Réunion des représentants de proximité

6 octobre 2021

Au menu de ces RP d’octobre : le média global c’est pour après-après-après demain, le téléphone pour tous que personne n’a encore, l’avenant télétravail partout sauf pour les journalistes de France 3 Grand-Est, le pôle d’accompagnement un nouvel étage de la fusée RH, un soupçon de maquillage. La magie de l’automne quoi. Les feuilles tombent, nos bras aussi. Parfois.

Le média global, gloubi goulba de France Télévisions

Delphine Ernotte a pris, vous le savez ou pas, une grande décision pendant son mandat : celle de réformer France 3 et sa place au sein du groupe. Elle souhaite ancrer notre chaine dans une nouvelle mission mieux définie : faire de la 3 la chaîne des régions. La vraie.

Inverser le paradigme et faire de notre réseau la chaine des régions à décrochage national et non plus l’inverse, ça fait trente ans qu’on l’entend. Et qu’on attend. La belle révolution que voilà.

Là tout est mis en œuvre pour y parvenir. Des ateliers, une Casar (Commission d’anticipation, de suivi et d’ajustement de la régionalisation), des PowerPoint, des réunions. Une débauche de moyens. Mais comme toute chose dans notre grande maison il va falloir faire preuve de patience.

Déjà pour comprendre ce qu’est la Casar. Et non pas l’Alcazar. Ce serait trop beau. La Casar est le comité de suivi qui a été mis en place pour rendre compte des réflexions et des actions mises en place par la direction pour aboutir à cette révolution. Germain Dagognet (directeur du projet de régionalisation à France TV, ex monsieur France Info) nous présente donc durant cette instance le premier bilan de ce nouvel édifice. Florilège.

• Le Global Média : « C’est créer une synergie entre Radio France/Internet/France3 pour renforcer l’offre d’information. Il faut pouvoir réformer nos sites internet car on n’y retrouve aucun sujet (sans blague…heureusement qu’il y a un comité de pilotage pour enfin s’en rendre compte). Si le Média Global c’est payer France Bleu pour diffuser leurs matinales, fabriquées avec nos images, sans qu’on ait aucun droit de regard sur le produit final … ça va être, oui, un sacré Média Goulba.

• Identité de chaîne : « Nous n’avons pas décidé pour le moment de changer la marque France 3. Elle a une identité forte qu’on ne va pas détruire, mais (oui il y a un mais) nous avons déployé un nouveau logo «  grande région » pour identifier le flux Grand Est même lorsqu’il s’agit d’un programme national. C’est un changement en douceur pour donner aux téléspectateurs le « sentiment » d’appartenance régionale. » Alors ça dis donc, c’est une avancée. Et Germain Dagognet de poursuivre. « Cela créé une persistance rétinienne, voyez-vous. » Non justement, on est déjà aveuglés.

• 

• Evolution des écritures JT : « Avec les tests fait sur la nouvelle régie automatisée (à Strasbourg) nous allons pouvoir (grâce aux outils dont elle dipose) proposer de nouvelles formes d’écriture JT dont l’éditorial pourra s’emparer. A ce titre, deux rédacteurs en chef (Rennes et Marseille) font partis du comité de pilotage afin de faire un travail de défrichage pour proposer des pistes. » A force de défricher, un jour on tombera sur un os.

• 

« Afin de ne pas réitérer les soucis rencontrés lors des essais de régie automatisée à Rouen, nous signerons un accord d’expérimentation pour son utilisation à Strasbourg…. Mais (promis juré craché), cette nouvelle régie ne remplacera pas d’humain, au contraire. Elle n’est là que pour proposer plus de souplesse et permettre des nouveaux usages et de nouvelles écritures. » Voilà vous savez tout, ou rien. Comme nous.

Opération téléphone pour personne

La direction a communiqué sur ses nouvelles largesses : chaque collaborateur peut obtenir un téléphone payé par son entreprise. Ok super, mieux, pratique quand on est en télétravail.

C’est à vous d’en faire la demande (autrement dit n’attendez pas qu’on vous le propose) et c’est votre chef de service qui validera ou non cette demande. Pour ceux ( rares parce que mal ou pas du tout informés ) qui ont fait cette demande, là encore, l’attente est longue. Le choix par l’entreprise d’un téléphone Samsung identique sur tout le territoire et la pandémie ont eu raison des stocks disponibles. Rupture.

Notre Rh se veut rassurante : « Tous les journalistes en ont (même si ces téléphones-là n’ont absolument rien à voir avec ladite opération), les gens en télétravail aussi (heu ou alors pas tous mais c’est parce qu’ils n’ont pas dû en faire la demande) et le Service Téléphonie de Paris (oui ça existe) travaille sur le sujet  » Le STP à la rescousse, nous sommes sauvés.

Le PCA, c’est pas ce que tu crois

Le PCA a été mis en place en février, c’est à dire voyons, il y a neuf mois. Mais personne ne sait ce que c’est. Dommage. Accouchement raté.

Le Pôle Conseil et Accompagnement est pourtant là pour vous faciliter la vie RH. Un nouvel outil, plateforme, strate, comme vous préférez inventé par FTV pour « fluidifier », « faciliter » le travail des RH en région ou à Paris, une passerelle tendue entre les services pour plus de cohérences.

C’est beau non. Et surtout n’allez pas dire que ce pôle (de 5 personnes pour tout FTV) pallie en réalité les difficultés d’équipes RH sous dotées en région et noyées sous les taches. Non, non. « C’est une aide pour les salariés et les RH notamment sur les questions de mobilité professionnelle ou les dossiers gelés depuis trop longtemps. »

Cette plateforme peut être sollicitée par les salariés et/ou par les RH. Elle a déjà fait environ 29 interventions. Moins d’une intervention par mois et par personne donc. « Une communication sera bientôt faite ».

Maquillage, le besoin a changé

Un appel d’offre national a été lancé il y a quelques mois en vue d’externaliser le maquillage. Nous en avons beaucoup parlé. Nous, on a eu chaud. Une seule offre a finalement été reçue par FTV pour l’antenne d’Alsace. Offre à laquelle il ne sera pas donné suite en raison d’une « modification du besoin ». France 3 Alsace continuera à faire appel au salariat. On ne change rien, on préfère même si les raisons exactes nous échappent. « C’est trop technique » nous dit le chef de centre. Bon.

Pôle emploi

Sur les deux postes de scriptes, un seul vient d’être pourvu. A la bonne heure. L’autre, vient d’être republié pour la 3e fois.

Même problème du côté de la gestion administrative où un poste est en souffrance depuis des mois. La direction explique avoir embauché une CDD pour trois mois … en vue d’une embauche pérenne. Un jour.

Télétravail

L’accord télétravail est entré en vigueur le 1er octobre dernier à FTV. Un petit guide d’accompagnement a été distribué pour promouvoir cette nouvelle organisation de travail. Très clair. Lisez-le.

Dans cette bible, les commandements sont simples :  » Le télétravail est une opportunité de repenser le contenu du travail, de réinterroger les modes de management et de développer le lien social. Ainsi en passant du travail prescrit à une approche nouvelle du management, le manager fait appel à l’autonomie et à la responsabilité du collaborateur et lui permet d’innover et d’enrichir ses activités et la manière dont il les exerce.«  Ou encore. « Le recours au télétravail est mis en place dans une démarche adaptable aux spécificités et aux particularités des différents sites de France Télévisions et de leurs unités de travail ainsi qu’aux conjonctures rencontrées par l’entreprise pour adapter ses modes de régulations et les moyens qu’elle y consacre. L’accord prend en compte le fait que la mise en place du télétravail résulte d’un choix du salarié, accompagné par l’entreprise, et qu’il entraine des droits et des devoirs réciproques pour le salarié et pour l’employeur. »

L’accord est souple. Suffisamment pour que les journalistes puissent y avoir droit. Malgré les spécificités de leur profession. L’accord fixe un plafond : 2.5 jours par semaine EN MOYENNE mais pas vraiment de plancher. La direction nous dit (ici) 40 jours par an au minimum. Ce chiffre-là n’apparait nulle part dans l’accord que les choses soient claires. En deçà, Catherine Patout dit « c’est du télétravail occasionnel. »

Le recours à l’occasionnel existe certes. Il doit être fait avec l’accord de la hiérarchie, pour répondre à des situations inhabituelles ou d’urgence (c’est écrit noir sur blanc p7 du fameux guide). Et pas quand ça arrange tout le monde.

Dans certaines antennes du réseau, les journalistes ont déjà signé leur avenant. Ils télétravaillent quand ils sont de desk ou de web. Parfois ou souvent, selon le nombre de jours qu’ils ont choisi et que le manager leur a accordés. Pas de problème.

Dans le Grand-Est, c’est la pétaudière. Le « pacte de confiance » en a pris un coup. Pas l’ombre d’un avenant depuis la mise en place de l’accord chez les journalistes. Des réunions, des crêpages de chignons. La direction joue sur le mot « occasionnel ». S’il apparaît c’est qu’on peut s’en servir hein ? C’est tellement plus simple comme ça, de gré à gré, de temps en temps. Ca a bien marché pendant 18 mois alors on va pas figer un dispositif qui a fait ses preuves ?

Ben si. C’est là que nous ne sommes pas d’accord. Les organisations syndicales ont négocié pendant 7 mois cet accord afin qu’il soit le plus souple possible tout en restant favorable aux salariés. Un accord pour fixer des droits et des devoirs. De part et d’autre. Assurance, droit à la déconnexion, indemnités, TR, autonomie, nouvelle façon de manager, autre manière de planifier l’activité en amont. Sans compter la garantie d’avoir un matériel adapté: « un ordinateur portable fourni par France Télévisions équipé d’une connexion internet, accès à distance aux applications de travail via une connexion VPN. »

Voilà. Au lieu de quoi, ici, l’occasionnel est promu comme « la solution miracle ». Sans matériel, sans garantie, sans avenant mais avec l’accord du manager, peut-être. Tellement plus simple en effet. 7 mois de négociations jetés à la poubelle parce que ça n’arrange pas la direction régionale. C’est beau le dialogue social.

Un point d’étape doit être fait courant novembre sur l’application de cet accord. Laurence Mayerfeld, la Drh de France Télévisions, l’a d’ailleurs redit en CSE. Une profession ne doit pas être exclue de facto de l’accord et « toute déviance doit lui être signalée. » Ce sera fait.

En attendant, il vous faut refaire une demande en bonne et due forme auprès de la rédactrice en chef et de la RRH, Sophie Bauer en stipulant le nombre de jours que vous souhaitez. Ou pas.

Audiences : le web prend l’eau

Ici y a pas la mer mais on boit quand même la tasse.