Faites vos jeux !
Va-t-il nous falloir de la potion magique pour affronter l’après Jeux Olympiques ? Lire ICI Liminaire. La question est posée. Mais la direction n’a pas l’intention de dévoiler son jeu. La directrice du réseau s’en défend et nous indique que nos débats se tiennent en toute transparence !
La stratégie du poker menteur
Comme au Casino, ce CSE va pourtant commencer avec un gros coup de bluff. Essayer de nous faire croire que le projet de réorganisation des équipes de tournages légers de la Fabrique a vocation à développer l’activité du réseau régional.
Et pour cela, Philippe Martinetti, désormais directeur délégué des antennes et des programmes en charge de l’offre régionale va prendre place autour de la table.
La technique demande en effet beaucoup de tact et de pratique. Elle consiste à simuler un jeu différent de celui réellement détenu. « Je m’engage en vous disant qu’on ne fait pas ce transfert pour que les équipes légères disparaissent mais pour renforcer leur travail et l’activité des antennes » nous explique-t-il.
En clair, la direction veut créer un pool de 4 équipes légères (OPV/OPS/éclairagiste) rattachées à la direction régionale de Bretagne qui interviendront dans leurs zones géographiques en fonction des demandes des antennes.
Au vu du contexte économique et du nombre de programmes régionaux qui subsiste, la CFDT a de gros doutes.
La direction dit avoir besoin d’une année de visibilité et vouloir mettre en place un bonus financier pour inciter les régions à faire appel aux équipes légères, mais prudence : la stratégie du poker menteur s’entend sur le long terme et vise à user ses adversaires en brouillant systématiquement les pistes.
Lire ICI Résolution du CSE
Craps ou pas craps ?
Le craps est un jeu de dés assez complexe. Il est vivement recommandé de bien connaître la règle du jeu avant de commencer la partie. Pourtant, Xavier Riboulet, fraîchement nommé directeur de projet pour le rapprochement des réseaux France 3 et France Bleu semble l’ignorer.
« Je vais faire des propositions aux deux maisons. Je ne peux pas vous en dire plus. Je suis en train de prendre mes marques. J’ai autant de question que vous sur la mission qui est la mienne » !
On a quand même un peu le sentiment que la direction joue notre avenir sur un coup de dés…
La partie s’annonce difficile, il va falloir jouer serré et pourtant : « je n’ai pas d’équipe, aujourd’hui je suis tout seul » lâche le nouveau directeur de projet.
Structure juridique, gestion du site internet commun, allongement des matinales, rapprochements immobiliers, stratégies éditoriales, nouveau découpage du réseau… rien ne semble avoir été tranché ni même discuté. Les joueurs apprennent à se connaître, nous dit-on : « France Bleu a 44 directeurs régionaux et 6 RH pour la toute la France qui font aussi la gestion financière ! » Pas facile de s’accorder.
Mais le jeu s’accélère et notre joueur va découvrir les règles en cours de partie. Ce n’est pas ce qu’on appelle mettre toutes les chances de notre côté.
La roulette budgétaire
Lire ICI CR de la commission économique
Chaque année, la direction semble parier sur un chiffre au hasard pour composer le budget du réseau.
L’an dernier, elle ne prend pas en compte les éditions Ici et ses 60 ETP supplémentaires mais remporte quand même la mise grâce aux grèves qui ont permis d’autofinancer le projet.
En 2024, elle retente sa chance et c’est le rapprochement France Bleu / France 3 qui n’est pas budgété. Attention : on ne gagne pas à tous les coups !
D’autant qu’il devient difficile de rafler la mise quand les recettes publicitaires s’annoncent catastrophiques. Moins 10 millions d’euros en 5 ans. Une perte vertigineuse liée notamment à la suppression d’un écran publicitaire et d’une météo à un horaire stratégique. Sans oublier la disparition de Plus Belle La Vie.
Le budget 2024 du réseau s’élève néanmoins à 457,9 M€, en hausse de 5,7% (+24,7 M€) par rapport à 2023 pour 2952,5 ETP (+58,2 ETP par rapport à 2023).
Evolution des ETP :
Interdits de jeux
Plusieurs antennes sont dans le rouge.
Elles ont visiblement trop dépensé en succombant à l’addiction de l’évènementiel et de l’appel aux CDD. Du coup, elles mettraient en péril le sacro-saint équilibre d’ETP au sein du réseau. On parle là d’une dizaine d’ETP au total (sur 2952) dont 4,4 uniquement pour Centre Val de Loire !
Pas de quoi s’affoler nous direz-vous ? Eh bien si, nous explique le directeur financier : « il n’y a pas de réserve ailleurs dans l’entreprise !»
Les voilà donc au pain sec et à l’eau pour une durée indéterminée. Fini les remplacements, au revoir les alternants et bonjour les JT communs ! Il faut à tout prix rentrer dans les clous, quitte à adapter les programmes et ajuster l’éditorial…
À la CFDT, on s’interroge : le réseau n’aurait-il plus les moyens de ses ambitions ?
Selon la directrice du réseau, « il n’y a pas de stratégie globale pour dire : on réduit le budget ! »
En somme, chaque antenne concernée va devoir assumer seule sa mauvaise gestion et, étant donné le contexte, elle a plutôt intérêt à se débarrasser rapidement de ses vilaines habitudes.
Les élus exigent une réunion extraordinaire de la commission économique sur le sujet et demande un bilan complet de la situation financière par antenne.
Lire ICI Motion des élus
Mende : la direction remet une pièce dans la machine
L’an dernier, le directeur du réseau proposait au CSE de repousser la fermeture du BIP de Mende le temps de retravailler le dossier et d’étudier la situation des BEX du secteur.
Aujourd’hui, la direction glisse à nouveau une pièce dans la fente et tire sur la poignée sans aucune précision ni élément nouveau sur le sujet. L’actualité fait défaut en Lozère et personne ne veut être permanent à Mende !
Si jouer au bandit manchot ne demande aucune stratégie ou habileté particulière. On aurait quand même espéré un peu plus de dextérité et de probité.
Car en attendant, les 2 postes du BIP de Mende sont gelés et pas redéployés au BRI de Montpellier qui assure pourtant la couverture de ce territoire, le moins peuplé de France avec 76 000 habitants !
La CFDT demande le redéploiement immédiat des 2 postes à Montpellier, la réalisation d’une étude sur le maillage territorial du secteur, et sur l’utilisation des BEX au niveau du réseau.
Ne parvenant pas à aligner 3 symboles identiques, la direction concède des recrutements, mais seulement au terme de la procédure d’information consultation.
Qui perd gagne !
Au petit jeu toxique des restructurations, réorganisations et transformations, le réseau gagne une nouvelle direction opérationnelle.
La multiplication des alertes et l’accroissement des risques psychosociaux a finalement conduit la direction à nommer, début avril 2024, un directeur de la prévention des risques professionnels.
Rafaele Bourgier présidera la CSSCT du réseau et sera chargé de « développer, mettre en œuvre et superviser les politiques et procédures de gestion des risques professionnels au sein du réseau et ainsi garantir la santé, la sécurité et les conditions de travail des salariés ». Il n’a pas vocation à faire à la place des managers, mais sera l’interface entre toutes les directions. Pour cela, il mise sur l’échange et le dialogue.
Une réflexion sur le rôle et les missions des assistants chargés de prévention et sécurité (APS) est, par ailleurs, déjà lancée.
Jackpot pour les CDD, banqueroute pour les ASC ?
Comme souvent, notre sort est suspendu au hasard…
Et cette fois, il vient de la Cour de cassation. Sa chambre sociale vient de rendre, le 3 avril dernier, un arrêt pour le moins… inattendu. Une nouvelle interprétation de la loi qui permettrait aux non-permanents d’accéder aux activités sociales et culturelles sans condition d’ancienneté donc dès premier jour de contrat.
De quoi bouleverser la donne et rebattre les cartes !
Lire ICI la résolution des élus du CSE.
Désignation de nouveaux joueurs
Fabrique Nord : Charlotte Henry est désignée RP suppléant en remplacement de Christophe Despré, démissionnaire.
Pays de la Loire : Pierre-Eric Cally est désigné mandataire bancaire du CSE Réseau, en remplacement de Christophe Amouriaux, démissionnaire.