Yéééé les RP !

Pour rester en forme cet hiver, un petit conseil : faites de la gym. Gymnastique cérébrale en imaginant trèèèès fort les JT de demain, respirez lentement, assouplissements en tous genres pour rentrer dans une case Excel, yoga-MK pour rallonger les membres et les journées de travail. Et malgré la douleur, n’oubliez pas vos zygomatiques.

Au programme de cette séance : projet tempo, RTTE, télétravail, point emploi et confusion des genres, santé au travail et tâches subalternes.

TEMPUS FUGIT, TEMPO MOLLO

Comme chaque mois ou presque, un point régionalisation est programmé dans l’instance RP. Mais cette fois-ci ô surprise et sans que nous n’ayons rien demandé, c’est le projet Tempo qui nous sera présenté. « Présenté » étant un bien grand mot comme vous pourrez vous-même le voir ou plutôt justement ne rien voir.

C’est donc Isabelle Staes, directrice de l’info de France 3, qui nous en esquisse les brouillons de l’ébauche du canevas. « Il nous faut renforcer l’ancrage local, traiter l’info à travers le prisme de la proximité. » Mais encore ? « 24 éditions régionales traiteront l’actualité nationale et internationale via le prisme régional » Et sinon ? « Nous construirons une cohérence avec le reste du groupe FTV grâce à une offre diversifiée et pertinente »

Ha la belle langue de bois. A ce niveau c’est même du béton, c’est lourd quoi.

Concrètement comment s’articuleront l’info régionale et l’info nationale ? Qui « fabriquera » les sujets nationaux et internationaux ? Qui élaborera les conducteurs ? Les sujets nationaux devront-ils être tous repris dans les JT régionaux ? Seront-ils au contraire facultatifs ? Comment encaisser la surcharge de travail que ce projet induira forcément ( la durée des tranches «Ici midi» et «Ici soir serait d’environ de 50 minutes : 12H-13h / 19H-20h.) Les antennes sont à sec. Quid du 18h30 ?

A toutes ces interrogations, bien légitimes nous semble-t-il, Isabelle Staes n’a que très peu de réponses. Là c’est léger léger. Mais pas d’inquiétudes car un groupe de travail heu non pardon « une équipe projet » a été formée pour brainstormer à moyens constants (évidemment), expérimenter ces grands journaux de demain et mieux encore « faire des crash tests »

« Cette équipe est dirigée par Sophie Guillin, assistée par Marie Laure Piron (cheffe de projet), Anne Peiffer (coordinatrice technique et exploitation), Rafaèle Bourgier (référent accompagnement RH), Anne-Sophie Maxime (coordinatrice info régionale) et Julien Duperray (coordinateur info nationale). Je peux vous dire qu’ils y travaillent ardemment. »

Ben heu comment dire, on l’espère. Les journaux de demain c’est après-demain. Septembre 2023.

Depuis l’annonce de ce grand chamboule-tout en juillet, rien n’a encore été acté, décidé. : « Rien de concret pour le moment non, il est encore trop tôt » Comment les régions pourront se préparer à cette bascule en si peu de temps ? « Il n’y a pas non plus de calendrier défini pour l’instant non » Tempus fugit mais tempo mollo.

On pourrait, peut-être, en savoir plus le 17 novembre prochain. Deux personnes de la fameuse équipe projet viendront à Strasbourg rencontrer les salariés, les managers et les élus. Histoire de faire de la pédagogie et de tâter le terrain.

POINT EMPLOI : LE GRAND N’IMPORTE QUOI ?

• Poste Scripte n°6234 : Il est toujours vacant faute de candidatures. Certains, formés cette année, ont préféré le statut intermittent à l’embauche, parfois ras-les-pâquerettes, c’est étonnant. Une autre est actuellement en formation rue Linois et en doublure chez nous. Elle serait intéressée par ce poste. D’autres formations auront lieu au premier trimestre 2023. Nous faisons remarquer que former un volant d’intermittents qui vont travailler ailleurs c’est gentil, c’est bien, mais augmenter les salaires pour être plus attractifs c’est mieux.

• Poste Journaliste bilingue alsacien n°6747 : après de nombreuses publications, toujours aucun candidat ne convient. Soit ils sont journalistes mais ne parlent pas alsacien. Soit c’est l’inverse. C’est ce dernier choix qu’a fait la direction pour pallier le départ de Pierre Breiner.

Plutôt que de solliciter (pour ne pas dire allez astreindre) les dialectophones de la rédaction, ne serait-ce que ponctuellement et surtout temporairement, la direction préfère faire appel à deux personnes, extérieures, non journalistes, des « animatrices » nous dit-on, quitte à changer la formule du vendredi soir et lui donner un ton plus « léger », « différent », plus « créatif ». Sandrine Hamm, professeur d’histoire et Barbara Stern, documentaliste à Arte, viennent ainsi « renforcer Rund Um.

Pourquoi pas ? Mais, vous l’admettrez volontiers, notre mode de fonctionnement est tout de même très étrange. D’autant que, et c’est le point suivant, un journaliste travaille, lui, désormais aux programmes.

Des animatrices à la rédaction. Un journaliste aux programmes. Oui décidément, nos métiers sont bousculés. Animation/journaliste la frontière semble de plus en plus ténue. Hélas.

• Poste ? Emploi ? journaliste aux programmes. Donc nous y voilà. Depuis septembre dernier, l’équipe programmes Grand-Est s’est enrichie d’un nouveau journaliste. Eric Vial pour ne pas le nommer. Et ceci, semble-t-il par l’opération du Saint-Esprit et dans un brouillard aussi opaque que mystique. Si, bien évidemment, nous n’avons rien de personnel contre Eric Vial nous nous étonnons de ce changement (de structure ? D’emploi ? on ne sait même plus à vrai dire) d’autant que les instances ici présentes auraient dû en être informées.

La direction met en avant le fait qu’Eric Vial avait demandé une reconversion de journaliste et qu’elle l’a acceptée eu égard à son diplôme obtenu dans une école de journalisme reconnue par FTV il y a …. 30 ans. Pas besoin d’une mise à niveau donc, le journalisme c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Même si on n’a plus pratiqué depuis des décennies. C’est bon à savoir, c’est magique même, le diplôme fait le métier.

Que fera donc désormais ce journaliste aux programmes ? Hé ben la même chose. Tout simplement. « Eric Vial est toujours rattaché à la direction antenne et contenus et continuera comme avant ses modules pour la matinale. » Tout ça pour ça ? Vraiment ?

Nous posons la question : et si Eric Vial veut être rattaché à la rédaction ? Après tout, c’est là qu’est la place d’un journaliste non ? Sous quels motifs la direction pourrait-elle le lui refuser ? Embarras. « Ce n’est pas prévu. »

Enfin pour conclure ce point nous mettons en garde la direction. Au vu de l’activité d’Eric Vial sur les réseaux sociaux, de ses amitiés et de ses partis pris, il ne faudrait pas que, maintenant comme hier, il ne franchisse la ligne rouge. Journaliste, le voilà désormais tenu à un droit de réserve et plus important encore à une éthique professionnelle encadrée par une charte . Une déontologie. Nous y veillerons. Ainsi que la CCIJP.

• Poste délégué à l’antenne et aux contenus n°6890 : Suite à la nomination de Fanny Klipfel comme directrice régionale Grand Est, ce poste est vacant. Il sera présenté au comité carrière du novembre. Neuf candidats ont postulé.

ORGANISATION DU TRAVAIL : GYM TONIC

Le télétravail dans l’antenne d’Alsace est pour le moins fantaisiste. Sous couvert de davantage de « souplesse » dans le planning, l’encadrement ne respecte pas les accords. Ils sont pourtant clairs : les jours de télétravail doivent être planifiés en amont et visibles sur le planning du vendredi soir. Le journaliste doit ainsi formuler sa demande dans mon Kiosque au plus tard le mercredi.

Ceci afin d’organiser au mieux les services et de permettre accessoirement aux salariés de s’organiser. De gagner en qualité de travail. Oui c’est le but. Aussi.

A la rédaction de Strasbourg, c’est au jour le jour en fonction des tâches télétravaillables. Le télétravail n’est pas planifié mais collé sur une tâche. Logique inverse.

Alors que dans les autres antennes du Grand-Est, la planification se fait dans le respect des accords et sans problème d’anticipation, à Strasbourg nous n’y arrivons pas. Toujours pas. « Entre les arrêts maladie, les dossiers qui tombent à l’eau, bref les changements de dernière minute, cela n’est pas possible. »

Quelques modifications ont cependant été récemment concédées pour mettre de l’ordre dans tout ça et s’aligner, un peu, sur les directives parisiennes . Les salariés intéressés par le TT doivent envoyer un mail à l’encadrement le vendredi soir après la sortie du planning. Délai avancé au vendredi midi pour que les jours puissent figurer sur la planning définitif. Enfin parfois.

Sachant que les journaliste n’ont pas forcément accès au prévisionnel le vendredi matin, ceux en congés non plus et donc pas la possibilité d’écrire un mail dans la foulée à l’encadrement nous demandons quand, quel jour, le planning Excel est considéré comme définitif ? « Ces salariés peuvent passer un coup de fil à l’orga »

Et puis surtout nous explique la rédactrice en chef : « Lors de la dernière réunion des télétravailleurs où dix salariés sur les 13 que comptent la rédaction étaient présents, tout le monde a trouvé que la façon dont ça fonctionne actuellement est la plus adaptée à la rédaction. »

Réunion fort opportune. Soit, nous ne lutterons par principe, par dogmatisme, si ce système convient à nos collègues. Mais la souplesse a bon dos. La gym doit être bénéfique à tous les membres. Et surtout si nous avions davantage de visibilité sur le planning et non pas juste à S+1, le télétravail pourrait être planifié en avance. Planifié tout court d’ailleurs.

RTTE : LE COMPTEUR Y EST MAIS PAS LE COMPTE

Le délai de prévenance des RTTE. 7 jours calendaires avant le jour posé. Là encore la souplesse du planning piétine l’accord collectif.

Cela fait trois ans que nous demandons à ce qu’il soit respecté ou du moins (comme quoi nous aussi, faisons preuve d’une certaine agilité) que les journalistes en soient informés et puissent se positionner si besoin. Compromis que la rédactrice en chef avait accepté et qu’elle a mis depuis plusieurs mois derrière l’oreille.

Dernier rebondissement : c’est le service organisation qui est désormais chargé d’envoyer un mail aux personnes planifiées de RTTE. Là encore, pourquoi pas ? Mais certainement pas le vendredi à 14h30 soit deux heures avant la sortie du planning définitif et sans respecter donc ce fameux délai.

A quoi ça sert au juste (aucorps) ? La rédactrice en chef fait valoir que nous serions la seule région du réseau à s’en offusquer, vite contredite par la DRH Grand-Est qui, elle, semble mieux informée. Affaire à suivre. Là c’est de l’endurance.

Bonne nouvelle tout de même : votre compteur RTTE est désormais visible dans MK. Histoire de savoir où vous en êtes. Ce n’est pas parce que ces jours ne sont pas à votre main que vous n’avez pas un droit de regard dessus. Allez dans : Mes démarches > Restitution solde > détail > onglet collaborateur > solde RTTE > écran.

MK + Concur + NB + TR + INA = NRV

On a beau être agiles, souples, tout ce que vous voulez, quand c’est trop, c’est l’élongation. Ben oui. Marre de toutes ces tâches parasites et subalternes qui viennent nous phagocyter le peu de temps qu’il nous reste pour réfléchir.

MonKiosque, Concur, remplir les crédits INA (quand il ne faut pas soi-même visionner les archives sur le site et faire son joli panier), remplir les crédit musique, créer une story bin qui sera validée par le chef, rappeler la scripte qui doit alors en faire une couverture. Ici, chaque progrès technique est un recul de l’intelligence.

Plutôt que de nous alléger de tâches qui n’ont rien à voir avec nos métiers, ces logiciels compliquent notre quotidien. Le polluent. Prenez quatre épisodes d’ULDH tournés à +de 50kms avec de la musique et des images d’archives et avec réduction du temps de repos quotidien … vous voyez un peu la pétaudière ?

« Oui cela fait partie de vos missions, vous pouvez le faire sans problème durant votre journée de travail et pour ceux qui ont besoin d’aide, ils peuvent sans problème demander de l’aide au service organisation » oppose la DRH à notre exaspération.

Tout ceci pourrait prêter à rire s’il n’y avait pas dans ce système kafkaïen quelques « dommages collatéraux ». Des tensions, des cris, des pleurs au service organisation. Des CDD qui doivent payer de leur poche 90 euros de frais de mission parce que personne ne leur a expliqué qu’on ne pouvait pas cumuler justifs et forfait sur Concur. Sans compter tous ceux qui ne remplissent même pas Concur et qui ne sont donc jamais remboursés.

 » Ce n’est pas dans cette instance que la question sera réglée. En cas de besoin, le service organisation pourra aider et nous veillerons à ce que les nouveaux venus soient informés de la façon dont tout cela fonctionne notamment au niveau des frais, accompagnés pour leur RIA … »

GABARIT STREAM IS OUT

En parlant de tâches parasites, en voilà une nouvelle. La mise en ligne des sujets JT par les contributeurs web.

La gabarit stream ou « vignettage » a été expérimenté à Strasbourg (et Marseille) l’été dernier avant d’être étendu à d’autres régions. L’idée est séduisante et nous la demandons depuis longtemps : plus de visibilité sur le web de nos sujets JT mais la mise en place fastidieuse.

Si à 19h, c’est l’éditeur web qui s’y colle en direct. A 20h c’est le contributeur web qui doit, pour finir sa journée en beauté, enrober le sujet par de la titraille, une citation et le poster. « Ho c’est pas grand-chose à faire et puis ça a très bien marché l’été dernier » précise la rédactrice en chef.

Pas grand-chose peut-être mais qui se rajoute à tout le reste : Twitter, Echobox, secrétariat de rédaction, toutes ces tâches qui, une fois encore, ne relèvent pas du journalisme. Et d’ailleurs le terme même « contributeur web » même est univoque. On « contribue ». Tous et de toutes les manière possibles sans distinction de nos métiers et de nos compétences.

Gabarit Stream est actuellement en pause forcée. Instabilité sur la page. L’occasion peut-être pour la direction de revoir ses « process ».

MOBILITE

Le vélo cargo et le VAE seront encore en test jusqu’au 20 janvier. Peu de personnes semblent les avoir utilisés, faute d’informations, de publicité et d’accompagnement de la part de la direction.

La direction demande aux personnes qui les utilisent de s’inscrire dans le cahier (comme pour les voitures) afin de faire un bilan précis de cette expérimentation.

PAPRIPACT ALSACE / 2022

Pour votre info, voici les conclusions des RP Alsace concernant le Papripact (Programme Annuel de Prévention des Risques Professionnels et d’Amélioration des Conditions de Travail.) Un document obligatoire, qui formalise pour l’année suivante, l’ensemble des mesures devant agir sur les risques professionnels identifiés.

Pour finir ce compte-rendu, les RP CFDT Alsace tenaient à féliciter Fanny Klipfel pour sa nomination à la direction de France 3 Grand-Est. Cette première instance qu’elle a présidée nous a semblé très prometteuse : constructive, à l’écoute. Et plus important encore apaisée. Ca fait du bien.

Vos RP titulaires et suppléants Alsace CFDT : Marie-Eve Beauclair, Christian Laemmel, Maud Fiorot, Richard Madragore et Cécile Poure