Pas de temps à perdre, l’ordre du jour est bien chargé. Comme d’habitude nous direz-vous.
Non pas que nous soyons dans l’auto-complainte mais plutôt dans l’autocuiseur.
Sous pression, constamment. Alors, faire remonter vos problèmes, aborder des sujets aussi sérieux que la santé, les finances, l’emploi, dans ces conditions, est, tout simplement impossible.
Alors on essaie, on parle vite, avec cette sensation désagréable de bâcler l’accessoire et d’effleurer le grave.
On sort de là broyés, impuissants, nerveux. Pressurisé.
Exemples ? Les éditions Ici (Liminaire à lire ICI) ne seront abordées que le dernier jour de ce CSE à 17h30. Les experts mandatés sur l’alerte en Lorraine, attendront deux heures dans l’escalier avant de pouvoir faire leur exposé. On sait recevoir à France 3.
On sait aussi échanger en toute bienséance. Le dialogue social résumé par le directeur du réseau : « Je prends la parole quand je le décide »
Voilà en préambule. Le décor est planté.
Editions Ici. Compte-rendu Commission Antennes à lire ICI
Près de trois semaines après leur mise à l’antenne, les éditions Ici cristallisent déjà bon nombre de mécontentements dans les antennes régionales.
Les spectateurs ont du mal à trouver leurs marques. Florilège. « C’est nul ! » « Pourquoi tout changer ? Je n’aime pas cette nouvelle version » « Si je veux de l’info nationale je vais sur la 2, adieu !» « Désolé de vous le dire, c’est n’importe quoi ! Je ne vous regarderai plus. » Des remontées de terrain qui n’atteignent pas les sommets : « On entend toujours que les râleurs » répond Isabelle Staes, directrice en charge de l’accompagnement des éditions « ICI ».
Les journalistes, les chefs d’éd, les scriptes ne sont-ils alors qu’une bande de râleurs ? C’est ce qu’on pourrait croire. Eux aussi râlent décidément beaucoup.
Seuls le week-end, les présentateurs ont l’impression de servir les plats (version banquet de MJC) plutôt que de faire du journalisme. Les sujets arrivent tard, impossible de les visionner avant, de les vérifier. 35 lignes de prompteur sur Mona à débiter au pas de charge. Avec le sourire s’il vous plaît.
Un effet catalogue de sujets empilés sans réelle cohérence malgré l’habileté des présentateurs qui enchaînent les pirouettes.
Des dossiers du natio « obligatoires », c’est la règle, à injecter de façon parfois acrobatique dans la partie régionale. La raison ? « Il ne faudrait pas que les journalistes du natio travaillent pour rien ». Certes, mais l’éditorial là-dedans ? Il est où ? Sans compter la pertinence locale pas toujours évidente des dits dossiers. « La fabrication des dossiers et longs formats faits par la rédaction nationale est une décision issue des ateliers Tempo. » Sachant ce que le mot atelier recouvre chez nous, normal que ça sente le bricolage.
Isabelle Staes concède que certains ajustements doivent être faits : longueur des dossiers ou des chroniques, choix des dossiers plus pertinents … C’est le Work in progress en direct live. En attendant on ne sait trop quoi d’ailleurs, c’est notre image, nos JT qui sont écornés, nos collègues qui sont épuisés puisque « les régions portent et incarnent Ici. » Bonjour la tronche.
Les envois tardifs du natio ? La direction est consciente du problème. Il faudrait simplement changer les lettres de l’alphabet. « Les reportages sont envoyés par groupes (d’antennes régionales) et par ordre alphabétique des villes. Donc Amiens sera toujours servie avant Toulouse ». Strasbourg sera heureuse de l’apprendre.
Autre point d’achoppement : le versioning. Au Siège, « dès qu’on change un mot, il faut ré-encoquiller. » Ce qui, à l’arrivée, donne une bonne grosse omelette.
Dernier point et pas des moindres : la charge de travail. Les scriptes partout dans le réseau montrent des signes de fatigue, certain(e)s refusant déjà de faire les week-end seul(e)s. Les chefs d’édition aussi commencent à jeter l’éponge : pris dans le tourbillon des canaux de transmissions divers et contradictoires, empêtrés dans les multi-coquilles, éreintés par les amplitudes horaires. Idem pour les présentateurs qu’on commence à motiver dans certaines antennes avec des « récup » créées artificiellement dans Mon Kiosque.
Face à ce constat d’un naufrage annoncé, la direction reste stoïque. « Nous sommes vigilants sur le long terme pour les organisations. Nous ferons prochainement un bilan ».
Voilà, un check-up pour tous les salariés serait peut-être plus significatif. Et ne comptez pas sur les ETP promis pour détendre la situation. Ce ne sont pas des postes, mais du « potentiel » de remplacement. Autant que de besoin. Et budgété jusqu’en février 2024 car pour l’heure FTV n’a tout simplement pas son futur budget.
Point Santé
« Ici » tombe dans une période particulièrement critique dans le réseau. Pour preuve, les alertes se multiplient. Danger grave et imminent (DGI), expertises, enquêtes, etc.
À Toulouse, en Lorraine, à Strasbourg,… il y a de la souffrance au travail, des risques psychosociaux graves, parfois des agissements hostiles (comprenez harcèlement moral), des tensions, des burnouts et toujours des réponses sous-dimensionnées.
Les plans d’actions présentés par les directions régionales sont flous, lacunaires quand ce ne sont pas des copier-coller de la convention collective.
Ce ne sont ni des plans ni des actions, c’est du vide sidéral qui ne résoudra absolument rien. Et ça, c’est sidérant !
Pour rappel, on aurait tendance à l’oublier. L’employeur est tenu d’une obligation de sécurité à l’égard de ses salariés.
Selon l’article L. 4121-1 du Code du travail, il doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de ses salariés.
De quoi revenir un peu les pieds sur terre, non ?
Point nouvelles technologies. Compte-rendu de la commission Nouvelles technologies du 15 septembre 2023 à lire ICI
Projet d’exploitation régionale de Drones Légers de Captation
Nous l’attendions depuis dix ans : la possibilité, en interne, de faire nos propres images de drone.
Alors bon, nous sommes encore « en cours de projet » mais disons que le projet avance. La commission technologie du CSE a bien travaillé et soumet un cahier des charges précis (techniques, administratifs, process) assurant les conditions de sécurité maximales.
Il s’agirait de drones de petite taille avec plusieurs objectifs afin de réaliser des captations et du direct.
Douze drones seraient ainsi distribués dans le réseau. C’est peu mais c’est un début. Chacun d’eux serait attribué à deux télé-pilotes ayant déjà une licence de pilotage. JRI ou OPV.
Une société extérieure s’occupera quant à elle de gérer les plans de vols. Chronophage, c’est une compétence bien particulière. Elle fera aussi une veille règlementaire pour être toujours dans les clous au niveau de la législation.
Il sera aussi possible de déroger aux 5 jours de délais en cas d’actu chaude et/ou de catastrophe naturelle. Avec l’accord de la Préfecture, l’autorisation de vol peut être obtenue en une ou deux heures. Une petite révolution !
Objectif : valoriser nos compétences internes, une fois n’est pas coutume, et surtout faire des économies. Réaliser ces images en interne coûte dix fois moins cher que sous-traiter.
Alors y a plus qu’à … attendre encore un peu. Premier semestre 2024 ?
Production à Distance
Encore une bonne nouvelle pour le comptable ! Le déploiement de la « Remote Prod ». Un outil qui permet la réalisation depuis la régie d’un contenu en direct à distance. La ligue 2 de foot et Roland Garros sont en partie produits de cette manière.
Actuellement, douze de ces équipements (Rack 400) sont opérationnels dans le réseau. Selon la direction, ils seraient utilisés en fonction des besoins éditoriaux. Mais il s’agit surtout de faire de confortables économies avec un minimum de personnels sur le terrain.
Moins de sortie donc pour les CCR et une nouvelle organisation du travail à mettre en place.
Espace de captation Virtuel
Deux studios virtuels sur fonds verts (murs et sol) ont fait leur apparition dans le réseau : Bordeaux et Reims (depuis cette rentrée) pour l’émission « Sport d’ici ». Deux dispositifs qui, via un système de tracking de caméras en temps réel, permettent d’adapter le décor virtuel à la prise de vues.
La CFDT déplore qu’une nouvelle fois les élus soient placés devant le fait accompli. Le choix des outils s’est fait sans concertation, sans prévention des risques.
Le personnel a été formé à la hâte. Le projet est inabouti et le rendu antenne est donc très largement perfectible. C’est un euphémisme. Dommage pour des professionnels !
D’autant que France2 ou le service des sports, parviennent, eux, à un résultat broadcast. Comme toujours, à France 3, on ajuste après coup et pendant ce temps, les salariés trinquent.
Bilan social 2022. Analyse du bilan social à lire ICI
Globalement, l’effectif de l’établissement reste stable en 2022 (-3,1 ETP par rapport à 2021). Mais en réalité, la baisse du nombre de permanents (- 40,1) est compensée par la hausse du recours aux non-permanents (+ 37). Une situation peu viable à long termes.
Entre 2020 et 2022 | Emploi permanent (en ETP moyen) | Emploi non-permanent (en ETP moyen) |
PTA | -63,7 | +90,1 |
Journalistes | -8,4 | +33,3 |
Un accroissement du nombre de contrats de CDD dans la quasi-totalité des catégories mais surtout une durée moyenne des contrats qui diminue : 2,74 jours / contrat en moyenne en 2021 contre 2,72 jours en 2022.
Merci pour eux et leur vie privée morcelée, pour les administratifs qui font des contrats à tour de bras, merci pour le code du travail et merci encore pour la continuité éditoriale et la connaissance du terrain.
Une petite info sur la RCC. Il y a eu 1238 départs.
A ce jour 770 postes auraient été comblés (au niveau de l’entreprise). Pour rappel, l’objectif était : une baisse des effectifs de 900 postes. Nous sommes à – 460 postes.
La pyramide des âges ne s’améliore pas malgré le plan de départ en RCC avec toujours une très grande carence chez les jeunes de moins de 35 ans.
L’âge moyen s’établit à 49 ans.
En 2022, le Réseau a enregistré 156 départs et a recruté 84 salariés sous CDI dont 79 suite à CDD et 5 hors groupe.
Concernant l’absentéisme, le nombre de jours d’absence global a nettement diminué depuis 2020 et a très légèrement progressé par rapport à 2021.
Coté rémunération, le salaire moyen des PTA s’établit à 56 821€ / an en 2022.
Celui des journalistes s’élève à 66 696 € / an en 2022.
Nouveaux élus :
Alsace : Olivier Schaditzki remplace Christophe Steiner comme RP suppléant au sein de l’instance de proximité de France 3 Alsace.
Midi-Pyrénées : Delphine Colin est désignée suppléante au sein de l’instance de proximité de France 3 Midi-Pyrénées.
CSSCT : Pierre-Olivier Casabianca est élu membre titulaire de la CSSCT en remplacement de Béatrice Mariani démissionnaire.
Commission Diversité et handicap : Intégration de Rachida Bettioui (PIDF) comme membre de la commission en raison d’un départ à la retraite.
Votre représentante Cfdt au CSE et vos élus présents à cette réunion :
Séverine Dangin (Metz), Cécile Poure (Strasbourg), Patricia Jomain (Lyon), Olivier Mélinand (Brest), Pascal Lefebvre (Lille), Bruno Espalieu (Lille).
Prochain CSE Réseau les 18 et 19 octobre 2023.