En août 2020, la chaine des Outre-Mer France Ô mettait la clé sous la porte sur ordre de l’Etat, la « tutelle », ou encore l’« actionnaire » comme on l’appelle. La chaîne a été remplacée par une plateforme numérique avec, au bout, de grandes ambitions !
Une entrée dans l’ère du numérique, de la modernité, de l’instantanéité, de l’actu 24H sur 24… Tellement mieux qu’une chaine de télé, dont le modèle appartient au passé, nous assénait-ont alors !
Un an et demi plus tard, voilà qu’une nouvelle chaîne dédiée aux Outre-Mer pointe le bout de son nez : « Ombre Première » ! Une chaine de TV privée, généraliste et disponible par abonnement sur des bouquets d’opérateurs. Une chaine consacrée à la musique ultramarine mais pas que ! On aura droit à des JT, des émissions de divertissement, des documentaires, du sport… Une sorte de France Ô bis en somme ! Vous savez la chaîne télé qui, pour le gouvernement, n’avait plus lieu d’être. Reste que c’est ce même gouvernement qui, aujourd’hui, fait la publicité de cette nouvelle chaîne appartenant au privé !
Incroyable, non ? Un an et demi après avoir fermé France Ô, le gouvernement et le CSA découvrent qu’une chaine de TV consacrée aux Outre-Mer, cela peut faire du sens.
Et pour mieux faire sens, autant reprendre des codes propres au groupe France Télévisions : ceux de nos anciens logos, et un nom, « Première », qui rappelle furieusement les « Premières » de FTV.
Ce qui peut porter à confusion, mais… Alors, qu’en pense le service juridique de FTV ?
Une nouvelle chaîne avec un nouveau nom, et pendant ce temps-là, le site où était installé France Ô, Malakoff, n’a plus d’identité… Un bâtiment, un établissement sans nom…. Un site pourtant devenu entre-temps la 10ème station des Outre-Mer, mais sans identité.
Ce qui n’a pas de nom ne peut pas être désigné. Et ce qui ne peut pas être désigné, n’existe pas. CQFD. France Ô meurt une deuxième fois : d’abord la chaine, puis le site…
Comment expliquer qu’une offre TV du service public, celle de France Ô, qui soi-disant n’avait plus sa place, soit de nouveau proposée au public mais par une entreprise privée avec le soutien plein et entier du gouvernement ?
A qui le tour, demain ?