Ce mois-ci coup de chaud. Le bilan du médecin du travail souligne l’aggravation des risques psychosociaux (RPS) dans notre antenne. Le grand plongeon. Tempo qui nous met, déjà, sur le grill. Des fenêtres qui laissent passer la Tramontane ou le blizzard. Des vélos personnels qui sortent prendre l’air en reportage et en toute irrégularité.
RPS : LE GRAND PLONGEON
Comme chaque année, le médecin du travail est venu présenter son rapport sur l’état de santé des salariés de France 3 Alsace. Julieta Milotoï (AST 67), c’est elle, a fait un travail remarquable, il faut le souligner. Très détaillé. Très instructif.
En 2022, 65 rendez-vous ont été pris auprès de ses services pour 52 visites effectives. Soit un taux d’absentéisme de 20%.
Parmi les conclusions des 52 visites : 28 attestations de suivi, 22 attestations de suivi avec aménagement de poste, 1 déclaration d’incapacité temporaire du travail et 1 déclaration d’inaptitude
Mme Milotoï souligne la bonne collaboration avec notre entreprise qui lui permettent d’exercer correctement ses prérogatives. Jusque-là, on n’est pas trop mal.
Là où le bât blesse, là où ça fait mal justement, c’est au niveau des risques psychosociaux. En première ligne des « plaintes » des salariés de France 3 Alsace. De leur « ressenti ». RPS qui peuvent avoir des répercussions graves sur la santé : anxiété, dépression, burn-out, addictions, troubles du sommeil.
Le constat est pour le moins consternant
- Le travail : charge de travail forte pour certains salariés et pendant certaines périodes, plus élevé en fin de semaine, manque de reconnaissance ou de valorisation du travail effectué, perte d’autonomie, de marge de manœuvre et de développement personnel.
- L’insécurité de l’emploi : crainte d’un changement radical du métier, réduction du personnel, pas ou peu de remplacement des personnes qui quittent l’entreprise.
- La communication : manque d’informations de la part de la direction concernant l’avenir de l’entreprise et les changements (stratégiques, organisationnels, etc.) Les changements ne sont pas suffisamment anticipés et expliqués
- La hiérarchie : pas de disponibilité et de capacité d’écoute, pas de confiance, pas de transparence. Différence de traitement entre les collaborateurs. Certains se sentent punis par leur hiérarchie par le biais du planning ou des sujets imposés.
- Les relations et le comportement de collaborateurs : Relations conflictuelles interpersonnelles (tensions, rivalité, concurrence, etc), actes hostiles et inadaptés qui se manifestent sur le lieu du travail, comportements agressifs sur les lieux du travail entre les collaborateurs, ou entre les collaborateurs et la hiérarchie, propos perçus comme rabaissants parfois, vécu d’un management brutal pour certains, plus de contact avec la hiérarchie car « on ne les voit jamais ».
- Les instances : les mouvements sont trop virulents ayant comme résultat l’augmentation du niveau de stress dans l’entreprise
Remarques de la CFDT Le médecin du travail a fait le même diagnostic qu’Acca mais… en mieux. Gratuitement en plus. C’était bien la peine. Et, surtout, cette dernière explique que 2023 s’annonce identique voir pire. À se demander à quoi servent l’alerte sur la rédaction posée en novembre 2022 et le plan de mesures qui en découlent. D’autant que tout cela, c’est sans compter sur Tempo qui, d’après le rapport d’expertise remis au CSE de juin, va davantage encore peser sur les salariés des antennes en termes de stress, de perte de sens et de charge de travail. Voyez plutôt.Y est décrit un projet « susceptible d’entraîner un désastre industriel et social » tant « l’état de santé des équipes est déjà précaire« . Ou plus loin, « l’absence totale d’information sur l’éditorial » qui a eu raison « des salariés les plus enthousiastes, désormais inquiets de la mise en œuvre du projet ». Sans compter « le rétroplanning de plus en plus serré (qui) alimente les inquiétudes les plus fortes sur l’avenir des antennes et du réseau. » Que dire aussi de la « qualité éditoriale que les journalistes jugent pour la plupart en déshérence« . Ou de la question des horaires et des modifications de vacations qui génèrent un « sentiment global d’iniquité de traitement entre métiers, entre antennes au sein d’une même région, entre régions.« Pour conclure, les experts assènent : « Faute de moyens, le projet Tempo pourrait s’assimiler à une complexification inutile générant stress supplémentaire et frustrations, aussi bien en régions qu’au national.« Le bilan 2023 risque bien, oui, d’être pire encore. |
ABSENTÉISME
On note cinq accidents du travail, dont quatre ayant eu lieu le 31 janvier, jour de verglas et de chute à vélo. Les RP demandent à la direction de mettre en place un arbre des causes concernant ces chutes et de sensibiliser les salariés à la pratique du vélo sur terrain glissant.
Le taux d’absentéisme moyen de l’antenne Alsace est de 6.01 % à fin mars 2023, contre
6.08% pour l’ensemble de France Télévisions. Il se décompose comme suit : 3.19% absence maladie, 2.80% ALD (affection longue durée), 0.02% accident de trajet.
Les absences pour maladie représentent 773 jours cumulés à fin mars et concernent 38 salariés.
Par service : cet absentéisme affecte particulièrement l’antenne et la rédaction.
- 9.29% pour Antenne et contenu (3 salariés pour 130 jours de maladie)
- 6.70% pour la rédaction (cela concerne 19 salariés pour 189 jours de maladie et 180 jours ALD)
- 4.75% pour Communication ( 1 salarié pour 13 jours de maladie)
- 4.80% pour les personnels techniques (14 salariés pour 74 jours de maladie et 180 jours ALD)
TEMPO : LA BRASSE COULÉE
Que dire de plus sur Tempo ? Les ateliers sont terminés en Alsace, les conclusions arriveront le 7 juillet. Cadeau de départ pour les vacances. La valise sera grosse.
Pour preuve, déjà, les salariés en ont parlé au médecin du travail. À plusieurs reprises. Cette dernière ne comprend pas qu’avec l’aide de ses services, France 3 n’ait pas mis en place une cellule d’accompagnement psychologique pour éviter le stress, la colère ou l’incompréhension. En cas de bouleversement organisationnel, cela se fait. Dans les autres entreprises.
Alors concrètement de quoi discuter ? La date approche, les contenus s’esquissent, les plannings prévisionnels ont été élaborés par les chefs de service et présentés en Codir sans même consulter les principaux intéressés, les essais vont bon train… mais le flou reste total.
La seule chose concrète ce sont ces 60 ETP. Promis au réseau pour boucher les trous. Et, éviter le naufrage. Peut-être. Comment seront-ils attribués ? Pour l’heure, aucun arbitrage n’a été fait. On élabore des plannings prévisionnels sans même savoir. Et, d’ailleurs, ils ne seront pas alloués avant l’année prochaine.
La semaine de quatre jours pour les métiers particulièrement impactés comme les scriptes ? C’est en réflexion.
Comment rassurer les collègues dans ces conditions ? Sur les horaires forcément décalés, sur leur vie personnelle aussi qui sera impactée ? » Nous ferons bien évidemment attention aux personnes qui ont des enfants. » Ha oui ? Pour le moment, ce n’est pas l’impression que nous avons : devant nos craintes est brandi sous nos nez : le Forfait Jour, sésame imparable aux journées rallongées. « Il n’y a pas d’inquiétudes à avoir, regardez au début de l’arrivée du Forfait Jour, et puis finalement ça va »
Memento juridique sur le forfait jour (ça peut servir) 1°) En règle générale La possibilité de conclure des conventions individuelles de forfait-jours doit être prévue par un accord collectif qui détermine : – Les catégories de salariés concernés ; – Le nombre d’heures ou de jours compris dans le forfait ; – Les caractéristiques principales de ces conventions ; – Des clauses en matière de suivi de la charge de travail des salariés. Les conventions de forfait en jours peuvent être conclues par : – Les cadres ayant une autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps et dont les fonctions ne les conduisent pas à suivre l’horaire collectif applicable au sein de leur unité ; – Les salariés dont la durée du travail ne peut être prédéterminée et qui disposent d’une réelle autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps pour l’exercice de leurs responsabilités. 2°) A FTV L’accord collectif de FTV remplit les conditions légales. Il prévoit la possibilité de recourir à une méthode de décompte annuel des jours travaillés pour les PTA (soit des cadres qui ont de l’autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps et dont les fonctions ne les obligent pas à suivre l’horaire collectif, soit des salariés non-cadres dont la durée du temps de travail ne peut être prédéterminée et qui ont une réelle autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps) et les journalistes. Pour ces catégories de personnel, un avenant au contrat de travail — avec une compensation financière — peut être proposé. Le forfait-jours n’est justifié que si les journalistes bénéficient d’une réelle autonomie dans l’organisation de leur emploi du temps, ce qui paraît difficilement compatible avec le système de planification des tâches (conférence de rédaction, nécessité de tourner un sujet en vue d’une diffusion le jour même, etc.) ; les conditions d’exercice de l’activité l’inscrivent de facto dans un cadre horaire précis. Autrement dit, l’autonomie implique des objectifs à plus long terme qui permettent au salarié d’organiser librement son temps, y compris en ne travaillant que quelques heures dans la journée, sans qu’un rythme de travail prédéterminé ne lui soit imposé. Le forfait-jours est donc plus adapté à d’autres modes d’exercice du métier de journaliste que le suivi de l’actualité régionale, tel que pratiqué par France 3. 3°) Amplitude horaire et réversibilité Le système de contrôle repose sur une auto-déclaration du nombre de jours travaillés, indiquant les heures de début et de fin de journée. Si des dépassements sont constatés, ils pourront être récupérés après validation du responsable hiérarchique. En cas de dépassement réitéré de l’amplitude journalière de 11 heures (pendant au moins 10 journées de travail sur une période de deux mois glissants), un entretien est organisé avec la hiérarchie pour réajuster la charge de travail. Comme le rappelle l’accord, les durées maximales hebdomadaires de 48 heures et 44 en moyenne sur 12 semaines consécutives, sont applicables. Tous les deux ans, un salarié peut demander, par lettre recommandée au moins deux mois avant la date anniversaire de son avenant, à passer à une organisation horaire. Si aucune demande écrite n’est faite, l’application du décompte annuel en jours travaillés continuera par tacite reconduction. La clause de réversibilité ? Les avis divergent. Pour les uns elle ne s’appliquerait qu’aux salariés qui ont accepté le décompte annuel des jours travaillés par avenant à leur contrat de travail. Les personnes (PTA ou journalistes) directement embauchées au forfait-jours — et qui n’ont donc pas conclu d’avenant — en seraient donc exclues. L’inspection du travail, interrogée dans au moins une antenne du réseau France 3, considère que la réversibilité doit s’appliquer quelle que soit la date d’embauche et sans qu’il soit nécessaire d’avoir signé un avenant au contrat de travail (donc si vous avez signé un contrat de travail précisant que vous êtes au FJ) … Le cas échéant, la Cfdt saisira le TGI pour une action en interprétation de l’accord collectif sur ce point. Et, pour finir : si vous souhaitez abandonner le forfait jour, vous devez en faire la demande dans les conditions décrite dans l’accord collectif ; en cas de refus de FTV, vous pouvez saisir individuellement le Conseil des Prud’hommes en interprétation de l’accord. 4°) Jurisprudence La jurisprudence de la Cour de cassation a établi des garanties supplémentaires pour la santé et la sécurité des salariés. Elle exige que l’accord collectif assure le respect de durées raisonnables de travail et des temps de repos, ainsi que le caractère raisonnable de l’amplitude et de la charge de travail. |
Sur la perte de sens et la dégradation probable aussi de nos contenus, de nos reportages, de ce que nous proposons aux téléspectateurs ? » C’est un work in progress. Le Tempo de septembre ne sera pas le même que celui de janvier … »
Tempo c’est le 4 septembre. La grève les 4,5 et 6 juillet prochains.
AGENDA SORTIR, ça s’en va et ça revient
Une bonne nouvelle. La production de l’agenda Sortir est réinternalisée, coordonnée par Carine Zélie, le montage assuré par les monteurs de France 3.
Il y a donc trois modules « Sortir » à produire (Alsace, Champagne, Lorraine) d’une durée d’une minute. Les voix seront toujours assurées par Roya Moradpour. L’habillage extérieur par Innervision.
POINT EMPLOI
Poste 6747- Journaliste bilingue Rund Um : Le poste est gelé, différents profils sont actuellement testés. Aucun de journaliste. Une alternante du Cuej, bilingue, pourrait venir à partir de septembre, on évoque aussi un animateur de France Bleu Alsace.
Nous mettons en avant le fait que septembre s’annonce compliqué pour Rund Um . La rédactrice en chef adjointe en charge jusqu’à présent de la coordination de RU, qui tourne parfois aussi des épisodes, quittera ces fonctions-là à la rentrée. C’est une journaliste de RU qui la remplacera, en partie. Et, qui donc, par la force des choses, tournera moins de sujets dialectophones …
Poste n° 7024 de Journaliste Rédacteur Reporteur au sein de la rédaction de
Mulhouse : C’est M. Belin qui a finalement été retenu parmi les 34 candidatures à ce poste. Ce dernier, n’est pas immatriculé à FTV et sera à l’essai à Mulhouse à partir du 26 juin pour trois semaines. Nous faisons remarquer que, peut-être, alors que les grandes vacances commenceront, il pourrait se sentir un peu seul. La direction répond qu’effectivement, il devrait revenir un peu plus tard, en configuration « normale ». Mais, que c’est long !
Remarque de la CFDT Effectivement à Mulhouse, les rangs sont clairsemés. L’adjoint en charge des prévisions et affecté dans le Haut-Rhin, en maladie depuis avril, n’y est jamais remplacé. Le poste de rédacteur laissé vacant (V. plus haut) depuis janvier tarde à être pourvu. Et visiblement, ne le sera pas tout de suite. Nous alertons justement la direction sur l’encadrement qui s’est réduit comme peau de chagrin en six mois (détachement sur un an, arrêts maladie …) La semaine 26, aucun adjoint en CDI n’est même là. Une configuration assez inédite qui nous fait craindre le pire à la rentrée où l’encadrement sera fortement sollicité par Tempo … et où, sait-on déjà, un des adjoints encore vaillant quittera ses fonctions, en partie ? Totalement ? Et où une autre sera à mi-temps … |
LA PORTE OUVERTE A TOUTES LES FENÊTRES
Un peu de légèreté pour finir ce compte-rendu lourdingue. Légers comme des courants d’air sous les fenêtres des salles de montage.
Souvenez-vous, en 2020, alors que les services généraux avaient planifié les travaux des fenêtres des salles de montage en même temps que le changement de matériel de bureau, la direction des moyens généraux de Paris avait mis son véto. Non mais oh, ce sont eux qui décident.
Depuis … rien. Ça a fait pshiiittt sous les fenêtres et dans les têtes.
En août 2022, lors du CSE, nous apprenons par la bande, un peu au pif même, que le changement desdites fenêtres est budgétisé pour Strasbourg. Très bien.
Depuis … rien. Le courant ne passe pas bien partout dirait-on. Nous posons la question à cette instance. Vraiment, ce n’est pas de chance là. La direction explique qu’effectivement ces travaux ont bien été budgétisés, mais qu’ils n’ont pas pu être réalisés par le service des IMG parisiens par… manque d’effectifs. Des arbitrages ont été faits sur le suivi de leurs opérations. Tant pis pour nous. Tant pis pour la planète.
« Une maintenance des fenêtres, comprendre une amélioration des joints, vient d’être faite » nous rassure la direction. Ouf. On peut attendre encore quelques années alors ? Un déménagement ? Ou des arbitrages plus favorables ? Ou confier cela aux moyens généraux de l’antenne d’Alsace, ça c’est une idée !
JO : ATTENTION AU KO
La direction nous informe du détachement l’été 2024, pour trois semaines, de deux journalistes et deux encadrants pour les JO de Paris.
- Anne-Laure Herbet et Loic Schaeffer
- Lucille Guillotin et David Marcelin
Pour les demandes des techniciens, là, pour l’heure aucune nouvelle.
Nous sommes très contents pour eux. Seront-ils remplacés ? « Autant que de besoin » nous répond-on. On connait la chanson et elle nous fait peur.
Encore une fois, en plein été, en période de basse activité, si cela existe encore d’ailleurs, il ne faudrait pas que ces détachements, surtout dans l’encadrement, moins nombreux, au vivier maigrelet, perturbent le bon fonctionnement du service ou l’arbitrage des congés.
Mais, enfin là, pour le coup, nous direz-vous, il y a un an pour s’y préparer.
AU BOULOT à VÉLO NE VEUT PAS DIRE LE VÉLO AU BOULOT
On tourne en rond comme les rayons d’une bicyclette. Il y a quelques mois, dans cette même instance, la Direction décidait d’arrêter la location du vélo cargo pour les besoins de reportages. Pas assez utilisé, nous expliquait-on.
La nature et les journalistes ayant horreur du vide : les salariés ont pris leur propre vélo. Ouille. Rappel à l’ordre en avril :
C’était assez clair. Pas pour tout le monde. À l’occasion du Slow Up, un adjoint a demandé à un salarié de prendre son vélo personnel pour suivre la manifestation sur la route des vins, cheveux au vent. Tranquillou Billou.
Devant son refus, il lui a alors dit de prendre… un vélo du CE. Encore tout faux. Les vélos du CE sont des vélos de loisirs qui ne sont pas couverts par l’assurance, qui ne sont pas considérés comme des véhicules professionnels.
Face à ces remontées de terrain, la direction songe désormais plus sérieusement à acheter ou louer des vélos, à titre professionnel, dûment couverts.
Pédaler dans la choucroute, parfois, ça a du bon.
A vélo, à pied, à la nage, passez tous et toutes un bel été. Bonnes vacances !
Vos RP titulaires et suppléants Alsace CFDT : Marie-Eve Beauclair, Christian Laemmel, Maud Fiorot, Richard Madragore et Cécile Poure