Ordre du jour : suite des débats sur le
document « orientations stratégiques »
La note d’orientations stratégiques communiquée mi-février, « c’est un début », aviez-vous dit lors du précédent CSE central.
Le début de quoi ? La voie est tracée dans ce document. C’est comme ça et pas autrement.
France ô et France 4 basculeront sur le numérique. Les régies seront automatisées. Les partenariats avec France Bleu renforcés. La production de ce que nous fabriquons filialisé. Nos images pour l’info tournées avec des « outils mobiles » et stockées sur un Cloud, pour une mise à disposition immédiate. Nos métiers seront « réformés », notre gestion décentralisée et nos ressources optimisées.
Ce sont vos orientations stratégiques. C’est l’Etat qui les commande, dites-vous, ce sont les téléspectateurs qui les réclament, affirmez-vous. Mais nous, les salariés de France Télévisions, n’apparaissons pas, dans cette note d’orientations stratégiques. Si ce n’est comme des boulets, trop nombreux, trop vieux, trop conservateurs, pas assez agiles et pas vraiment geek. Il faut donc nous « recomposer ».
Vous nous parlez de technologie, de modernité, alors que les journaux régionaux de France 3 ne sont toujours pas diffusés en HD. Vous nous parlez de proximité, alors que vous vouliez supprimer les Locales l’année dernière et que vous souhaitez créer des « bassins » en Outre-Mer. Vous voulez renforcer le partenariat avec La Fabrique, nos moyens internes de fabrication… C’est-à-dire conclure des partenariats avec nous-mêmes…
Nous allons donc nous adapter aux nouveaux modes de travail émergents dans la société : finie la structure verticale et hiérarchique. Terminée la culture trop centralisée et trop lourde. Confiance a priori versus culture de contrôle. Une entreprise engagée et transparente. Une responsabilité au service de la cohésion sociale et de l’intérêt général. Mais si nous nous souvenons bien, Madame la Présidente, c’est déjà ce que vous nous annonciez à votre arrivée à la tête de France Télévisions il y a quatre ans.
Quatre ans déjà, et vous avez simplement « fait avec », avec autant de brutalité que vos prédécesseurs. Oui, vous avez réformé, mais pas comme vous l’aviez annoncé.
La réforme des Moyens Internes de fabrication ? Les salariés n’ont qu’à s’adapter au changement de structure…
La Chaine Info ? Pas de moyens, mais de la productivité à revendre… Et tant pis pour les conditions de travail.
Le feuilleton de France 2 à Vendargues ? Au détriment de la fiction, c’est possible !
Supprimer France ô et France 4, réduire notre offre sous prétexte de la basculer sur le numérique ? C’est comme si c’était fait, et tant pis s’il n’y a pas de projet !
Le Soir 3 sur France-Info, un élargissement de fait du périmètre de cette « expérimentation », avec ses métiers et ses poly-compétences, vous l’avez décidé…
Le management participatif, la transparence, la remise à plat des hiérarchies, tout cela attendra.
Et pendant ce temps, les salariés subissent et souffrent. Se demandent s’ils ont un avenir professionnel à France Télévisions.
Ainsi, à Malakoff : depuis l’annonce de la suppression de la chaine France ô… C’est le silence. Le néant. Pas de projet et pas d’information sur un éventuel projet.
Le dernier CSE s’est réuni… pour une après-midi seulement -quelques heures suffiront- la direction n’a rien à dire aux élus.
Le médecin du travail, qui devrait aussi avoir un rôle de suivi des salariés en ces temps agités à Malakoff, n’est même pas convié. Normal, il ne se passe rien.
La DQSVT n’intervient pas dans l’accompagnement des personnels déboussolés. Bien sûr, puisqu’il n’y a pas de projet.
La CSSCT du CSE ne s’est pas réunie depuis sa constitution, évidemment, puisqu’il n’y a rien à dire.
A Malakoff, c’est circulez, y’a rien à voir.
Et pendant ce temps, à la direction de France ô, certains s’en vont avant que le navire ne coule, d’autres arrivent pour le diriger vers le néant.
Et pour certains salariés, c’est sauve qui peut.
Tout roule, on est prêts pour la plateforme qui va assurer la visibilité des Outre-Mer sur le numérique !
Notre responsabilité de service public de télévision, ce n’est pas de transformer nos chaînes en plateformes numériques gouvernées par des algorithmes, qui mettront les téléspectateurs dans des cases pour guider leur choix.
Notre responsabilité, c’est de leur proposer des programmes variés et ouverts sur le monde, celui tout près de chez soi, comme celui à des milliers de kilomètres. Des programmes de qualité, que nous fabriquons nous-mêmes, que nous maîtrisons, qui portent notre signature.
Comme nous savons les faire depuis des décennies – depuis la diffusion du premier Journal Télévisé, il y a 70 ans – et malgré les réorganisations et restructurations que nous connaissons depuis 2009…
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