Comme le Titanic, le réseau se croyait insubmersible.
Avec la régionalisation et le projet Tempo, tout allait être plus beau. Nous allions pouvoir aller plus loin dans nos pratiques, et découvrir des contrées inexplorées. Ça c’était la carte postale. Mais très vite, comme les passagers, les salariés ont déchanté et ont pu voir, au loin, un gros iceberg.
Dès le début du voyage, ça a beaucoup tangué. Certains en ont même eu la nausée. Vous nous avez expliqué que tout allait bien se passer. Nous, on voyait bien la tempête arriver. On vous a alerté, mais là encore, vous vous êtes entêté malgré le rapport des experts qui prévoyait l’accident.
Aujourd’hui, nous y sommes. Le bateau prend l’eau, de toutes parts. Pas de JT ce week-end ni à Caen ni à Nantes faute de scriptes. Les matelots font défaut et l’info aussi. Sauf à Ouest-France qui se fait l‘écho du naufrage. Notre amour propre en prend un sacré coup. La crédibilité de l’entreprise aussi.
« Les scriptes sont indispensables pour faire le journal » explique le directeur régional à la PQR.
Il serait temps de s’en rendre compte ! Car c’est bien la direction qui a volontairement asséché le vivier pendant des années. Elle aussi qui refuse d’ouvrir des postes de scriptes gelés au prétexte de sous-activités. Elle encore qui fait mine aujourd’hui de découvrir la pénurie et elle toujours qui se plaint de ne pas trouver de remplaçants !
Dans le Grand Est, en l’absence de ces dernières, on annule tout bonnement des émissions. Quid de nos téléspectateurs ! De notre mission de service public ! Et de notre proximité si chère à Delphine Ernotte !
Partout dans le réseau, c’est la santé des opérationnels qui plonge. Depuis la rentrée, ils encaissent les changements d’horaires, les vacations atypiques, les journées à rallonges et les tensions quotidiennes. Les deux jours de repos hebdomadaires ne suffisent plus pour récupérer. Les maux sont désormais multiples : insomnies, céphalées, paraphasie, perte de mémoire, tension oculaire, fatigue intense,… La liste est longue et inquiétante.
Monsieur le directeur, capitaine du navire, quand allez-vous prendre vos responsabilités ? Quand allez-vous lancer un SOS à qui de droit ? Quand allez-vous libérer les ETP prisonniers en fond de cale ? Et quand allez-vous changer de cap ?
Le réseau est à la dérive. Et il ne sert plus à rien d’écoper.