Atterrissage budgétaire ou crash éditorial ?

C’est un document de six pages, distribué lors du dernier CSE réseau et qui s’intitule sobrement « Mesures prises en régions en vue du respect de l’équilibre budgétaire 2024 ».


En gros, à la grosse louche, un état des lieux des dépenses ETP, antenne par antenne, avec de bons élèves, pas beaucoup, et d’autres trop dispendieux, qui vont devoir « piloter leur dépenses », « apprécier leur trajectoire ETP » et surtout manger leur pain noir jusqu’en décembre.

Au risque de se casser les dents.

Ce bilan ETP, avec ses belles métaphores aéronautiques, est totalement hors sol. Il réussit la prouesse de ne présenter aucun chiffre. Aucun. On parle ici et uniquement de « niveau ». Elevé, forcément.

Sur les 12 régions, dix sont jugées « en tension » pour des raisons diverses : « taux de recours à l’alternance », « taux de recours aux CDD », « niveau d’activité », « formations Open Média ».

Jamais la mise en place des éditions Ici n’est citée. Effacée, comme les chiffres. Par contre, on comprend assez vite que faire des PAE, des éditions spéciales, de la proximité, former des jeunes alternants, former les gens sur leurs nouveaux outils, imposés, ça, ça coûte cher. Trop.

Cette année en tous cas. Pourquoi ? Ne serait-ce pas, peut-être, parce qu’en imposant aux régions les éditions Ici, infaisables à moyens constants, la direction a elle-même placé les antennes dans ces situations inextricables ?

Ne serait-ce pas, également, pour financer, en partie, la couverture des JO qui s’annonce, c’est heureux mais surprenant, opulente ?

Et qui passent aujourd’hui à la caisse et à la casse ? Qui va se crasher pour réussir « l’atterrissage budgétaire » ?

Les antennes. La proximité. L’éditorial.

Suspensions des JT extérieurs et arrêts de certains modules du JT en Centre-Val-de Loire, retour à un responsable d’édition par jour et « optimisation de la planification les week-ends » en Bretagne, rediffusions en BFC, diminution du recours à l’alternance en AURA, mises en place ou augmentations des JT communs en Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne Franche-Comté, Hauts de France, Nouvelle Aquitaine, Occitanie.

Les rares régions à « l’équilibre » ne sont pas préservées pour autant de ces coupes claires mais obscures.  En Provence Alpes Côtes d’Azur où il n’y a pas « d’alerte à date », sont prises des mesures « d’adaptation » anticipées : JT communs 20 week-ends en 2024. En Grand-Est, aucun effort particulier n’est demandé et pour cause, cela fait bien longtemps que l’activité, les programmes ou les PAE, se sont réduits comme peau de chagrin. 

La CFDT dénonce ces mesures qui portent atteinte à la raison même de notre réseau : l’information de proximité.

« Pilotage des dépenses », « atterrissage budgétaire », des mesures de haut-vol pour un crash éditorial annoncé. À la direction, de nous faire préférer le train.


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