Alors comme ça, le bâtiment principal du siège parisien de France Télévisions est désormais rebaptisé par notre direction « Maison Jean-Pierre Elkabbach » en hommage « au journaliste emblématique qui aura marqué toute une génération de Français. »
C’est vrai que ce dernier a même marqué, osons le dire, plusieurs générations de Français, tant sa longévité et son omniprésence dans les médias a été exceptionnelle.
Ceci dit, nous suggérons plutôt à la direction de rebaptiser non pas le siège lui-même mais plutôt sa cantine.
Jean-Pierre Elkabbach était amateur d’interview pimentée (ses fameuses punchlines au vitriol) ou, selon ses invités, (Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux qu’il a coaché par exemple) de sucré-salé. Plus sucré que salé d’ailleurs.
Il portait également dans sa besace, un bien joli lot de casseroles. Emblématique d’un journalisme de connivence et d’intérêts (les fameuses pépètes des Guignols) que la CFDT FTV ne peut cautionner ni encore moins voir ériger en monument.
« Pour rendre hommage à un président qui façonna, il y a près de 30 ans, la maison commune de tous les salariés de l’entreprise. » Une maison dont il s’est fait viré, rappelez-vous quand même, en 1996 après avoir construit pendant trois ans, des ponts en or pour des animateurs (Delarue, Arthur, Nagui) qui ont privatisé, au détriment des salariés du groupe, des tranches entières du service public. Bel architecte oui, avant-gardiste.
Sans vous citer toute la batterie de cuisine que Jean-Pierre Elkabbach trainait derrière lui, ce serait trop long, disons simplement que ce dernier était, durant la dernière décade, un proche, un conseiller de Vincent Bolloré et Arnaud Lagardère. Grands défenseurs tous deux, comme chacun sait, du pluralisme, de l’investigation et de la déontologie. Le JDD peut en témoigner.
La CFDT FTV demande à son tour l’annulation de ce baptême, l’annulation de l’installation de la plaque commémorative lundi prochain en présence d’Emmanuel Macron ainsi que le lancement d’une grande concertation pour un nom digne de ce nom.
Afin que notre « maison » repose sur des bases saines : intégrité, éthique, transparence. Soit nos missions de service public.