Un peu de littérature pour commencer.
En ces temps troubles pour la culture, quelques mots d’Alexandre Dumas ne peuvent nous faire de mal vous en conviendrez.
« L’avenir ! Hou ! Les jolis mots que les mots qui promettent
et comme ils remplissent bien la bouche à défaut d’autre chose. »
Vous voyez où nous voulons en venir ? En revenir ? Innovation, créativité, liberté, solution, positif, opportunité : en voilà des jolis mots qui, partout dans les antennes, emplissent nos oreilles, nos ateliers et nos instances.
Oui c’est certain : les directeurs régionaux se sont donné le mot. Le joli mot. Celui de régionalisation. Mais si leur bouche est pleine, leur portefeuille, lui, reste désespérément vide.
Moyen constant. Voilà ce que l’on sait sans vraiment savoir ce que cela signifie. La littérature ne souffre pas les chiffres. Pour remplir nos nouvelles cases régionales à partir du 25 janvier … nous avons donc des beaux mots. Rien de concret, du vent.
- Et ça pipeaute fort : de combien d’ETP disposons-nous par région pour fabriquer les matinales?
- Le 18H3O : Quels projets ont-été retenus au terme des pseudos ateliers organisés en octobre/novembre ?
- Les régions pourront elles bénéficier d’une réaffectation d’ETP pour réaliser ces cases ?
On ne sait rien. On ne sait toujours rien. Et oui étonnamment, nous voulons savoir, là, aujourd’hui. Car, partout, le voile est tombé. L’inquiétude des salariés, encadrement compris, gonfle. Ce qui devait-être un projet rassembleur n’est déjà plus qu’un gros point noir à l’horizon, un truc bidule à remplir coûte que coûte à moindre frais. Impossible d’y échapper ; volonté de Paris.
Adieu la littérature, salut l’impro.
Des modules tournés seul avec des UTS ? Il n’en est pas question … Et nous rappelons à Monsieur Godard, DRH du réseau, l’accord UTS signé avec les OS : une équipe de tournage de deux journalistes ou une équipe légère d’OPV, c’est tout.
Des émissions-concours culinaires entre 13 chefs des 13 régions ? Fabriquées par qui ? Fabriquée où ? Régionalisation vraiment ?
Des talk-shows ? De la télé-radio ? Ou peut-être, allons-y, de la radio filmée l’après-midi,? Les matinales France Bleu sur France 3 sont tellement innovantes et satisfaisantes à vos yeux…
Ici ce sera peut-être des grands invités, là de l’incarné sympa et positif, ailleurs de la rediffusion, plus loin des modules web hybrides … Aucune ligne directrice si ce n’est « la couleur de l’info». Nous, on vous avoue, même cela, on ne sait pas ce que c’est. Daltonisme quand tu nous tiens…Mais gare à ce que toute cette improvisation ne finisse par se voir car c’est la crédibilité des stations régionales qui est en jeu, leur image.
A faire avec des bouts de ficelle, au bout d’un moment on a l’air con. En voilà un autre de mot, de gros mot. Le professionnalisme en prend un coup, la carte de presse aussi.
D’autant que de l’activité, en région, il peut y en avoir, et il y en a… Si seulement les moyens suivaient. Mais avec nos video mobiles à Paris, l’outil est bien loin… Et pas moyen de s’adapter rapidement pour une prise d’antenne exceptionnelle qui demanderait des moyens lourds en région ; pas d’autre choix que de se tourner vers le privé… et c’est dommage. Et cela malgré des années passées à réformer nos structures et organisations, à les rendre « plus agiles » ou « plus compétitives ». Comble du comble, dans certaines régions, OPV et OPS sont planifiés en maintenance 3 jours par semaine et les plateaux sont vides. Nos métiers techniques se meurent. Pourquoi ne pas, déjà, remettre ceux qui s’ennuient de n’avoir rien à faire faute de voir l’activité partir vers l’Eden, sur ces nouveaux projets ?
Des organisations « plus agiles » et des organigrammes plats, c’était pourtant la vision de Delphine Ernotte à son arrivée dans l’entreprise.
Nous en sommes bien loin. Les organisations sont sclérosées et les organigrammes gonflés à bloc. Tant et si bien qu’à force de nominations, on ne sait plus qui fait quoi. Ou ne fait plus rien d’ailleurs.
Plus personne ne sait comment fonctionne le réseau régional, plus personne n’en connait l’organigramme… Les têtes changent, les placards se remplissent, les organisations se transforment sans logique apparente.
Nous réclamons donc un organigramme à jour, à l’instant T, présenté et expliqué régulièrement avec ses mises à jour.
Parce que nous voulons savoir qui décide de quoi. Nous voulons comprendre pourquoi la direction de la communication du réseau a besoin d’un directeur, nous voulons savoir ce qu’il adviendra des directeurs régionaux dont le mandat prendra fin au 31 décembre 2020, nous voulons être informés des projets pour le numérique du réseau qui pourraient créer de nouvelles strates d’encadrement mutualisées dans les ex pôles.
Parce qu’on fait de la télévision avec des PTA et des journalistes avant tout.
Sans eux, les directeurs/trices ne sont rien que des bouches remplies de jolis mots.
Vos élus et votre représentant syndical CFDT :
Yvonne Roehrig (Strasbourg), Patricia Jomain (Lyon), Pascal Lefebvre (Lille,
Nancy Gressier (Lille), Bruno Espalieu (Lille), Cécile Poure (RS, Lille)