Vous ne le connaissez peut-être pas : le nouveau logiciel PIC servira désormais à tous les contributeurs qui alimentent nos sites web. Drupal est mort, vive PIC.
Drupal était mal foutu, peu intuitif, fastidieux, dépassé. C’est un fait. La direction numérique nous le promet, avec celui-là, contribuer au web sera un jeu d’enfants.
Pour l’instant c’est un jeu de dupes ou de massacre, c’est selon !
Les formations ? En visio, bien évidemment soyons modernes, soyons connectés, non planifiées évidemment, à faire entre deux articles web, entre deux tournages, deux coups de fil ou tiens… sur un jour de délégation. Des sessions de 30 personnes, simultanément rassemblées pour 1h30 de “prise en main” de l’outil.
Par décence, ils n’osent pas appeler ce “machin” formation !
1h30 . Pas une minute de plus. Respirez un grand coup, ça va vite, très vite. Vous ne comprenez rien ? Pas la peine de poser des questions, il faut dérouler le programme. Ecouter et se taire. Suivre la souris, les instructions débitées au pas de charge.
Vous n’avez pas les codes ni de guide pour accéder au logiciel et donc rien à prendre en main ? “Ce n’est pas grave, c’est juste une présentation, vous verrez c’est très simple. Laissez écouter les autres” qui rament.
Et les formations s’enchaînent jusqu’à fin novembre. 1700 personnes à former heu, pardon, à sensibiliser imaginez un peu ! La bascule doit se faire rapidement.
Fin décembre, adieu Drupal. D’ailleurs une fois la “formation” Pic faite, votre compte Drupal est désactivé. On n’apprend jamais mieux que sur le tas ou pas.
Et pour les contributeurs web en détresse, une hotline Teams a été mise en place. Un fil de discussions quoi. Et là, on voit l’ampleur des dégâts d’une formation bâclée et d’un logiciel non abouti. Embouteillage à tous les étages.
Florilège : “Quand on rédige un article assez long (9 fois sur 10), on affiche le texte en plein cadre pour plus de visibilité. Malheureusement, cela fait disparaître le bouton « sauver » Une fausse manœuvre ou un bug étant toujours possible, on doit réduire le texte puis le rouvrir si l’on veut sauvegarder notre travail” ou “Bonjour, cela fait deux fois que je perds mon article en raison d’une fermeture de session sous prétexte que je serais inactive alors que je suis en train d’écrire dans mon article” et “La fonction image libre fonctionne mal” et encore “depuis une semaine lorsque j’enregistre un article et que je le réouvre depuis un nouvel onglet, les intertitres et listes à puces disparaissent pour revenir à du texte simple avec un ou deux retours à la ligne”.
Si PIC et son déploiement aux forceps préfigurent le virage numérique de France 3, on va droit dans le décor ! Oui ça va faire mal !
La CFDT appelle donc au boycott de cet outil tant que les formations et l’outil ne sont pas améliorés. Personne n’est obligé à se servir d’un outil pour lequel il n’aura pas été formé. Ça, c’est simple !