Je suis le JT des Outre-Mer sur France 3. Mais veut-on vraiment de moi ?
Avant, j’étais un rendez-vous d’information qui marchait bien. C’était déjà sur France 3, avec une audience allant jusqu’à 3 millions de téléspectateurs mais il a fallu laisser la place à l’émission météo à la carte…
Après 6 années d’absence et la fermeture de France Ô, voilà que je reviens sur France 3 pour deux saisons à 11H36, puis maintenant à 11h25 en semaine.
Pour assurer ma visibilité pour un public beaucoup plus large, m’avait-on assuré.
Le « pacte de visibilité », voilà comment ils ont appelé cela.
9 minutes de JT pour parler de l’actualité des Outre-Mer, du saupoudrage…mais passons.
Cette semaine, j’ai rassemblé, de lundi à mercredi à 11H25, entre 98.000 et 107.000 téléspectateurs.
L’année dernière, à la même période, j’étais diffusé à 11H36 et 153 000 à 177 000 téléspectateurs étaient présents au rendez-vous.
Le week-end cet été j’étais diffusé à 11H48 : et mon meilleur score a été… 500 000 téléspectateurs !
Quant à ma part d’audience, en 2020, elle était de 3,4 et 4,1% en semaine. Aujourd’hui avec le changement d’horaire, … elle varie de 2,7 à 2,9%. Une sacrée chute ! Pour être plus visible… c’est raté.
Plus on approche du milieu de la journée et de la pause de midi, plus on a de chances de trouver un public devant son écran. C’est d’une logique implacable.
Mais moi, je n’ai pas ma place à une heure de diffusion « de grande écoute ». J’en conclus donc que pour France 3, je ne suis pas « assez bien » pour toucher un large public.
Je n’existe que parce qu’on impose ma diffusion, peu importe l’heure. Je suis un bouche trou, un interlude, le petit train du XXIème siècle.
Et parfois même on m’oublie, on ne me diffuse pas, sans prévenir, sans explication.
Le pacte de visibilité, un baiser de la mort ? Une mort à petit feu… Mais je garde l’espoir de retrouver toute ma place, celle que j’avais avant, à 12h50, quand des millions de téléspectateurs me regardaient encore.