Le lundi 12 septembre, les organisations syndicales ont appelé les salariés à la grève contre le projet Tempo.
Tempo : une casse sociale et éditoriale qui frappe la Rédaction Nationale de plein fouet.
Tempo : 2 éditions nationales qui disparaissent : le 12/13 et le 19/20 pour alimenter des « méga » sessions d’info régionale par les équipes du national.
Tempo : Un redéploiement des moyens et des salariés vers France Info, vers une hypothétique « agence France 3 », ou vers les rédactions régionales…
Loin d’être un échec, la mobilisation des salariés a permis de montrer leur opposition à ce funeste projet.
Nous avons réussi à imposer une visibilité de la grève sur nos antennes.
Et ce n’était pas gagné !
Un bandeau dans les éditions nationales de la 3 prévenait les téléspectateurs : les salariés du siège étaient en grève.
Un bandeau obtenu au forceps, alors qu’il nous semble normal d’informer nos téléspectateurs des mouvements sociaux qui affectent leurs éditions et programmes.
Nous rendons compte des mouvements de grève « des autres », mais les nôtres n’auraient pas le droit d’exister ?
Nous ne l’acceptons pas, et c’est sous la menace de l’envahissement du plateau du 19/20 par des salariés en grève que ce bandeau a été diffusé… sur France 3 seulement, et pas sur France 2, contrairement aux promesses de la Direction !
La grève a été annoncée en plateau, en début du 19/20 et en fin de JT du 20h00 sur France 2.
Gros problème sur la diffusion.
Le CDE de France 2 étant en grève, la direction a eu recours au centre de secours de Romainville et de leur prestataire externe.
Ce site de TDF est normalement dévolue à assurer la continuité de l’antenne en cas de crises (inondations, pannes techniques, guerre…). Il ne doit en aucun cas être utilisé pour contrer les effets d’une grève !
En diffusant l’antenne de F2 depuis Romainville, la Direction a contourné la catastrophe annoncée qu’aurait été l’impossibilité d’émettre ses éditions de l’info (Télématin, 13h00, 20h00).
Mais pire encore, et bien cyniquement, elle a paralysé l’effort des salariés grévistes.
Nous prenons acte que la Direction a fait le choix de casser la grève du CDE du Siège et plus largement de l’ensemble des grévistes mobilisés contre TEMPO.
Néanmoins cette décision n’enlève rien à la mobilisation effective des salariés, qu’ils soient au montage, à l’infographie, chez les scriptes, les chefs de chaînes et les journalistes.
Ainsi, il n’y a pas eu de scriptes sur le 12/13 et le 19/20, aucuns synthés sur les éditions de la 3, les JT de la Rédaction Nationale ont été plus courts et en mode dégradé.
Nous continuerons la lutte.
Dès à présent nous demandons à la direction :
- L’abandon immédiat du projet « Tempo », le maintien du 12/13 national et du 19/20 national, a minima dans leurs durées actuelles.
- Le développement d’un projet éditorial ambitieux pour les journaux nationaux de F3, construits sur l’articulation « régional/national/international » et porté par les équipes de la rédaction nationale.
- Des moyens adéquats pour soutenir un projet ambitieux d’information de service public et donc la fin des suppressions de postes et de la précarisation des services du Siège.
Ce lundi 12 septembre a eu lieu la première mobilisation des salariés du Siège contre TEMPO, d’autres suivront !
Parlons maintenant d’un autre problème : celui des ex-JRI de la Rédaction Nationale qui subissent des discriminations professionnelles depuis la fusion France2- France3.
A l’époque, on leur avait présenté la fusion des 2 services comme une opportunité de travailler pour toutes les éditions quelques soient les 2 chaînes d’origine.
Mais dès lors que certains ont choisi de rester au déclaratif horaire plutôt que d’adopter le forfait jours comme il est d’usage à France2, leur exercice professionnel s’est considérablement appauvri.
Frustration et contrariétés sont le quotidien de ces JRI expérimentés, auxquels on ne propose plus ou très peu, de missions nécessitant plusieurs jours de déplacements, en France et plus encore à l’étranger. Quant aux sujets ambitieux qui sont valorisants, ils en sont tout simplement écartés.
La raison de cet ostracisme est fallacieuse : ne rentrant pas dans le moule du forfait jour, ils sont stigmatisés sur l’idée qu’ils couteraient plus cher. Pourtant une simple analyse comptable, qui prend en compte les RTT et congés supplémentaires que génère le forfait four, montre que les heures supplémentaires des déclaratifs horaires sur l’année sont financièrement raisonnables.
C’est donc une vision uniquement idéologique qui promeut le forfait jour.
Il est hors de question de continuer à ostraciser la dizaine de JRI de France 3 qui souhaite rester au déclaratif horaire.
La CFDT se tiendra au côté des JRI concernés par l’iniquité des offres de missions à leur égard.
Le bien-être au travail, l’accompagnement des salariés, le projet Tempo…
Des combats qui sont les nôtres.