“Heigh Ho, Heigh Ho”…
C’est la rentrée, l’occasion, normalement, de présenter le fruit des réflexions sur notre travail, de proposer de nouveaux projets, d’améliorer ce qui ne fonctionne pas ; on repart, bon pied bon œil, heigh ho, heigh ho, on reprend le boulot !
Mais non, en cette rentrée, il pleut sur une grande partie du pays, et le navire Réseau France 3 prend l’eau de partout.
Pas de directeur nommé en Bretagne depuis plusieurs mois, depuis plusieurs années maintenant dans le Grand Est…
Un directeur du réseau qui a jeté l’éponge après quelques mois, peut-être effrayé par les travaux d’Hercule qu’on allait lui imposer : régionaliser, avec encore moins d’ETP, un appel d’offre maquillage qui met au chômage nos maquilleuses non permanentes fidèles depuis des années, des alertes santé qui se multiplient, des équipes à bout de souffle qui ne savent pas proposer des nouveaux projets avec moins de monde, une stratégie numérique inexistante – pour preuve, on déshabille les équipes du web pour pouvoir assurer les objectifs du 18H30, nous sommes inexistants sur les réseaux sociaux qui touchent réellement les jeunes et les actifs, comme Twitter, LinkedIn, Instagram, Snapchat…
Et nos sites internet sont toujours aussi illisibles, sans ligne éditoriale, mêlant promotion, communication et journalisme sans distinction des genres, des sites sans équipes dédiées… Et là où ces équipes ont pu exister, heigh ho ! On les a anéanties sans états d’âmes.
C’est la rentrée, et nous devrions être plein d’allant, enthousiastes, en forme…mais cette rentrée nous épuise déjà.
Cette impression d’impréparation, de navigation à vue, enrobées dans des discours et des projets qui se cassent la figure à peine énoncés.
Ces questions qui reviennent partout et sans arrêt, sur les moyens, sur la formation, sur les évolutions de carrière… et qui restent sans réponse. Ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. La formation ? Parlez de vos souhaits à votre « N+1 ». Ah ben non, rentrez vos souhaits dans MonKiosque, et puis non : finalement faites les deux ! Les viviers encadrement ? Il faut en être pour passer dans l’encadrement, suivre des formations, aller faire des remplacements ailleurs. Et puis non en fait, aujourd’hui ce sont des nominations sur place, à croire que celui qui joue le jeu du vivier depuis des années est un imbécile. Le vivier encadrement technique ? Il existe, il n’existe plus, des techniciens remplacent des encadrants mais non en fait, ils n’ont aucun avenir professionnel dans cette voie…
C’est la rentrée et les élus de ce CSE vont une fois de plus poser des questions, demander des réponses. Et après cette réunion, on va une fois de plus se demander à quoi cela aura servi.
Dites, vous ne la voyez pas, la fatigue des représentants de proximité, qui sont nos relais sur le terrain, qui démissionnent, sont en arrêt maladie, souffrent de ne pas pouvoir jouer pleinement leur rôle ?
Dites, vous ne considérez pas que ce CSE devrait être aussi une instance dans laquelle on envisage l’avenir, ensemble, dans l’intérêt de l’entreprise et des salariés qui la font vivre ?
Oui, on parle beaucoup lors d’ateliers, de réunions, de séminaires, des instances… Mais on n’écoute pas. Et on perd tout le monde y compris les encadrements de proximité, soumis aux injonctions contradictoires, « avec moins tu feras plus », sans réponses face aux salariés et leurs questions concrètes.