France Télévisions obtient le très joli score de 99 points sur 100 lors du calcul 2021 de l’index national sur l’égalité hommes femmes. De la même manière, les objectifs fixés à fin 2023 par le 4ème accord sur l’égalité professionnelle sont presque atteints 2 ans avant l’échéance.
Une réussite qui interroge.
Doit-on s’en féliciter ou se demander si les critères ne sont pas biaisés ?
Ce qui est sûr c’est qu’avec 45,8% de femmes dans ses effectifs en 2021 contre 45,2% en 2019, l’entreprise se féminise lentement. Néanmoins, de fortes disparités persistent. Malakoff, plusieurs stations d’Outre-Mer et 3 régions du réseau France 3 (Hauts de France, Bourgogne Franche Comté et Normandie) sont encore sous la barre des 40% de femmes alors que la Corse parvient à dépasser la parité, avec 51,3% de femmes.
Des chiffres à relativiser car en trompe-l’œil ! C’est l’effet RCC : souvent le nombre de femmes augmente simplement parce que plus d’hommes sont partis. Autrement dit : l’égalité progresse parce que les effectifs baissent !
Coté rattrapage salarial, l’attribution de 820 mesures pour un total de 2 257 000 euros, n’a pas non plus permis d’en finir avec les disparités. Les femmes sont toujours moins bien rémunérées que les hommes. Au global, l’écart est d’1,8% pour les PTA et de 4,1% pour les journalistes.
Le principe de l’égalité professionnelle est pourtant inscrit au code du travail depuis 1983. Mais 40 ans plus tard, le constat est amer. Les inégalités persistent en France et les indicateurs ne montrent aucune ambition.
Pire, le sexisme perdure et ses manifestations les plus violentes s’aggravent. Près d’un quart des hommes de 25 à 34 ans estime qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter, et tous âges confondus 40% trouvent normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants. (Rapport annuel 2023 du HCE)
Il est temps d’être exigeant ! Et France Télévisions doit montrer l’exemple, bousculer ses habitudes et réévaluer ses objectifs. Prévenir les disparités à FTV ne devrait pas passer en 2023 par la création d’un outil obligeant les managers à respecter les indicateurs décidés par l’entreprise.
Le 8 mars prochain, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Mobilisons-nous !