« Bonne année et surtout bonne santé ! » nous lance Samuel Bignon, le DRH du réseau, en ouverture de séance.
Merci ! On va en avoir bien besoin.
Le CSE réseau de janvier a été reporté en février. La nouvelle directrice du réseau, Isabelle Staes, n’étant pas disponible aux dates prévues. Pourtant, nous voici déjà réunis, ce mardi 16 janvier 2024, pour deux CSE Extraordinaires consacrés à des risques graves.
Preuve, s’il en fallait, que tout va pour le mieux dans cette entreprise et que l’année commence bien !
Nous nous retrouvons donc une nouvelle fois face à des experts qui nous présentent un rapport. « Le 35ème relève la rapporteure de la CSSCT, et toujours le même diagnostic ! »
Cette fois il s’agit du site de la Fabrique à Toulouse mais cela pourrait aussi bien être n’importe quel site du réseau, le constat est identique (et vous allez sûrement vous y retrouver) : manque de clarté des rôles, absence de régulation, reports de charge, rapports sociaux dégradés continus depuis plusieurs années (altercations), insécurité socio-économique et des salariés livrés à eux-mêmes qui se débrouillent seuls avec leurs problèmes… qui finissent par rejaillir tôt ou tard !
Trop souvent, la direction réduit un désaccord à un problème interpersonnel alors que la plupart du temps il est lié à un problème de travail (d’organisation et/ou de compétences) qui dégrade les relations et les conditions de travail des salariés.
Plus facile de mettre en cause les individus eux-mêmes que l’organisation du travail.
Trop souvent, la direction est dans le déni, met le couvercle, la poussière sous le tapis et la tête dans le seau en espérant que l’orage passe. Mais quand elle relève la tête, l’averse s’est transformée en ouragan. C’est panique à bord ! Vite, vite, il faut protéger les salariés mais comment faire ? On manque d’outils, de volontaires et surtout, c’est trop tard.
Voilà comment on transforme une entreprise en machine à broyer. Comment les salariés perdent toute motivation, toute confiance en leurs managers et tout sens au travail. Mais là encore, la direction fait bloc et mine de ne pas comprendre.
Désormais, son entêtement aveugle est même monté d’un cran. Face aux désastreuses enquêtes à charge menées par un cabinet extérieur et la perte récurrente des procès intentés par les salariés concernés, la direction de France Télévisions a décidé d’avoir recours à des avocats enquêteurs pour investiguer les faits.
Suite à une situation de risque grave, la locale de Nîmes en a fait les frais. Et d’emblée, la neutralité de ces enquêtes questionne, sachant qu’un avocat doit, en premier lieu, défendre les intérêts de son client et que la dite enquête peut être utilisée à des fins judiciaires par la direction.
Les élus CFDT dénoncent deux poids, deux mesures. Une disproportion dans les sanctions. Une impunité pour certains managers. Un climat de défiance qui conduit à de la méfiance et à une banalisation de la violence interne.
Ils demandent à la direction de mettre fin à cette injustice institutionnelle, en se saisissant des rapports d’expertise et en acceptant les préconisations du CSE.