule enveloppe de 200€.
Lire ICI la résolution.
En bref :
Normandie : désignation de François Ormain, titulaire RP à Caen, en remplacement de Jean-Yves Gélébart, démissionnaire.
Commission Nouvelles technologies : Teddy Caruel est désigné président, en remplacement de Bruno Demange qui reste dans la commission.
Création d’une commission des voyages au sein du CSE : Christian Laemmel est désigné président et Anne-Sophie Saboureau vice-présidente.
Cette commission sera chargée de mutualiser les voyages et coordonner les antennes avec les assistantes volontaires.
Clôture du DGI en Nouvelle-Aquitaine :
Le CSE vote aussi la levée du Danger Grave et Imminent (DGI) au service des Gestionnaires d’antennes et Responsables et suivi de la conduite d’antenne (GA/RSCA) de la chaîne Noa à Bordeaux déclenché le 7 juin 2022.
Prochain CSE Réseau les 19 et 20 juin 2024.
Votre représentante syndicale et vos élus Cfdt :
Séverine Dangin, Metz ; Pascal Lefebvre, Lille ; Bruno Espalieu, Lille ; Yvonne Roehrig, Strasbourg ; Olivier Mélinand, Brest ; Cécile Poure, Strasbourg.