Nous ne sommes pas encore en décembre que, déjà, ça sent le sapin. L’accord télétravail ? Enterré. La régionalisation ? Enfumée. Du mixage planifié pour ULDH ? Avorté.
La régionalisation, la belle bûche que voilà
Chaque mois, la CASAR (V compte-rendu d’octobre) se réunit pour présenter les avancées du vaste projet de régionalisation. Chaque mois les RP de chaque antenne doivent en être informés.
Alors ce mois-ci que dire ? La seule grande nouveauté de la CASAR c’est que son grand défenseur, éternel enthousiaste, moderniste à toute épreuve, nous quitte. Germain Dagognet qui pilotait cette commission, qui l’impulsait oui, et qui n’ayons pas peur des mots, voulait révolutionner la télé est parti vers des responsabilités nationales.
C’est Xavier Riboulet, directeur régional de Nouvelle Aquitaine, qui vient d’être nommé « directeur de la proximité. » Déjà qu’on ne sait pas où on va, si en plus on change de pilote tous les deux mois, ça va être vraiment compliqué. Le mur se rapproche. Et ce n’est pas celui du son.
On nous répète : les missions de la régionalisation portent sur trois points. Le maillage du territoire, le numérique et le rapprochement avec France Bleu. Rapprochement qui, indépendamment de la Casar, vient, lui, de connaître un formidable coup d’accélérateur avec cette annonce de Roselyne Bachelot. La ministre de la culture souhaite la création d’ici mars 2022 d’un Groupement d’intérêt économique commun (GIEC entre France Bleu et France 3). Une « plateforme numérique » commune entre les deux entités.
On se demande bien comment France 3 va ET mener son propre projet de régionalisation numérique ET « intégrer » la donne France Bleu sans laisser cette dernière de côté. L’avenir très proche nous le dira.
Pour le moment, France 3 a décidé de s’associer à France Bleu lors de la vaste campagne lancée par cette dernière pour la présidentielle qui vise à « questionner les Français sur leurs préoccupations ; Ma France 2022. » Il ne s’agit pas d’un sondage mais d’un questionnement, une consultation, via une plateforme externe. France 3, nous dit-on, gardera son autonomie du format à mettre en œuvre pour exploiter les réponses.
Pour l’heure ce sont déjà 300.000 retours. Jean-Marc Dubois en espère 500 à 600.000. France 3 Alsace exploitera les retours propres à notre région.
Télétravail, plum pudding
Le télétravail, personne n’y comprend plus rien. L’accord, le guide du télétravail et même Mon Kiosque nous disent « occasionnel = urgences« . La DRH dit en Alsace « occasionnel = télétravail régulier en deçà des quarante jours annuels« .
Tant et si bien qu’on peut même, ici, choisir l’option « occasionnel » en posant ses jours dans MK. « Je prévois une urgence le 8/12 parce que je suis de prépa tiens. » C’est beau le dévoiement des accords. C’est si beau que la plupart des journalistes télétravailleront donc dans les faits mais pas sur le papier et sans papier. Sans avenant. Sans matériel dédié ( ceux qui veulent être équipés d’un ordinateur portable « n’ont qu’à signer un avenant » nous dit-on).
Et ils seront nombreux. Sur les 21 souhaits de télétravail initiaux (septembre), seuls 6 ont été ce mois-ci concrétisés par une demande en bonne et due forme. Les six ont été acceptées. Est-ce à dire que les 2/3 des journalistes désireux de travailler à la maison le feront « occasionnellement » ? Voire jamais ? Car pas d’avenant, pas de garantie de TT non plus.
Alors que les choses soient bien claires. L’option « occasionnel » n’existe pas. Il y a l’option « télétravail ». Et celle « pas de télétravail ». C’est tout. Il vous faut choisir.
La CFDT demande en outre à la direction RH du réseau de clarifier les choses puisqu’à aucun moment dans l’accord le seuil des 40 jours n’est évoqué. Télétravailler 3 jours par mois en moyenne c’est du télétravail quand même non ? C’est quoi sinon ? Indigeste tout ça. Ecœurant même.
Un lieu des embrouilles
Un Lieu des histoires, c’est le système D institutionnalisé. Avec deux jours pour monter 4 épisodes de 3mn soit 12 minutes, mixage inclus, les délais sont courts. Trop courts. Chaque fois, ou disons très souvent, c’est la débrouille. Montage sur deux jours et demi quand vraiment ça passe pas, montage à la truelle sans finitions, pause déjeuner écourtée, mixage fait si possible dans la foulée entre deux sujets JT ou mixage reporté à la semaine suivante. Sans le rédacteur qui aura posé sa voix au préalable.
Si la rédactrice en chef nous dit que ULDH « fonctionne bien depuis deux ans », c’est que les uns et les autres font en sorte que ça fonctionne effectivement. Au prix d’un grand stress, d’un triturage de méninges, de petits arrangements ou d’une croix sur les attentes qualitatives.
Même quand 8 épisodes sont montés et mixés la même semaine, pas d’arrangement prévu. « C’est exceptionnel » voyez-vous.
Les RP demandent officiellement une journée supplémentaire pour la fabrication d’ULDH (demi-journée de montage + demi-journée de mixage + crédits musique, Ina, Mona Lisa, toutes ces tâches chronophages qui ne sont pas non plus prises en compte dans la « formule. »)
« Si ça ne marche pas, on ne fera plus ULDH » explique la rédactrice en chef. Le chef de centre préfère, lui, au chantage le taclage. » Les OPS arrivent souvent en retard et font preuve de légèreté ce qui crée des embouteillages. Sinon tout pourrait rentrer. » Ils apprécieront.
Nous conseillons donc fortement à ceux qui n’y arrivent tout simplement pas d’arrêter le système D. Le montage n’est pas terminé ? Tant pis, laissez-le en plan et demandez une demi-journée supplémentaire. Le mixage non plus ? Ne posez pas votre voix en amont et demandez du temps à cet effet. A force de tirer sur la corde, les cloches sonnent.
L’aménagement intérieur sans ménagement
Cette question n’a pas été évoquée en RP mais elle mérite tout de même qu’on s’y attarde un peu.
Il ne s’agit au départ que de réaménagement et de changement de bureaux. Encore un. Certains adjoints ont souhaité changer de place pour avoir plus de lumière naturelle et ne plus avoir le dos au mur. Pourquoi pas après tout ?
Ce qui est moins normal c’est que, ce faisant, leurs collègues chefs d’éd ou contributeurs web ont hérité, sans qu’on les en informe, sans qu’ils aient leur mot à dire, parfois même sous leurs yeux, de ces places jugées inconfortables. Avec cynisme, nous pourrions penser que leur avis et leur séant ne comptent pas. Ou qu’ils comptent moins que ceux des chefs.
Une méthode managériale qui laisse sur le cul.
Elections CCIJP : n’oubliez pas !
Même si notre profession est en pleine mutation et se trouve remise en question, nous y sommes fortement attachés, et sommes fiers d’être journalistes ! Notre carte de presse est bien plus qu’un outil de travail.
Au sein de la CCIJP, nous voulons agir sans dogme, en regardant les dossiers avec pragmatisme, bienveillance vis-à-vis des collègues les plus précaires, et sans rien brader des fondamentaux du métier. Nos candidats sont prêts.
Ensemble, portons la voix des journalistes à la CCIJP !
Présents à cette réunion : Jean-Marc Dubois, directeur délégué à la coordination des antennes régionales de France 3, directeur par intérim de France 3 Grand Est Catherine Patout, DRH Grand Est Sophie Bauer, RRH Alsace Nora Hoffstetter, Responsable des Moyens généraux, Animateur Prévention Sécurité Stéphanie Lafuente, rédactrice en chef Strasbourg Eric Michel, chef de Centre |
Vos représentants de proximité CFDT Marie-Eve Beauclair – Christian Laemmel – Richard Madragore – Cécile Poure Vos Déléguées Syndicales CFDT Cécile Poure – Yvonne Roehrig Votre élue au CSE réseau Yvonne Roehrig |