On n’a jamais gagné le prix Albert Londres avec un planning
Et pourtant au sein des rédactions du réseau France 3, la planification et la gestion des moyens sont devenues les seuls postulas de management.
En cette rentrée qui impose aux équipes la fabrication d’éditions supplémentaires quotidiennes, le passage à la HD, le départ de collègues dans le cadre de la RCC, la montée en puissance sur le web, la pression se fait de plus en plus forte.
Pour l’encadrement aussi tout n’est qu’urgence et gestion de la pénurie. En conséquence : plus question de risquer de perdre une équipe. Alors se mettent en place des techniques de gestion des moyens qu’on pourrait qualifier de « Fordisme pour les nuls ».
Terminé les conférences de rédactions, les débats sur les sujets ou les angles. Le matin, les équipes viennent chercher leur becquée, à savoir un sujet vaguement calé par un adjoint la veille. Une feuille de route que les journalistes découvrent le matin et qu’il leur faut mettre en image pour le midi ou le soir, sans discussion possible, on n’a pas le temps. Quand un rédacteur travaille sur un dossier tourné en une journée et monté en une matinée, et bien l’après-midi, dans la foulée du montage ce rédacteur bascule sur le web et passe son temps à surtitrer des reportages pour les réseaux sociaux. Pas question de perdre cette ressource. A Lille par exemple cette nouvelle fonction s’appelle « videoman ».
Terminé les prépas, les calages, les moments précieux où les journalistes passent des coups de fil, cherchent et calent des sujets.
Les salariés dans les régies, les bureaux, les bancs de montage et les rédactions ne sont plus que des ressources, dépossédées de moyen de réflexion sur leur travail.
Cette mise sous contrainte budgétaire engendre directement une perte de sens du travail pour des salariés transformés en simples exécutants.
Voilà ce qui se met en place un peu partout dans le réseau avec les conséquences que l’on redoute.
Dans la série certains n’ont toujours rien compris. Un salarié du réseau a été mis en cause via le numéro d’urgence « harcèlement » par une salariée de son service. Une situation grave pour les 2 salariés. Et bien le collègue incriminé a eu connaissance de cela par un simple mail reçu un matin avec copie à l’ensemble des chefs de services de son antenne. Il n’a pas été reçu en entretien pour expliquer dans un environnement adapté ce qui lui était reproché. Un simple mail ouvert à la prise de service. Imaginez quelles conséquences dramatiques ce genre de méthode peut engendrer.
Nous n’abordons pas le fond du sujet, pour qu’une collègue saisisse ce moyen d’alerte c’est qu’il y a une souffrance, mais cela mérite de prendre un minimum de précautions lors de l’information des personnes concernées. C’est du simple bon sens lorsqu’on gère de l’humain. A mais c’est vrai, maintenant on gère des ressources…
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