Les Equipes légères de la Fabrique du Siège sous le choc.
Elles ont appris dans l’après-midi du vendredi 24 l’arrêt de leur activité d’ici la fin de l’année 2023.
Pourtant le 12 janvier dernier lors d’une réunion d’échange d’activité de la Fabrique avec les élus, Stéphane Sitbon-Gomez, le directeur des antennes et des programmes, déclarait droit dans ses bottes : « La Fabrique est au cœur de notre activité ».
Un plan de charge avait même été présenté : Il masquait en fait un coup de poignard dans le dos puisque la disparition des équipes légères du Siège était vraisemblablement d’ors et déjà programmée.
Mais où est passée la promesse de ré-internaliser les tournages des émissions ?
La Direction a externalisé des secteurs entiers de France Télévision, le service mission du Siège étant le dernier en date. Pourquoi nous dire sans cesse que les salariés de FTV coûtent cher ! Pour mieux nous imposer des prestataires et des filiales qui phagocytent notre activité ?
Certaines directions de FTV refusent aux salariés les possibilités de se former à des techniques nouvelles, par exemple les formations drones maintes fois demandées par les équipes légères ou encore celles qui concernent la maintenance numérique, le développement et la sécurité informatique.
Ensuite, elle reproche à ces mêmes salariés de ne pas avoir les compétences souhaitées, fait appel au privé, puis se sépare de ces services en interne sous prétexte de performance budgétaire.
A croire que la Direction de France Télévisons souhaite une coquille vide de ses propres salariés. Personne n’est à l’abri : que ce soit la production, l’info ou l’administratif, aujourd’hui tout est externalisable.
Il est temps de sortir de cette spirale infernale. Pour la défense de nos emplois et nos métiers, il sera difficile de faire l’économie de futurs conflits sociaux.
Encore une fois des NAO décevantes pour les salariés de FTV
Alors qu’en un an les prix des produits alimentaires ont augmenté en France de 14,8 %, que l’inflation est montée en février à 6,3 %, comment justifier qu’à France Télévisions les salaires ne suivent pas ? Que les primes, les parts variables ou encore les investissements hasardeux dans des projets aussitôt abandonnés, eux, ne soient pas remis en cause ?
Doit-on se réjouir de l’augmentation générale des salaires d’à peine 2,16 % proposé par la Direction et d’une augmentation « tout compris » » de tout juste 3,46 % en plafonnant l’alimentation des CET ?
En moyenne, les entreprises françaises ont octroyés 4,6 % d’augmentation dans le cadre des NAO.
Ailleurs, on sait que soutenir les salaires, c’est social, c’est essentiel pour l’économie : au Luxembourg comme en Belgique, les salaires sont indexés sur l’inflation. Là-bas, l’augmentation générale est déjà de … 11 % en 2 ans.
Avec nos 3,46 % cette année, pour la CFDT le compte n’y est pas !
La réforme des retraites, à France Télévision aussi, les salariés disent non.
Depuis plusieurs semaines, ils se mobilisent, suivent les appels à la grève et aux manifestations.
Travailler plus longtemps pour une retraite à taux plein, c’est non. Parce que notre entreprise les démotive, les épuise, les broie. Depuis des années ils subissent les restructurations et les réorganisations, les errances éditoriales et les changements de cap, les mutations et les transformations, le diktat de l’agilité, du « work in progress » ou du « flexwork »… La vraie pénibilité du travail à FTV, elle est psychologique, et elle se traduit par les nombreuses alertes pour RPS et arrêts maladie que nous traitons au Siège.
Alors continuer à travailler jusqu’à 64, voire 65, 67 ans… pas question !
Et s’il faut encore convaincre, citons ces quelques lignes de l’écrivain Nicolas Mathieu :
« Ecoute, tu n’as pas l’éternité pour toi, il te faut vivre et aimer tout de suite, ne te laisse pas dépouiller de ta maigre durée, ne devient pas cette pure machine occupée à la richesse des autres. Cabre-toi. Il n’y a pas d’après. Aucun calcul ne justifie que tu cèdes encore à l’essentiel… Tu as trop donné de ta vie déjà. »
Prendre sa retraite, en bonne santé et à un âge qui permet de vivre des moments choisis plutôt que subits, pour beaucoup c’est une délivrance.
C’est pourquoi La CFDT continue d’appeler les salariés du Siège à se mobiliser contre cette réforme des retraites injuste et antisocial.