« Maison à vendre » face aux « Experts »
Ce pourrait être le titre d’un magazine télé.
Car bien calé dans notre fauteuil (pas ultra confortable, mais bon ce n’est pas vraiment le sujet ! Encore que le mobilier a son importance…) nous avons assisté lors de ce CSE Extraordinaire à ce qui pourrait être une excellente émission de téléréalité, en prime-time, puisque maintenant les CSE se tiennent jusque tard dans la soirée (fin de séance à 20h50).
Cartables à la main, nous avons d’abord vu débarquer toute une équipe d’experts, venue nous présenter un copieux rapport de 344 pages sur le projet Campus. Un projet de réorganisation qui vise à rassembler toutes les équipes parisiennes autour du siège et qui s’avère inquiétant puisqu’il instaure le principe du « quartier d’équipe » autrement dit du flex-office. Avec 5551m² de moins qu’actuellement, seuls 66% des effectifs pourront être présents sur sites simultanément. Plus question donc de disposer de bureaux attribués. Vive le télétravail et place à la « déshumanisation » ! La concurrence sera rude le matin, car premier arrivé, premier servi… Les marmottes se contenteront du bureau près des toilettes ou dos au couloir !
Sans surprise, c’est un avis négatif que les représentants du personnel ont unanimement voté [Lire l’avis ICI]
Après la pause de 18h (sans pub, service public oblige !), nous voici désormais face à une direction de La Fabrique fébrile. Et pour cause, après avoir soufflé sur les braises en annonçant aux équipes légères du siège qu’elles étaient supprimées et à celles des régions qu’elles allaient travailler pour le réseau, elle tente d’éteindre le feu en niant un quelconque projet de rattachement. « C’est une réflexion qui doit être instruite ». Un rétropédalage en règle qui ne freinera pas la colère des élus qui n’ont pas été consultés sur le sujet.
Pour la Cfdt, hors de question de vendre La Fabrique appartements par appartements. Il faut absolument développer l’activité de production en région, mettre en valeur les bassins d’emplois et prendre le contre-pied d’une centralisation qui n’a pas de sens. Et qui finit par avoir tout d’une opération immobilière.
Nous avons toutefois obtenu l’engagement des Directions du réseau et de La Fabrique de revoir cette copie.
Entre la cession de bâtiments, le démantèlement de tout un secteur d’activité, le déménagement des sites parisiens (sur un seul et même « Campus ») et des salariés qui trimbaleront leur casier d’un poste à l’autre avec à la clé des rivalités et des risques psychosociaux. Nous avons tous les ingrédients d’une bonne série dramatique.
Une idée qui nous permettrait peut-être d‘occuper les équipes de La Fabrique mais aussi de mettre du beurre dans les épinards car financièrement le projet Campus n’est pas vraiment une bonne opération à long terme. À peine 5 millions d’euros d’économies sur les loyers d’ici 2035 qui seront vite totalement absorbées, selon les experts.
Le nom de cette nouvelle série : CAMPUS.
Le casting : les salariés.
Quant au succès de ce programme… Pas sûr qu’il ne remporte l’adhésion populaire. Dans ce cas, à la télévision, on limite les frais et on arrête la diffusion. Dans la vraie vie à France Télévisions, quand un projet est lancé, on fonce – quitte à aller dans le mur.
Prochain CSE du réseau régional les 19 et 20 avril prochain.
Votre représentante Cfdt au CSE et vos élus présents à cette réunion :
Séverine Dangin (Metz), Pascal Duquenne (Lille), Olivier Mélinand (Brest), Pascal Lefebvre (Lille), Bruno Espalieu (Lille), Yvonne Roehrig (Strasbourg)