Parce qu’aujourd’hui, plus rien ne va de soi. La disparition de France Ô, la migration de France 4 sur le web, en témoignent : France Télévisions n’est pas considéré par son actionnaire (l’Etat) comme un joyau à préserver, un investissement pour l’avenir, une richesse à faire fructifier. Non, France Télévisions serait même « la honte de la République »… Peut-on oublier cette saillie du Président Macron (décembre 2017)?
Mais soyons lucides : oui, France Télévisions s’est éloigné, au fil des ans, de ses missions. Pour des raisons budgétaires, qui imposent des économies, hélas pas toujours pertinentes et parfois mortifères pour l’activité. Mais aussi délibérément, parce que la « France périphérique » (D. Ernotte, PDG France Télévisions, septembre 2017) est loin de Paris, parce qu’à force de vouloir rajeunir l’audience, on ne parle plus à personne.
France Télévisions se transforme en permanence, se restructure, se réorganise.
La « Méthode Agile » et le « work in progress », c’est-à-dire la flexibilité et l’adaptation permanente, remplacent les projets à moyens et long terme ou la vision de l’avenir de l’entreprise. Les strates de direction enflent et s’empilent, la centralisation à Paris devient obligatoire… Empêtrée dans ses relations avec l’actionnaire, critiquée dans les rapports successifs de la cour des comptes et de commissions parlementaires, handicapée par ses budgets toujours plus restreints, France Télévisions doit être défendue par ses salariés. Et donc par ses organisations syndicales. La CFDT est présente au quotidien mais aussi dans les instances nationales, pour parler au nom de France Télévisions et de ses salariés.
Les Locales du réseau France 3 :
La CFDT s’est battue pour la pérennité des éditions de proximité de France 3. Nous avons soutenu les salariés de ces éditions dans leur combat pour le maintien de cette présence du réseau sur le territoire.
La filière production :
La CFDT a défendu l’idée qu’il était possible de créer un feuilleton pour F2 fabriqué en interne, tout en préservant les sites de la filière production en région. Nous nous sommes opposés à l’idée que la rentabilisation de l’outil de production passerait forcément par sa centralisation sur Paris. Nous avons toujours estimé qu’il était possible de produire en région sans générer plus de coûts. De même, la CFDT défend les vidéos mobiles en région, outil au service des antennes nationales mais aussi des télévisions régionales.
La Chaine Info :
La CFDT a défendu les intérêts des salariés de la Chaine Info lors des négociations sur l’emploi et les métiers de cette chaine. Nous avions demandé que ce projet soit construit sur la base des pratiques existantes à FTV, et qu’au fur et à mesure, avec les salariés volontaires, de nouvelles pratiques, de nouveaux métiers, de nouvelles organisations du travail émergent. Nous n’avons pas été entendus. Aujourd’hui, les personnels de la Chaine Info sont épuisés, sacrifiés sur l’autel des « nouvelles pratiques », des nouveaux métiers polyvalents.
Les assistant(e)s 2.0 :
La CFDT encourage l’épanouissement professionnel, les passerelles entre les métiers, la modernisation des outils de travail. Mais nous n’acceptons pas que tout cela serve de prétexte pour faire disparaître des emplois et pour imposer des transferts de charge de travail. L’accord sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences signé à FTV ne prévoit aucune mesure spécifique pour les administratifs-ves touchés par la numérisation de leurs activités. Nous avions réclamé, sans succès, que cet accord leur réserve des dispositions particulières, afin d’encadrer leur devenir dans l’entreprise. Aujourd’hui, il faut éviter les reconversions « bricolées », les départs anticipés mal vécus, les salariés en « Bore Out » pour cause de sous-activité. La CFDT sera aux côtés de ces personnels et les représentera lors des discussions sur leur avenir.
L’évolution des métiers, les compétences complémentaires et la polyvalence :
La CFDT demande l’ouverture d’une négociation loyale, franche, optimiste sur l’avenir de nos métiers ! Pour nous, les poly compétences ne sont pas le seul sujet de négociation. Nous réclamons un état des lieux des pratiques métiers par métier, site par site, mis en corrélation avec les outils modernes et les besoins des sites. Nous voulons ainsi pouvoir définir ce qui relève de l’évolution du métier, ou d’une éventuelle poly compétence. Nous refusons la « chasse à la prime », qui permet à la direction de faire prendre en charge par certains le métier des autres, sans reconnaissance autre que financière, et parfois sans formation ! Nous demandons que soient d’abord clairement fixés les objectifs à atteindre, les lignes éditoriales, les volumes d’activité, avant de réfléchir aux moyens nécessaires pour les réaliser.
France Ô et France 4 :
La CFDT a défendu l’existence de France Ô avec un projet éditorial permettant aux Outre-Mer d’exister dans le PAF. Mais la disparition de cette chaine a été actée, elle ne passera peut-être pas Noel. Quel est le projet pour les salariés de France Ô, ses techniciens, journalistes et administratifs-ves ? La CFDT sera présente pour faire entendre leur voix et pour défendre leur emploi. Quant à France 4, une chaine (elle aussi, tout comme France Ô !) victime des errements éditoriaux d’une direction incapable de lui donner une ligne claire s’adressant á un public identifié… France 4 passera donc sur le web, mais avec quel projet ? La CFDT sera présente pour représenter les intérêts des personnels de cette chaine.
Les journalistes :
La CFDT n’est pas un syndicat corporatiste, et les journalistes qui choisissent la CFDT ont pleinement conscience de travailler dans une même entreprise que leurs collègues PTA. Mais leur statut et leurs conditions de travail sont spécifiques, et méritent d’être défendus. Ainsi, ils doivent pouvoir exercer leur profession pleinement : enquêter, investiguer, maitriser un sujet de A à Z. A France Télévisions, et plus spécifiquement dans le travail pour les éditions nationales, ces conditions ne sont plus réunies. Les temps de préparation sont supprimés, la presse et la radio imposent les sujets, les angles et les personnes à interviewer sont prédéfinis par l’encadrement qui va même jusqu’à dicter sa vision du sujet (sans avoir été sur le terrain) lors du montage voire du mixage. La CFDT a toujours dit « non » à la News Factory ! A cela s’ajoute l’annonce d’une renégociation du forfait jour, jugé trop favorable aux journalistes par la direction. Il faut augmenter le nombre de jours travaillés/an par les journalistes, nous dit-on… La CFDT s’oppose à ce discours simpliste qui ne tient pas compte des amplitudes horaires réelles des journalistes, voire du travail effectué en dehors des temps de présence à FTV, pour préparer ou caler des sujets.
Les synergies avec France Bleu :
La CFDT salue les coopérations « éditoriales » avec la radio publique, là où elle fait sens. Lors d’événements en région par exemple, ou dans l’organisation d’émissions diffusées sur les deux supports. Mais la télévision n’est pas de la radio filmée, et le triplement des programmes régionaux d’ici à 2020 ne saurait consister en diffusion en direct d’images captées dans un studio de radio lors de matinales !
Le numérique :
La CFDT ne craint pas le numérique, véritable défi à ne pas manquer pour FTV ! Mais un numérique soucieux de la qualité des produits diffusés, fabriqués en interne, avec des personnels formés et motivés. Un numérique qui ne sera pas synonyme de dégradation des conditions de travail et de poly compétences sauvages. Un numérique qui ne se tiendrait plus en marge de l’entreprise, mais au cœur de l’activité de tous.
L’encadrement :
La CFDT ne cautionne pas le management par la terreur, ni celui par l’inertie. Les « managers » doivent « manager », être (bien) formés pour ce faire et être choisis parce qu’ils apportent les compétences nécessaires au bon management. Leur formation doit les conforter dans l’idée que le salarié n’est pas un « ennemi » (un fainéant, un incompétent, un tire au flanc, un râleur, un suiveur, un indécis, un syndicaliste, etc.), mais que c’est avec les personnels qu’il pourra réaliser ses objectifs. Et ceux-ci ne doivent plus consister en injonctions contradictoires (« faire plus avec moins), mais être cohérentes sur du moyen terme.
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