La bande de Gaza subit un black-out médiatique extrêmement grave. En deux mois de conflit, plus de soixante journalistes ont été tués et les journalistes internationaux sont empêchés de s’y rendre ou d’en sortir. L’État d’Israël doit cesser de cibler les journalistes, ainsi que leurs médias. Nous demandons aux dirigeants français et européens d’exiger de l’État d’Israël le respect du droit international et la liberté de la presse.
Sans journalistes sur le terrain pour couvrir les guerres, la propagande remplace l’information. Depuis le 7 octobre, 67 journalistes et travailleurs des médias ont été tués dans la guerre qui oppose Israël et le Hamas, soit plus d’un journaliste par jour : 60 palestiniens (morts à Gaza), 4 israéliens (morts lors de l’attaque du 7 octobre du Hamas) et 3 libanais (morts à la frontière israélo-libanaise). Ce conflit est le plus meurtrier pour la presse au XXIe siècle.
Reporters sans frontières, la Fédération internationale des journalistes (à laquelle CFDTJournalistes est affiliée) et le Comité américain pour la protection des journalistes ont établi ce bilan, malheureusement provisoire, et aussi documenté le fait que la quasi-totalité sont morts sous les tirs israéliens. Certains ont été délibérément visés car journalistes. Les familles de journalistes, leurs habitations et leurs bureaux ont également été ciblée. Israël, qui a imposé un siège à la bande de Gaza, en interdit l’accès aux journalistes internationaux et empêche la sortie de ceux qui sont sur place.
CFDT-Journalistes et la F3C-CFDT saluent le courage de celles et ceux qui exercent leur mission d’information dans l’une des zones les plus dangereuse au monde qu’est devenue la bande de Gaza. La CFDT réclame de laisser les journalistes entrer dans la bande de Gaza pour faire leur travail et, condition indissociable, de garantir leur sécurité. Le blocus médiatique tue la vérité et empêche un traitement du conflit au plus proche des faits.
Les journalistes CFDT sont également solidaires de leurs confrères et consœurs israéliens et libanais blessés ou tués, parfois délibérément, pour avoir exercé leur métier en zone de conflit depuis le 7 octobre. Ils expriment leur solidarité à tous les journalistes vivant ou travaillant dans la région. Informer de la façon la plus honnête possible, dans le contexte difficile qui est le leur, tient de l’héroïsme.
CFDT-Journalistes et la F3C-CFDT appellent les employeurs, en France, à suivre au plus près les conditions de travail de leurs reporters, qu’ils soient envoyés spéciaux ou correspondants à la pige, à prendre en charge leur protection, à les rémunérer à la hauteur de leur travail, quel que soit leur statut, et à traiter leurs fixeurs avec la même considération.
Pour demander le respect du travail de tous les journalistes couvrant le conflit israélopalestinien et le droit à l’information, la CFDT participera à un meeting ce jeudi 7 décembre à 18h30 à Paris, à la Bourse du Travail (salle Hénaff), boulevard du Temple, aux côtés de la FIJ, des trois autres syndicats de journalistes français, et du syndicat des journalistes palestiniens, à l’occasion de leur présence en France ce jour- là.
CFDT-Journalistes et la F3C-CFDT