L’été, il ne se passe rien, c’est bien connu. Et les antennes régionales se mettent au diapason, l’été c’est « basse activité », le service public ferme la boutique ou presque.
En Bretagne par exemple.
En 2021, de mai à septembre, la fréquentation des établissements touristiques a atteint 17,3 millions de nuitées ? En 2020, la Bretagne était la deuxième destination touristique des Français ? Ah. Ils doivent s’ennuyer, tous ces touristes puisqu’il ne se passe rien en Bretagne qui vaille la peine d’être relayé sur l’antenne de France 3.
France 3 Bretagne et l’actu estivale, ce sont cinq équipes jour pour toute la région, pendant neuf semaines : pas de 18H30, pas de 7’ avant l’actu. Un seul contributeur web et pas de pilote web. Le numérique, projet phare de France 3 ?
Des pages été, certes. Mais exit les reportages en breton dans le JT, faute d’équipes disponibles et de moyens pour sous titrer ces sujets en juillet.
La Côte d’Azur, tout le monde le sait, c’est mort l’été. A la Locale de Nice, on s’ennuie sous le soleil, alors on ferme. Depuis 2018. Il ne se passe tellement rien au bord de la grande bleue que la population azuréenne double en été. Que l’hôtellerie, les activités nautiques et en montagne dans l’arrière-pays, les contrôles sanitaires, les faits divers… sont des mines de sujets. Tout comme les grands événements : Jazz à Juan les Pins, Nice jazz festival, les Nuits du Sud à Vence, les régates internationales, le tour de France à la voile, les trails en montagne, les festivals VTT. Des stars mondiales se donnent rendez-vous sur la Côte d’Azur, aux côtés des touristes lambda. Mais non, il ne se passe rien à Nice qui vaudrait une couverture approfondie par une édition dédiée, la Locale.
Et Marseille, Toulon ? Fermées aussi. Il ne se passe rien, on vous dit. En revanche, au Havre… Le paradis de l’actu en été, certainement, puisque cette Locale – ci reste en activité.
En Rhône-Alpes, donc Lyon et Grenoble, c’est tellement « morne plaine » (un comble pour cette région montagneuse) l’été qu’on y mutualise les journaux. Cinq semaines de JT communs entre Lyon et Grenoble. Parait que Lyon et Grenoble souffrent d’un « déficit structurel » en ETP, 1000 jours qui manqueraient. Donc on fait des économies en personnel l’été.
Dans les Hauts de France, deux semaines de JT communs Lille / Amiens en août… Pas d’Actu ? On en doute.
Parait aussi que le réseau, c’est de la proximité, c’est le « maillage du territoire ». C’est la nouvelle définition du réseau régional chantée sur tous les tons par la direction. Peut-être pour nous motiver. Mais face à la réalité, on déchante.
Les Locales, les Bex, les BRI constituent déjà un formidable maillage du territoire si on veut bien le faire fonctionner correctement, en arrêtant d’imposer au réseau des périodes de « basse » ou de « haute » activité complètement artificielles. La faute aux salariés, qui prennent des congés, qui ont trop de congés, qui tiennent à leurs organisations du travail archaïques, tellement « monde d’avant ».
A France 3, c’est sûr, on n’aime pas les vacances. Ni l’été.